Cross the Ages, tome 1 : la Rune et le Code
Par Arnaud Dollen, Alan Damasio, Pablo Servigne, Héloïse Brézillon, Norbert Merjagnan & Fabrice Capizzano
Chez Bragelonne
Avertissement de contenu : scènes de sexe explicites, scènes de combat explicites, mort, amputation, xénophobie, manipulation génétique, eugénisme.
Le choc de deux mondes : entre les deux ne restent que des miettes après la collision.
Tous les ans, l’Appologium réunit les meilleurs guerriers et guerrières de tout le continent pour rejouer sans fin l’affrontement des deux colosses : Mantris, la cité ultratechnologique et Arkhante, le royaume des 7 magies. Mais dans le bruit qui fait rage, Solis, la jeune Malkah Arkhante, et l’Ordonnateur, le représentant des citacs mantri, entendront-ils le véritable péril qui secoue en secret Artellium ?
C’est un très beau roman, très bien conçu. En tant qu’objet, il fait carton plein. Le souci, c’est que le livre n’est pas qu’un objet. Il est également contenu. C’est là que ça pêche pour le premier tome de Cross the Ages.
Déjà, j’aurai du me renseigner un peu plus avant d’accepter ce service-presse. La Rune et le Code est le premier tome d’une série de roman qui a pour origine un jeu de cartes. Jusque là, tout va bien. Le soucis, c’est qu’il s’agit d’un jeu de cartes mobile reprenant les NFT, crypto avec lesquels je ne suis pas du tout à l’aise. En me renseignant, en collant tous les bouts un à un, j’aurai du me douter qu’on allait droit vers un mur. Déjà, la liste d’auteurices présente sur la quatrième de couverture. Chaque auteur est relié à une catégorie : Héloïse Brézillon a la catégorie personnages tandis que Alain Damasio est affiché comme mentor. Assez cryptique, tout cela.
Les romans à plusieurs mains sont des œuvres qui me fascinent pour l’entente nécessaire pour créer une œuvre complète or, je n’ai pas l’impression que La Rune et la Code soit une œuvre à plusieurs mains. L’ouvrage est pourtant promu en mettant en avant cela, surtout avec la présence d’Alain Damasio.
Si l’histoire est prenante – bien que téléphonée, la problématique se pose surtout sur l’écriture. La plume est facile, trop facile. On s’ennuie, en lisant. Pire : certaines tournures sont rendues compliquées pour offrir au lectorat la sensation de lire quelque chose de travaillé.
Encore, des livres écrits maladroitement, ça arrive. Parfois, ce sont même de bons livres. Il ne faut pas oublier qu’un livre c’est certes l’histoire, l’écriture mais surtout les personnages. Si Solis est complète, pétrie de doutes et d’incertitudes, voulant faire un bon travail pour son pays, l’Ordonnateur et Aurèle sont des clichés ambulants. L’un est un politique mystérieux et l’autre est un rebelle… mystérieux. On passe la diversité de construction de ces personnages.
Ce qui a vraiment scellé le sort de ce livre sont à mes yeux les deux scènes de sexe, arrivant toutes deux comme des cheveux sur la soupe. Nous sommes sur la fin du roman, il y a des tensions de partout et bim ! des fesses. Pourquoi ? Pour rien. Pour le plaisir d’écrire du sexe. Nous avons également un superbe exemple du malheureux trope « bury your gays » où l’un des gars meurt quelques minutes après ce superbe coït mal écrit. La second scène était juste malaisante.
Je pense que ce premier tome de Cross the ages a surtout un problème de forme. Certaines histoires ont besoin de trouver leur forme juste pour être correctement racontées. Malheureusement, Arnaud Dollen et l’équipe du jeu mobile se sont trompés. C’est vraiment dommage car nous pouvons voir combien Bragelonne a mis de l’argent sur cet ouvrage.
Comme vous pouvez vous en douter : je déconseille vivement cette lecture.