Avec Leïla, Saïd et Tarek, tous natifs du village El Zahara, Kaouther Adimi compose une fresque ample et courte, ample pour la période historique abordée (l'histoire de l'Algérie de 1920 à 1992, de la guerre d'indépendance à la guerre civile), ample par ses personnages habités et incarnés, courte par son nombre de pages très bien exploité.
De Au vent mauvais, je garderai - l'image de Tarek personnage taiseux qui répond à ses obligations, ne cesse de s'agiter et de s'effacer malgré son talent moral indéniable et sa capacité du sacrifice, - l'image d'une Leïla courageuse qui a porté le quotidien de sa famille et dont les rumeurs vont sacrifier une part de sa maternité. Au vent mauvais nous présente des itinéraires de vie de héros du quotidien estimables en état permanent de résilience et qui attendent une forme de réconciliation.Une réussite en tous points.
Éditions Points
de la même autrice : L'envers des autres - Les petits de Décembre - Nos richesses