Il suffit de jeter un œil à sa généalogie et à la manière dont il a été éduqué pour comprendre les raisons qui font que les relations entre le jeune Damian Wayne et son père Bruce sont assez chaotiques. Le moins que l'on puisse dire, c'est que leur manière d'agir respective, leur impulsivité, leur façon de combattre le crime, ne sont pas tout à fait les mêmes. Pour autant, l'heure est venue de se rapprocher, voire même se rabibocher, après les récents événements que vous avez peut-être suivis dans Shadow War. Damian et Bruce, sous le même toit, dans une jolie maison certes, mais loin des fastes du manoir Wayne, c'est la réalité actuelle que nous allons découvrir dans cet album, écrit par Joshua Williamson. Un scénariste qui a déjà œuvré en long en large et en travers sur les aventures de ce Robin garnement. Bruce insiste pour que son fils aille à l'école et mène une vie relativement normale; bien entendu, c'est quelque chose qui n'est pas du goût de l'adolescent, bien décidé à n'en faire qu'à sa tête. Les deux larrons vont devoir intervenir lors du détournement d'un dirigeable, à bord duquel se trouve un expert en séquençage de l'ADN, le docteur Kafira. En parallèle, du matériel est volé dans plusieurs laboratoires de Gotham et les produits subtilisés sont extrêmement dangereux. Pire encore, lorsque Batman et Robin affrontent le Trio Terrible, c'est pour se rendre compte que ce dernier n'est plus composé de super vilains masqués, mais que ces derniers sont devenus carrément des hybrides d'animaux. Pour ne rien gâcher, Batman est touché par une cartouche de gaz qui produit un effet singulier : le voici devenu la cible de toutes les chauves-souris de la ville, à chaque fois qu'il endosse son costume.
Une des règles importantes lorsque nous rédigeons ces chroniques, c'est d'être foncièrement honnête avec vous. Alors je ne vais pas vous raconter qu'il s'agit là d'un album totalement indispensable : même la dynamique entre Batman et Robin a déjà été présentée de manière beaucoup plus passionnante, par le passé. Ici, il y a vraiment un ton qui confine au pilotage automatique, parfois, et cette histoire de course-poursuite contre des criminels, qui se terminent dans une école, là où va aboutir l'enquête du jeune Damian, n'a rien de très passionnante. Même la prétendue nouvelle criminelle, Soupir, clairement inspirée de Silence, n'évoque pas grand chose de palpitant. Par contre, du côté des dessins, si vous aimez les couleurs saturées, le dynamisme et les cadrage audacieux, vous allez forcément adorer Simone Di Meo, qui est un de ces artistes au style patiné que beaucoup apprécient et dont le travail ne souffre d'aucune objection; c'est du haut niveau et c'est diablement efficace sur ce genre de série. C'est d'autant plus visible que le cinquième épisode est lui illustré par Nikola Cizmesija, et là, nous avons plus l'impression de lire un manga shônen de bas étage qu'autre chose. D'ailleurs, on y retrouve Damian en joueur de foot : on se frotte les yeux, tant on se croirait dans un épisode d'Olive et Tom. Ce premier volume se termine avec un annual dessiné par Howard Porter, dans lequel Bruce et Damian partent faire une sorte de road trip qui se termine en camping sauvage, dans une zone - comme par hasard - qui sert de terrain de chasse pour des criminels, sous la houlette d'une certaine Roulette. Bref, là encore, on a vu un scénario plus original et mieux structuré autrefois, même si ça se laisse lire, notamment en raison des interactions toujours drôles entre père et fils. Loin de moi l'idée de dire que ce dynamic duo est mauvais, juste qu'il est à réserver aux fans hardcore des personnages, les autres peuvent très bien passer leur tour.
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