La Cité oubliée
Par Hermine LEFEBVRE
Chez ScriNeo
Avertissements de contenu : Séquestration, violences physiques & psychologiques, blessures explicites, meurtre.
Marchant dans les pas de son père disparu, Lauro recherche la légendaire Antique Cité que tous les Venezians croient engloutie à jamais. Mais le soir où il est sur le point de s’emparer d’un anneau réputé y mener, il est devancé par Clemente, un jeune homme aux talents particuliers qui semble avoir de nombreux secrets. Tandis que des pluies inhabituelles s’abattent sur la ville, ils devront s’allier pour faire face à ceux qui tentent à tout prix de les empêcher d’atteindre la Cité oubliée.
L’autrice qui m’a fait vibré pour son roman Sous le sceau de l’Hiver est revenu me mettre des claques (mais en toute poésie). Hermine Lefebvre nous emmène cette fois-ci dans une Venise de verres et de magie, à suivre trois jeunes personnes à la recherche d’une cité aussi mystique que légendaire.
La Cité oubliée commence par de la nostalgie ainsi que de l’injustice et se termine en beauté et en positivité tout en nous amenant à douter et à angoisser pour nos personnages, pour ce qui leur tient à cœur. La plume est maîtrisée, les phrases sont belles tout en restant simples. Les descriptions des lieux, de cette Venise revisitée, sont magnifiques. Nous imaginons sans peine cette citée de verre et d’eau via les mots d’Hermine Lefebvre !
La construction de cet univers est fait tellement bien qu’il coule comme les canaux de la ville. Nous comprenons aisément les dynamiques entre les différentes classes sociales et les différentes guildes. La Cité Oubliée nous entraine dans une course contre la montre et nous voilà à être obligé de tourner les pages.
Parlons maintenant des personnages ! Le fait que l’autrice insiste dès les premières pages que les genres ne sont pas binaires et au contraire, plutôt multiple cela fait très plaisir. Choisir un pronom pas si comment pour les personnes qui préfèrent le neutre – comme l’un-e des participent-es de la course-poursuite, c’est-à-dire le ille, est un choix qui me plait particulièrement. Les pronoms sont aussi nombreux que les individus et c’est quelque chose qui doit se cristalliser dans l’esprit du grand public.
C’est important.
Hermine Lefebvre est forte avec ses personnages. La Cité oubliée nous présente des personnes différentes et colorées. Des personnes de couleurs, handicapées – dont le personnage principal Lauro, vieux ou vieille, aux corps pas forcément normés. Et ça fait tellement plaisir à lire ! Le conformisme, c’est nul et l’autrice l’a bien compris. Ça fait vraiment du bien.
La Citée oubliée est une grosse recommandation de ma part ! L’histoire est haletante, les personnages sont profonds et la fin est satisfaisante.