Tout ce qui meurt en avril
Mariana TRAVACIO
Cambourakis, mars 2024
144 pages
Thèmes: Argentine, Famille, Exil
Lina veut partir. Elle n'en peut plus de ce paysage de montagne rocailleux où elle vit. Où rien ne pousse, où il ne pleut pas, où le soleil brûle tout. Où il n'y a personne à moins de 4h de marche. Son mari ne veut pas partir, il dit qu'on n'abandonne pas ses morts. Mais Lina, elle, a l'impression de mourir à petit feu. Alors elle s'en va. Elle descend la montagne, comme Octavia le lui a dit, vers le ruisseau, qui se jette dans le fleuve, qui se jette dans la mer. C'est son but, la mer.
Elle rencontre quelques personnes, dont un muletier qui l'emmène vers la plaine. Chemin faisant, il la met en garde contre le "beaucoup" qu'on trouve là-bas. Beaucoup et même beaucoup trop. Beaucoup trop de bruit, de gens, d'eau même. Jusqu'à la folie.
Par ici, les familles se font et se défont au gré du vent, aussi facilement que le ciel se décompose et se recompose au gré de nos orages.
Dans ce double récit qui fait parler trois personnages, nous sommes happés. Auprès de Lina qui espère. Auprès de son mari qui ressasse. Auprès de tous qui attendent.
Alors que ce qui nous est décrit est dur et difficile, l'écriture de l'autrice est douce, immersive, sensorielle. Et urgente.
On ressent tout le poids des éléments et de la Nature, qui les écrasent, les dominent.
Et l'inéluctabilité
Et une fois refermé, on ne peut cesser d'y penser.
Belles lectures et découvertes,
Blandine