Auteur : Sophie Winter
Éditions : Auto-édité
Parution le : 16 février 2024
360 pages Thème : Fantasy épique

disponible sur le site de l'éditeur

et sur Amazon

J'ai adoré !

Quel espoir reste-t-il quand la guerre est perdue d'avance ?
Après s'être enfui de Guardaïa suite à un terrible malentendu, Ehron découvre enfin les Terres Arides d'Avezhä. Dans le royaume de son ennemi ne résident que sécheresse, mort et désolation. Malgré tout, le jeune homme doit avancer pour rejoindre l'armée de Daegan et tenter d'affronter celui qui déséquilibre tant l'Imaya. Et si le combat final qui attend Ehron et ses compagnons n'était que le début de problèmes bien plus importants ?
Doutes, révélations et trahisons, laissez-vous embarquer dans ce troisième tome des Trois Royaumes, en plein cœur d'un conflit dont personne ne sortira indemne... "

Un espoir ? Tant qu'il y a de la vie, l'espoir devrait pourtant être bien présent, malgré tout, les personnages nous montrent qu'ils vont à l'abattoir pour ??? Après un lieu "magique" rempli de verdures, nous nous retrouvons au fin fond d'un désert aride où les personnages vont devoir faire face à la monstruosité de celui qui est derrière toutes leurs épreuves. Une vengeance qu'il tient depuis si longtemps qu'à force les esprits sont un peu perdus. Du sable, du sable et ? du sable. Si nous avons encore un peu de lien avec la nature, elle se défait rapidement des lieux et des compagnons pour nous laisser de la sécheresse. L'Imaya a perdu son équilibre depuis bien longtemps et le feu dans les veines de celui dont on ne prononcera pas le nom dans cette chronique pour ne pas donner déjà des détails sur les précédents tomes est bien plus virulent que le soleil lui-même qui s'amuse à dessécher les guerriers. Trois royaumes qui vont devoir se faire confiance... alors que Ehron et ses compagnons ont du mal à être une véritable équipe, cet aspect de confiance est bien trop fragile. Les tensions n'ont de cesse de les tourmenter et parfois les choix sont incertains. Le cœur, la raison ? Peu importe, car une fois qu'ils ont enfin compris le pourquoi ils en sont tous arrivés là, seul le combat doit être engagé. Oui, mais à quel prix ? Je remercie Sophie pour l'envoi de ce troisième tome qui a su faire bouger les choses et pas forcément dans le bon sens.

Nous retrouvons Ehron certes, mais d'abord il s'agit de Nouk. Ce petit brin de femme qui a choisi sa voie en contrecarrant les projets de son propre frère, en tentant de sauver ce qu'il restait de sa famille qui m'a... je ne dirais pas déçue, mais quelque chose s'est brisé au vu de ce qu'elle agit. Les mots sont durs, certes, mais les actes encore plus. Elle qui voue sa vie au "bien-être" des autres va délibérément laisser tomber un de ses compagnons à cause du vocabulaire trop fort d'un autre ? h je vous vois venir, oui, mais peut-être que c'est fait exprès (oui, forcément, mais cela chiffonne et égratigne ce qu'elle est, mais peut-être est-ce que cela va lui servir pour plus tard, lorsqu'elle indique qu'il lui faudra faire un choix crucial pour sa propre vie ? Bien entendu, je n'en dirais pas plus et j'attends avec impatience le tome suivant. Bref, dans ce troisième tome, nous les suivons tous et il est clair que si vous êtes comme moi, vous attachant un peu (voire beaucoup) à certains personnages, dans ce type de récit, fantasy épique, avec des combats sanglants... il vaut mieux s'attendre à tout. Et le TOUT est difficilement gérable. Je n'aurais absolument pas cru que cela puisse arriver et pourtant, l'auteure s'amuse à pousser si loin la réflexion que LA solution ne pouvait être que celle-là. Toujours est-il que notre groupe se retrouve scindé en deux pour mieux se rejoindre par la suite. Des rencontres qui vont les aider sur la terre des combats, d'autres personnages que nous découvrons, comme ce Phorcos qui en a vécu des décennies et probablement plus. Un protagoniste qui a du sacrifier beaucoup pour être là où il en est, afin de sauver le pays tout entier.

De nombreux personnages sont mis en avant. Certains points sont indiqués, mais nous ne nous y attardons pas le moins du monde, je pense au lien entre Ehron et Daegan qui n'est pas approfondi, peut-être pas encore. Valkyan et Ehron également est laissé sur des tensions ardentes. Pas besoin de beaucoup de détails pour comprendre que les deux ont été touché auparavant et que dans ce troisième récit, rien ne sera plus comme avant. Même si le combat se clôt comme nous l'aurions désiré, il reste des éléments incertains. La vie qui ne tient qu'à un fil pour certains d'entre eux, le fait que d'anciens camarades débarquent et je pense à Nayla qui ne me plaît pas du tout (je sens que je vais adorer la détester), enfin avant d'en arriver là, il faut comprendre que tout est stratégie. Entre ceux qui veulent se battre, parce que leur roi le leur ordonne, ceux qui préfèreraient rester dans leur forêt (oui mais il va falloir un événement dramatique pour qu'ils comprennent que se cacher ne leur fera pas perdre ce qu'ils ont et donc, à l'abordage !), ceux qui vivent en dehors du temps et nos compagnons d'infortunes qui doivent avancer coute que coute, malgré les obstacles sentimentaux (pas de bol, il y en a), les épreuves physiques (et là attention les dégâts, Monsieur VILAIN est omniprésent et arrive à chambouler tout le monde, grrr). En parlant du Méchant de l'histoire, nous pouvons comprendre ses ressentiments, sa colère et même son envie de vengeance, mais sur toute la planète (en quelque sorte) ? Il y a un pas qu'il n'aurait pas dû franchir. Il souffre et c'est compréhensible, le temps n'a rien arrangé, car sa colère s'est transformé en haine viscérale. Une haine qu'il partage avec un autre personnage (et ça, dès le début de ce troisième tome je l'avais compris, mais pas avant, pourtant en y regardant bien, des miettes de pain étaient disposées..., tant pis pour moi).

Des sentiments décuplés en tout sens qui permettent des erreurs fatidiques pour certains, ou apportant de la chance à d'autres. Les souvenirs, les rêves se font plus forts, la mémoire vacille et parfois le temps semble s'arrêter, ce qui est exactement le cas à plusieurs reprises. Des moments clés que nous montrent l'auteure qui ne sont pas sans nous laisser quelques questions. Beaucoup de pourquoi, pas mal de et si ? et un nombre incalculable de "mais bon sang, expliques-toi !" en parlant des personnages bien entendu. Entre eux la communication est vraiment pas terrible par moment. Soit ils se regardent dans le blanc des yeux pour tenter de s'intimider, ou se parlent, enfin se déchirent avec des mots qu'ils ne penseraient pas en d'autres circonstances, soit préfèrent ne rien dire et agir dans le dos de tout le monde. C'est ragent ! ils veulent tous protéger quelqu'un ou quelque chose, mais dans des conditions pitoyables. Comme si le fait déjà que les voyages sont insoutenables, que les échanges entre les peuples sont difficiles, il faut en plus que se soit de vraies petites teignes ! Je pense à Lord Bellegord qui devait avoir cette idée derrière la tête depuis fort longtemps. Opale, la sœur de Nouk est une véritable tornade, quand elle ne dort pas. Elle redonne espoir à sa grande sœur et arrive à défaire certaines carapaces bien trop longtemps contenues. Son regard neuf apporte beaucoup aux scènes où elle est présente. Mashya est présente également, c'est un tome où nous retrouvons tous ceux qui étaient là du départ. Cette femme, nous en savons beaucoup plus sur son passé et comprenons son rôle dans cette histoire. Certains passages, certains de ces gestes montrent qu'elle tient à Ehron (Notre héros semble avoir du monde autour de lui). Le chemin est long, laborieux et les épreuves ne cessent qu'à la toute fin de ce tome et encore ! Oh, d'ailleurs, j'ai adoré la mort d'un personnage, alors lui, depuis le temps que je ne pouvais pas le voir, je suis ravie ! La famille, parfois c'est surfait, mouahahah !

Faire de véritables alliances entre les royaumes afin de sauver tout le monde est complexes. Partir en guerre n'a rien de glorieux lorsque l'on sait contre qui combattre et surtout en sachant pertinemment qu'une guerre va forcément apporter son lot de morts. Il est impossible de se dire que tous ceux que nous avons suivis seront en vie, en entier. Perdre la tête semble être le terme approprié pour certains d'entre eux. L'action "finale" est terrible, remplie de trahisons en tout genre et de révélations. Je me dis que si mes propres tatouages fonctionnent de la même manière que ceux de Nouk, je pourrais être super forte (malheureusement je vis dans le monde réel, mdr) Les chemins de vie des personnages se mêlent par moment, pour mieux se défaire ensuite. Il este bien entendu quelques zones d'ombres, des disparitions sans corps qui me font indiquer que nous risquons de voir ces fameux disparus dans la suite et ça je l'attends de pied ferme. Lady Rozann est un amour de femme, douce, patiente, généreuse, fatiguée aussi de tout ce qu'elle a déjà traversé et pourtant elle continue d'enseigner jusqu'au bout. Lord Bellegord est doué pour les mensonges afin d'amener ses "amis" à mieux avancer sur le chemin qu'il montre. Il m'a manqué un peu sur lui, parce que même si c'est sous-entendu, j'aurai aimé avoir un peu plus de son "esprit" pour mieux comprendre pourquoi il agit parfois de la façon dont nous le suivons. La guerre a été longue, douloureuse, avec des surprises de taille. La paix semble déjà fragile, des rebondissements leur arrivent sur le coin du nez avant même de fermer ce troisième tome. Sophie sait mener son monde par le bout du nez et je suis très curieuse de savoir ce qu'elle a prévu pour la suite avec les péripéties qui sont proches, bien trop proches.

" Nouk comprit immédiatement que la vieille femme avait commis une terrible erreur en répondant avec sincérité à la question de Daegn, dévoilant une vérité qui ébranlait encore un peu plus le peu de confiance que le roi accordait au sage. Toutefois la Lûni ne chercha pas à analyser plus longtemps cette nouvelle donnée, une seule information avait de l'importance à ses yeux. Si Lord Bellegord avait menti à Daegan, cela signifiait qu'ils avaient été en contact peu de temps auparavant. Et, si cela avait été le cas, alors Ehron était bel et bien dans les parages, comme Nouk l'avait tout d'abord imaginé. Rassurée, elle poussa un léger soupir de satisfaction, puis porta ses paumes tatouées à ses tempes afin de libérer la tension qui avait saisi son visage. Ce geste simple la soulagea immédiatement et elle ferma les yeux pour profiter de cet instant de bien-être. Quand elle les rouvrit, quelques secondes plus tard, sa respiration se bloqua dans ses poumons. "