Simon Parcot : Le Bord du monde est vertical

Par Lebouquineur @LBouquineur

Simon Parcot, né en 1995, est écrivain et philosophe. Jeune, il voyage fréquemment dans le Caucase, les Balkans ou l’Afrique du Nord. Il expérimente les déserts, du Sahara au Spitzberg. Plus tard, il découvre le Brésil, la folie de l’Inde et la rudesse de l’Himalaya. Il use aussi ses semelles sur les sentiers d’Europe (Chemins de Compostelle, chemin de Stevenson, Tour de l’Oisans). Après des études littéraires, il obtient un Master de Philosophie, (spécialité Sciences-Humaines) à l’Université Paris I Panthéon-Sorbonne (2018), puis après une expérience en tant que professeur de philosophie, il décide de revenir à la montagne, et d'habiter dans le massif des Ecrins. En 2022 parait Le Bord du monde est vertical, son premier roman qui vient d’être réédité en poche.

Au cœur de la Vallée des glaces. Trois hommes, une femme et deux chiens, ils sont La Cordée, un groupe de montagnards expérimentés chargés de ravitailler les hameaux ensevelis sous les neiges, réparer des installations endommagées par les intempéries hivernales, comme aujourd’hui où ils tentent des restaurer la ligne électrique qui alimente le logement du Père Salomon, un vieux prêtre, « unique et mystérieux habitant du Reculoir » dernier hameau avant le Bord du monde, une gigantesque montagne dont le sommet est inviolé.

Bien vite, Ysé (maître-chien et pisteuse), Vik (Tireur de traineau) et Solal (Dit le Gamin en raison de son âge) réalisent que l’opération de sauvetage n’est pas le vrai but de leur expédition, Gaspard, le chef de cordée, a une idée en tête, après plusieurs tentatives ratées, il veut atteindre le sommet de cette montagne mythique, poussé par le prêtre qui connaitrait un moyen pour arriver tout là-haut. Seul Solal accepte de suivre Gaspard dans cette folle équipée…

Un bien beau roman.

Au-delà de l’équipée montagnarde avec ses périls de glace, neige et vent tumultueux, le roman tend vers le conte philosophique. Quête d’absolu où l’ascension de cette mystérieuse montagne n’est que « la représentation matérielle de notre propre esprit », voyage au plus profond de nous-même pour atteindre in fine à la « libération », la « perfection ».

« Tu vois, je ne grimpe pas par goût du risque, je ne grimpe pas par désir de mort, au contraire, aller là-haut affine ma conscience de la vie. En fait, les sommets révèlent par contraste la préciosité de l’existence : à la descente, tout est plus beau, plus gai et plus intense. Je sens mon corps s’étendre, mes sensations s’amplifier, mes pores s’ouvrent et, rien qu’en regardant les ruisseaux, je peux sentir le ruissellement de l’eau sur ma peau, rien qu’en effleurant les fleurs d’alpage, j’arrive à comprendre leur langage ! »

Simon Parcot   Le Bord du monde est vertical   Le Livre de Poche  -  180 pages -