Otages de Nina Bouraoui

Par Bib Hlm @bibHLM

Résumé :« Je m’appelle Sylvie Meyer. J’ai 53 ans. Je suis mère de deux enfants. Je suis séparée de mon mari depuis un an. Je travaille à la Cagex, une entreprise de caoutchouc. Je dirige la section des ajustements. Je n’ai aucun antécédent judiciaire. » 
Sylvie est une femme banale, modeste, ponctuelle, solide, bonne camarade, une femme simple, sur qui on peut compter. Lorsque son mari l’a quittée, elle n’a rien dit, elle n’a pas pleuré, elle a essayé de faire comme si tout allait bien, d’élever ses fils, d’occuper sa place dans ce lit devenu trop grand pour elle. Lorsque son patron lui a demandé de faire des heures supplémentaires, de surveiller les autres salariés, elle n’a pas protesté : elle a agi comme les autres l’espéraient. Jusqu’à ce matin de novembre où cette violence du monde, des autres, sa solitude, l’injustice se sont imposées à elle. En une nuit, elle détruit tout. Ce qu’elle fait est condamnable, passable de poursuite, d’un emprisonnement mais le temps de cette révolte Sylvie se sent vivante. Elle renaît. Un portrait de femme magnifique, bouleversant : chaque douleur et chaque mot de Sylvie deviennent les nôtres et font écho à notre vie, à notre part de pardon, à nos espoirs de liberté et de paix. 
Prix Anaïs Nin 2020.
Mon avis :Une critique vive et incisive du patriarcat et du capitalisme.
L’écriture est cisaillante : c’est bref comme un éclair, et brutal comme une porte claquée au nez.
J’ai adoré la première partie, empreinte de tension.
J’ai trouvé la deuxième partie, axée sur l’introspection de l’héroïne, moins captivante, bien que je saisisse l’intérêt et l’importance de ce que l’héroïne nous livre.
Quant à la dernière partie, je n’ai pas adhéré. Le cheminement du personnage n’est pas à la hauteur de la critique sociétale initiale, surtout parce qu’elle n’est jamais verbalisée.
Malgré cela, je reconnais la prouesse d’écriture et je comprends le processus d’écriture à l’œuvre.
Au plaisir.