C'est lundi, que lisez-vous? #463

Ce rendez-vous hebdomadaire consiste à vous présenter chaque lundi mes lectures passées, en cours et à venir en répondant à trois questions :-)

1/ Qu'ai-je lu la semaine passée ?

ROMANS

C'est lundi, lisez-vous? #463

Une saison en enfance.Joseph INCARDONA, Pocket, janvier 2018

André Pastrella, 12 ans, fils d'un Sicilien et d'une Suisse, emménage avec ses parents dans une banlieue de Genève à la fin des années 70. Le petit "Rital" est de suite pris en grippe par la "Bande", à l'école, cela ne se passe pas bien avec ses camarades comme avec sa maîtresse, car il plombe les résultats. Les ennuis semblent lui coller à la peau, il prend souvent des dérouillées d'exclusion ou paternelles. Dans le même temps, c'est aussi un portrait de l'immigré, de l'exil, de l'entre-deux, de l'adolescence, d'une éducation amicale et sentimentale. Les parents se séparent, la vie se durcit, son meilleur ami est emmené loin de lui...

Roman d'immigration et d'initiation, il nous dresse le portrait d'une époque qui ne semble pas si éloignée, et d'ailleurs comme d'ici. Ses observations à hauteur d'enfant (encore) sont candides, dures, parfois déjà désabusées. Mais j'ai aimé sans plus. Il m'a beaucoup renvoyée à Rue des Pâquerettes de Mehdi Charef.

C'est lundi, lisez-vous? #463

L'absence est une femme aux cheveux noirs. Emilienne MALFATTO et Rafael ROA. Editions du Sous-Sol, 2024

Le titre est très fort, le format intimiste, l'objet magnifique, il s'enrichit de photographies de Rafael Roa, souvent en noir et blanc qui instaurent une atmosphère de nostalgie, de beauté triste. Nous voici emmenés en Argentine, auprès de celles (et ceux) qui recherchent toujours un proche "disparu", un enfant enlevé, par la dictature argentine entre 1976 et 1983, pour faire disparaître le "gène rouge". Par une écriture poétique, Emilienne Malfatto nous décrit cette terrible histoire qui dure et perdure, les manières de faire d'alors, les appropriations d'enfants, la découverte d'une partie de la vérité, les recherches d'identité,... Et le pourquoi de ces cheveux noirs. Bouleversant!

2/ Que suis-je en train de lire en ce moment?

C'est lundi, lisez-vous? #463

Dans les yeux de Méduse. Natalie HAYNES. Michel Lafon, mai 2024

J'ai commencé ce roman, et j'adore! J'ai immédiatement été transportée aux côtés de la petite Méduse, apportée sur terre depuis la mer aux côtés de ses sœurs, les Gorgones, Euryale et Sthéno, qui l'élèvent. A ses 16 ans, elle désire aller voir le temple qu ise construit non loin de leur crique et se retrouve sous le joug de Poséidon qui a jeté son dévolu sur elle.

En parallèle, nous allons sur l'Olympe auprès d'Héra et de son époux volage Zeus, qui donne naissance à Athéna. Nous sommes au fond des mers aux cotés d'Amphitrite, l'épouse de Poséidon, qui préfère fermer les yeux sur les infidélité de son époux mais s'inquiète de la dernière...

C'est un roman vraiment prenant!

C'est lundi, lisez-vous? #463

L'atelier des vies brisées. Don J.SNYDER. Faubourg Marigny, 2 mai 2024

Présentation de l'éditeur Le roman tiré de l'histoire vraie sur l'homme qui a créé les masques en étain pour les gueules cassées lors de la Première Guerre mondiale.
1916. Après qu'un tribunal militaire l'a reconnu coupable de lâcheté sur les champs de bataille de France, l'artiste Sam Burke n'échappe au peloton d'exécution que grâce à ses compétences artistiques, qui peuvent être utilisées pour d'autres soldats brutalement défigurés dans les tranchées. Sam se retrouve donc dans un château au bord de la mer d'Irlande, entouré de blessés de guerre et essayant de se remettre de la mort violente de son meilleur ami, Ned. Dans l'atelier des masques en étain, au contact notamment d'Oliver, ancien aumônier militaire qui gère l'institution, et du Sergent Lansdale, mutilé de guerre, Sam va devoir combattre ses propres démons alors qu'il apprend à créer des masques complexes pour cacher les mutilations subies par les soldats qui l'entourent. À des centaines de kilomètres, Katie, toute jeune mère, tente de trouver un sens à sa vie qu'elle voit bouleversée par la guerre. Son mari, Ned, est parti à la guerre avec leur meilleur ami, Sam. Et les mois passent, sans aucune nouvelle des deux hommes...
3/ Que vais-je lire ensuite?

C'est lundi, lisez-vous? #463

Les garçons de la rue Pal. Ferenc MOLNAR. Tristram Editeur, 2024

Présentation de l'éditeur
Les Garçons de la rue Pal, publié en 1906, est le roman hongrois le plus célèbre.
L'histoire est celle d'une " guerre ", menée entre deux bandes rivales d'enfants, à Budapest, au tout début du XXe siècle. Cet affrontement oppose les garçons de la rue Pal, conduits par le sage Janos Boka, et la bande des Chemises Pourpres, dirigée par le charismatique Feri Áts. L'enjeu est un terrain vague, situé sur la rue Pal, dont les Chemises Pourpres ont décidé de s'emparer par la force. Après une série de provocations et d'escarmouches, dans chacun des deux camps la bataille décisive s'organise, avec tout le sérieux dont les enfants sont capables quand ils jouent.

Tous les aspects des récits de guerre sont présents dans ce livre bouleversant - loyauté, trahison, espionnage, stratégie, course à l'armement, héroïsme -, avec une intensité égale à celle des vraies guerres, des guerres " d'adultes ". Et si le roman laisse une trace si profonde dans l'esprit du lecteur, sans doute est-ce dû au fait qu'il se tient constamment à la fois du côté de la guerre et du côté du jeu, en mettant à nu les ressorts de toute guerre, jusqu'à l'absurdité, jusqu'au drame.

Classique de la littérature européenne et chef-d'oeuvre de Ferenc Molnar,
Les Garçons de la rue Pal bénéficie enfin d'une nouvelle traduction française, par Sophie Képès.
Ferenc Molnar, issu d'une famille juive aisée, est né en 1878 à Budapest, dans l'empire austro-hongrois. Il a étudié le droit, été journaliste et correspondant de guerre. Réfugié en Suisse pour échapper aux persécutions nazies contre les juifs de Hongrie, il a émigré aux États-Unis au début de la Seconde Guerre mondiale. Il est mort en 1952 à New York.