Au-delà des nuages – Jenny Colgan

Au-delà nuages Jenny Colgan

Titre : Au-delà des nuages

Auteur : Jenny Colgan

Édition : Charleston

Genre : Romance

Pages :  416

Parution : 2 mai 2024 

Au-delà nuages Jenny Colgan Au-delà nuages Jenny Colgan

Née dans une famille d’illustres pilotes des Highlands, Morag MacIntyre a toujours su qu’elle passerait sa vie dans les nuages : un rêve détruit par un accident traumatisant qui l’empêche désormais de monter dans un cockpit. Mais quand son grand-père malade lui demande de gérer MacIntyre Air le temps de son rétablissement, elle accepte de reprendre les commandes de Dolly, le vieil avion à hélice familial, pour assurer les livraisons dont dépendent les habitants d’un petit archipel au large de l’Écosse.

Malgré sa peur, elle renoue peu à peu avec la joie de voler, jusqu’au jour où une terrible tempête l’oblige à atterrir sur une île isolée qui compte pour seul habitant un ornithologue solitaire. Morag va devoir cohabiter avec cet homme bourru le temps que les secours arrivent. Et l’attente pourrait être très longue…

Au-delà nuages Jenny Colgan

Ça fait un moment que je voulais découvrir la plume de Jenny Colgan, alors quand j’ai vu cette dernière parution, je n’ai pas hésité. Je ne dis jamais non à un livre qui se déroule en Écosse, et franchement, je ne suis pas déçue du voyage, j’ai adoré ma lecture.

Morag est copilote sur une ligne de voyage, elle passe sa vie sur le siège de gauche et entre les différents aéroports. Elle mène une vie où tout est millimétré, aseptisé, chronométré et réglé à la perfection. Mais récemment, elle a frôlé la collision avec un petit avion, elle a vu l’avion tomber et a su que les deux jeunes gens à bord sont décédés. Depuis, elle et le pilote sont soumis à des tests et des entretiens pour savoir s’ils sont aptes de retourner aux commandes. Elle ne l’a dit à personne, mais elle a très peur de reprendre son poste.

À la fin de ce congé forcé, alors qu’elle a l’autorisation de voler à nouveau, son grand-père lui demande de venir l’aider à gérer MacIntyre Air, l’entreprise familiale qui réalise des liaisons entre les îles du nord de l’Écosse. Son grand-père est alité, il ne peut pas s’occuper des liaisons, il a besoin d’elle comme copilote avec Erno l’autre pilote de l’entreprise.

Tout ne va pas se passer comme prévu, alors qu’elle a effectué plusieurs vols qui se sont très bien passé au côté d’Erno. Il y a eu le vol de trop, celui où toutes les galères vont s’enchaîner. Morag va devoir prendre les commandes de l’avion et se poser en urgence sur une des plus petites îles en pleine tempête. Elle va réussir à s’arrêter pile au bon moment, mais elle va se retrouver sous un violent orage et une pluie battante. Le problème, c’est que sur cette petite île, il n’y a qu’un seul habitant, qu’elle a déposé quelques semaines auparavant, un homme bougon et très loin d’être avenant. Mais Morag n’a pas le choix, alors que la tempête fait rage, elle doit trouver la seule maison de l’île et se mettre au chaud.

La cohabitation entre Morag et Gregor s’annonce aussi mouvementé que le temps sur la petite île écossaise.

Mais pour fendre l’air, pour danser dedans, il faut d’abord comprendre qu’il est là, omniprésent.

Je ne savais pas trop à quoi m’attendre en commençant ma lecture, n’ayant jamais lu l’auteure, alors quelle magnifique surprise. J’ai été complètement happé dans cette histoire, j’ai tout aimé (il y a peut-être quelques longueurs au début, mais rien de bien méchant).

J’ai beaucoup aimé l’héroïne, Morag, cette petite fille timide, de qui les autres enfants se moquaient quand elle était petite. Quand elle a découvert le pilotage, qui est une institution dans sa famille depuis plusieurs générations, ça a été une révélation pour elle. Elle se sentait libre quand elle montait à bord de Dolly, l’avion familial. Lorsqu’on découvre Morag, elle est à un virage de sa vie, après cette presque collision, elle se remet en question, retrouve son manque de confiance en elle. Mais elle tombe sur un homme qui la fait tout oublier, avec qui elle voit un avenir, peut-être même à Dubaï sur un poste pour lequel elle vient de postuler. Mais le retour forcé dans sa région natale au fond de l’Écosse va tout remettre en question. Quand Morag échoue sur cette île presque déserte, ou règne le silence et les animaux, elle va devoir ralentir le rythme. J’ai adoré voir cette évolution, finalement, cet atterrissage en pleine tempête sur cette île, c’est une bénédiction pour elle. Une pause nécessaire dans cette vie à cent à l’heure. Une fois sur l’île, Morag va devoir faire les choses différemment, elle va devoir lâcher prise. Le courant est coupé partout, elle n’a d’autres choix que de patienter, en essayant de ne pas rendre chèvre Gregor qui l’a accueilli chez lui. J’ai aimé voir Morag changé, prendre du temps pour des choses simples, même se rapprocher de Frances la chèvre et Barbara la poule (ces deux-là, franchement, je les ai adorés, surtout Barabara qui m’a fait beaucoup rire).

J’ai aussi beaucoup aimé Gregor, cet ornithologue passionné qui vient vivre en solitaire sur cette île six mois de l’année. Même s’il peut paraître plutôt froid et bougon, je l’ai tout de suite trouvé attachant. Il va se plier en quatre pour que Morag soit bien, au chaud après avoir été prise dans la tempête. Il va d’ailleurs agir comme ça pendant tout le séjour, on voit que c’est quelqu’un de patient et de bienveillant. Parce qu’il supporte plutôt facilement Morag, alors que cette dernière n’est pas toujours facile à vire, il faut le dire. Elle s’impose beaucoup, prend beaucoup de place, c’est une tornade hyperactive qui vient bouleverser le quotidien de Gregor qui est là pour le calme. Mais Gregor reste toujours gentil avec elle.

J’ai aimé la relation entre Morag et Gregor, ce sont de vrais opposés qui doivent cohabiter du jour au lendemain dans la seule maison de l’île. Ils m’ont fait beaucoup rire, Gregor ne comprend pas ce besoin frénétique qu’à Morag de devoir toujours faire quelque chose. Morag, elle, ne comprend pas cette passivité qu’à Gregor. Ce qui donne des scènes plutôt cocasses et vraiment drôles. J’ai aimé leur façon de se rapprocher, petit à petit, ils s’ouvrent l’un à l’autre, se confient. J’ai aimé ces moments simples de complicité. J’ai aimé que Gregor fasse découvrir sa passion pour les oiseaux à Morag, elle qui se plaît tellement à voler dans ses avions.

Parce que cette histoire, c’est ça, les métaphores et les rapprochements entre les oiseaux et les avions. On est complètement plongé dans l’univers du vol, que ce soit à bord des gros avions, des petits coucous, où grâce à l’observation des oiseaux sur l’île qui est une réserve ornithologique. J’ai beaucoup aimé les descriptions du ciel, j’ai ressenti le sentiment de liberté, la chance de voler au-delà des nuages que ressent Morag.

L’auteure en profite pour nous rappeler l’importance de la nature. En nous montrant que l’homme n’est rien face à elle. Quand la nature est tourmentée, qu’il y a des tempêtes, des orages, personne n’y peut, rien, elle gagne toujours. Même quand la marrée monte pour ensevelir un petit avion sur la plage, c’est elle la plus forte, nous devons nous en accommoder. Grâce à cette île ou les oiseaux sont rois, Jenny Colgan nous rappelle aussi qu’on se doit de protéger la nature, la faune comme la flore.

J’ai adoré me retrouver sur cette île avec les deux héros. Un endroit où le temps s’arrête, où les soucis ne sont plus les mêmes, où le réseau téléphonique ne passe pas, où on prend le temps de vivre l’instant présent. C’est un des messages les plus forts de cette histoire, il faut savoir profiter de l’instant présent, sans se laisser envahir par la vie qui file à toute allure, pas les notifications et les mails qui nous engloutissent au quotidien. Sur cette petite île, on peut souffler, on peut laisser les soucis un peu plus loin et profiter de ce que la vie et la nature nous offre.

Je commençais par brancher mon téléphone. Dès qu’il fut assez chargé, il se mit à biper et à se remplir de messages. Je le fixai, presque apeurée. Je craignais de me laisser submerger.

J’ai beaucoup aimé trouver le thème de l’aviation dans cette histoire, j’ai lu peu de livres sur ce thème et ça change. J’ai aimé la façon dont l’auteure parle de l’aviation, elle transmet à merveille la passion de l’héroïne. Mais elle nous parle aussi de la place des femmes dans ce milieu plutôt masculin, la surprise des gens face à une pilote, j’ai trouvé ce point de vue très intéressant. Et puis, il y a Dolly, l’avion familial du grand-père de Morag, c’est un personnage à part entière dans cette histoire. L’auteur lui a donné une âme, je me suis autant attachée à Dolly qu’aux deux héros, j’ai eu très peur pour ce petit avion attachant.

J’ai adoré la plume de l’auteure, je l’ai trouvé belle, coloré, elle décrit à merveille les paysages écossais. Mais surtout, je l’ai trouvé très poétique, j’ai relu certains passages deux fois, tellement je les ai trouvés beaux.

Et, au-delà, nous n’avons pas d’autres projets d’avenir – pas un seul, si ce n’est que je vais l’aimer, et aimer la vie, aussi fort que je le peux, parce que je sais que le bonheur est fragile, aussi fragile qu’une aile d’oiseau, qu’une coquille d’oeuf, qu’un coeur brisé.

J’ai adoré ce voyage dans les îles du nord de l’Écosse, un dépaysement complet le temps de ma lecture, c’est exactement ce que je cherchais. J’ai adoré le thème de l’aviation, que je n’ai quasiment jamais retrouvé dans une de mes lectures. J’ai adoré les deux héros, ils sont tous les deux très attachants et leur relation est belle et sincère. Il y a beaucoup d’amitié, d’amour familiale et une belle romance dans cette histoire, un coup de chaud au cœur pour traverser la tempête qui va changer la vie de notre héroïne. Ce livre m’a donné envie de partir en Écosse (encore un peu plus), de me poser sur les falaises, observer les oiseaux, entendre la mer et sentir le vent tout autour de moi. j’ai ressenti le sentiment de liberté, la chance de voler au-delà des nuages que ressent Morag. Bref, un coup de cœur que je ne peux conseiller, un livre qui fait du bien au cœur et qui donne des envies d’ailleurs…