Outlander (Tome 9) – L’Adieu aux abeilles de Diana Gabaldon

Neuvième volet des aventures de Claire et Jamie Fraser, L'Adieu aux abeilles sent déjà la fin d'une histoire et ça fait bizarre. C'est cohérent, c'est juste mais c'est triste aussi.

Voici la quatrième de couverture :

En l'an 1779, Claire et Jamie savourent leurs retrouvailles avec leur fille Brianna, Roger, le mari de celle-ci, et leurs enfants, à Fraser's Ridge. Il y a peu, ce rêve leur paraissait encore inaccessible. Mais même dans ce coin isolé de Caroline du Nord, les effets de la guerre se font sentir : des tensions et des échauffourées entre ses métayers avaient confirmé à Jamie que le domaine abritait en son sein des royalistes autant que des patriotes. Allaient-ils en venir aux armes, colons écossais contre colons écossais ? Mais à l'écart des combats, la vie suit son cours : alors que Roger est enfin ordonné prêtre, Brianna reçoit des nouvelles inespérées, et les Fraser s'épanouissent en terre d'Amérique en accueillant toutes sortes d'errants et de laissés-pour-compte. Même William Ransom ravale son orgueil en venant au secours d'un de ses parents. Et Claire, qu'on appelle désormais la Sorcière, accède à ses pleins pouvoirs de guérisseuse, dont tous ignorent encore l'étendue...

Encore une fois développée sur deux volumes, l'intrigue d' Outlander est riche, pleine de rebondissements, mais ils changent de nature. Plus que dans les précédents opus, j'ai trouvé que celui-ci laissait la place aux jeunes : Brianna, Roger, William, Ian, Rachel me semblent plus centraux que Jamie et Claire, plus âgés, plus frileux peut-être aussi. La passion et la colère qui les animaient sont toujours vives mais elles doivent apprendre à se taire devant le poids des responsabilités de chef de famille ou de chef tout court. Leur amour, toujours aussi fort, passe davantage par la fusion, la symbiose des âmes, la communion, c'est ce qui rend l'ensemble juste. On ne s'aime plus à soixante ans, comme on s'aime à vingt-cinq, même si ce n'est pas moins fort, bien au contraire.

Outlander (Tome L’Adieu abeilles Diana Gabaldon

Je suis toujours fan de Brianna, impétueuse, franche et sincère et Roger, qui gagne en assurance. J'ai été très touchée par Rachel, qui aime profondément Ian, mais qui aime surtout profondément les gens. Elle n'est pas épargnée par les aventures de ce tome, mais elle agit avec justesse et droiture, sans devenir inhumaine pour autant. Ses pensées, ses angoisses sont celles de n'importe qui, mais elle passe au-dessus. Et William... Il m'a très longtemps agacée, mais je le trouve dans ce tome plus compréhensible, plus mesuré et en même temps plus indépendant et entreprenant. Je crois pouvoir affirmer que je suis enfin attachée au personnage.

Au-delà de ces changements, parfaitement humains parce qu'ils sont ceux de la vie, les pièces du puzzle s'emboitent et les dévoilements s'accélèrent, le rythme s'intensifie mais pas forcément en termes d'action. En tant que lecteur (ou groupie, à vous de voir), on réunit les preuves, celles qui rapprochent maître Raymond de Claire, et peut-être de Mandy ; celles qui relient Fergus à Claire, et bien d'autres... Les protagonistes tendent à se réunir au Ridge, les tensions individuelles reprennent leur juste place.

La menace historique devient de plus en plus diffuse, de plus en plus oppressante. Tout se mélange : les amis deviennent opposés, les ennemis rendent de fiers services, les Indiens ne savent plus de quel côté se placer, les esclaves deviennent soldats. La confusion règne, tout autant que la violence. La guerre fait rage et nous savons qu'ils n'en sortiront pas tous complètement indemnes. Je ne saurais dire comment elle fait mais l'autrice fait voler en éclats toutes nos certitudes : Jamie est toujours aussi courageux, méritant mais on craint, vraiment cette fois, pour sa vie. Les descriptions de batailles sont toujours aussi incroyables, elles nous font vivre l'action et trembler.

En bonne maîtresse du suspens, Diana Gabaldon nous laisse en apnée à la fin de ce volume. J'ai noté une page d'intrigues laissées sur pause à la dernière page. Le tome 10, visiblement encore inachevé, risque d'être long et riche. Je m'attends également à un déferlement d'émotions. Mon petit cœur a déjà été très malmené cette fois. Que nous réserve la fin de cette saga que je considère encore à nulle autre pareille ? Mêlant fantastique, histoire, aventure et romance, Outlander est une œuvre-titan. Je suis sûre que je n'ai pas toutes les cartes en main, mais j'ai toute confiance en l'autrice pour nous guider jusqu'à la fin. Une fin que j'attends autant que je la crains. Ca va me faire vraiment bizarre de dire adieu à Claire, Jamie et leur famille.

Avant ça, il faudra patienter, et tenter de ne pas trop oublier.

Priscilla