Pierre Pelot, de son vrai nom Pierre Grosdemange, né en 1945 dans les Vosges, est un écrivain français. Il est extrêmement prolifique, on lui attribue près de 200 titres dans des domaines aussi divers que romans jeunesse ou historiques, polars, S.F., sous son nom ou sous les pseudonymes de Pierre Suragne et Pierre Carbonari. Il travaille également pour le théâtre, la télévision et le cinéma où a été adapté son bouquin L’Eté en pente douce.
La Guerre Olympique, roman d’anticipation, date de 1980 et à quelques semaines de l’ouverture des Jeux Olympiques en France cette lecture m’a semblé très appropriée.
Nous sommes en 2222. La paix mondiale règne, le monde est divisé en deux camps, les Blancs (libéraux) et les Rouges (communistes), les guerres n’existent plus elles ont été remplacées par un affrontement « sportif » tous les deux ans, la Guerre Olympique, un concept qui marie paix, contrôle de la démographie et lutte contre la délinquance.
Le déroulement de ces J.O. d’un genre assez particulier est le suivant : une première série d’épreuves permet de qualifier des Héros (Rouges et Blancs) qui s’affronteront dans une ultime compétition, le Grand Parcours. Tout le sel de l’affaire implique que la défaite d’un concurrent déclenche l’exécution de milliers de personnes dans le camp adverse ! A cette époque, les déviants, criminels, « pas d’accord » et mauvais citoyens se voient implantés dans le crâne un implant d’électrodes fiché dans l’amygdale cervicale qui inhibe toutes les mauvaises pulsions, implants reliés à d’énormes ordinateurs travaillant avec des algorithmes qui déterminent qui doit mourir lors des défaites et explosent dans les crânes, ce qui permet le contrôle et des citoyens et de la démographie qui galope vu les progrès de la médecine qui elle, rallonge les vies.
Pour illustrer son propos, Pelot a choisi quelques personnages représentatifs de cette situation : Pietro Coggio, l’un des Héros c’est-à-dire un de ces sportifs dopés jusqu’aux yeux ; Virginia sa copine ; Yanni Bog, un condamné avec un implant dans le crâne ; Slim, une journaliste stagiaire qui lui propose de le suivre durant les JO et voir ses réactions (si son camp perd, il risque l’implosion !) ; Bec Malenoy, un reporter en quête de scoop ; Mager, un Hongrois, lui aussi implanté, à la recherche d’un type qui serait capable de désamorcer illégalement l’implant… Intéressante revue de détail des ressorts psychologiques des uns et des autres.
Un très bon roman, avec un suspense haletant et sacrément musclé (!) lors de l’épreuve finale suivie par des milliards de téléspectateurs et de potentiels millions d’exécutés en fonction du camp vainqueur.