Éditions Les Presses de la Cité, 2024 (390 pages)
Ma note : 16/20Quatrième de couverture ...
" Papa a tué maman. "
Rouen, avril 1983. Ophélie a -presque- tout vu, du haut de ses sept ans. Mais son père n'est pas le seul coupable. Un autre homme aurait pu sauver sa mère.
Dès lors, Ophélie n'aura plus qu'un but : retrouver les témoins, rassembler les pièces du puzzle qui la mèneront jusqu'à la vérité. Et, patiemment, accomplir sa vengeance...
Enfant placé en foyer, collégienne rebelle, étudiante évoluant sous une fausse identité, chaque étape de la vie d'Ophélie sera marquée par sa quête obsessionnelle et bouleversante.
La première phrase
" "Mon mari va me tuer ! Vous entendez ce que je vous dis, monsieur Vidame ? Mon mari va me tuer !" "
Mon avis ...
Rouen, 1983. Ophélie (dite Folette), âgée de sept ans, tente tant bien que mal de survivre face à ses parents qui se déchirent. Un soir, sa maman quitte le domicile pour fuir la violence de son conjoint alcoolisé : elle perdra la vie en tombant d'un pont. Suicide ? Meurtre ? Placée en foyer, Folette se reconstruit peu à peu. Seulement la vengeance est un plat qui se mange froid... Son père n'est pas le seul coupable. Un autre homme avait le pouvoir de sauver sa mère, et n'a pas bougé d'un iota. Devenue adolescente, Ophélie n'a qu'un objectif : retrouver cet homme pour lui faire payer le prix fort.
Vous le savez peut-être si vous me lisez depuis longtemps, Michel Bussi est un auteur que j'aime retrouver de temps en temps. Après avoir adoré Nymphéas noirs, et apprécié Un avion sans elle, il me tardait de me replonger dans un page-turner efficace et addictif. L'action débute ici en plein cœur d'une cité ; le lecteur est amené à voyager dans les années 80/90. Le suspense est au rendez-vous, et de nombreuses zones d'ombre subsistent quant au déroulé de cette nuit tragique. Certains habitants du quartier ne dormaient pas. D'autres étaient dehors ou encore à la fenêtre. Ophélie le sait, quelqu'un a forcément tout vu. Qui savait ? Qui n'est pas intervenu ? Qui s'est tu ? L'auteur prend le temps de jouer avec nos nerfs, nous menant de fausse piste en fausse piste. Comme à mon habitude, je n'ai rien vu venir et suis restée scotchée en découvrant le twist final.
Malgré quelques bémols (les préjugés sur les travailleurs sociaux et les psychologues foisonnent, et j'ai parfois trouvé le trait un peu gros), les pages auront tourné à toute allure tant il me tardait de suivre notre anti-héroïne dans sa quête de vérité et son besoin viscéral de vengeance.
L'histoire de Folette est touchante, tandis que la narration qui oscille entre le je et le tu est pour le moins immersive. De nombreux personnages gravitent autour d'Ophélie : Nina, la meilleure amie ; Béné, l'éducatrice du foyer ou encore Steevy qui prend des risques insensés. Si certains frôlent la caricature, on se plaît à suivre leur parcours. Leurs actions permettront elles aussi de rassembler les pièces du puzzle. Si ce récit n'est pas mon favori de Michel Bussi, reste que je me suis régalée !
Extraits ...
" On peut toujours regarder en arrière, mais on ne peut pas changer le sens du courant d'une rivière. On peut seulement le remonter. On peut coucher le passé sur le papier, mais on ne peut pas le changer. "