Éditions Paulsen – 2024 – 344 pages
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Avant même de prendre connaissance du contenu de ce livre, c’est sa couverture qui m’a immédiatement happée. Cal Flyn a voyagé pendant deux ans dans différents pays du monde, visitant les lieux les plus inquiétants et désolés de la planète, où le pire s’est déjà produit. Des lieux qui ont en commun leur abandon, causé par les guerres, catastrophes naturelles ou accident nucléaire, épidémies, ou le déclin économique. « Nous sommes au beau milieu d’une vaste expérience autonome de réensauvagement. Parce que l’abandon est un réensauvagement, au sens le plus pur. Quand l’homme se retire, la nature reprend ce qui lui a un jour appartenu. »
Douze sites aux climats, cultures et histoires très variés, « tous porteurs de mélancolie et d’espoir », qui témoignent de ce qu’on appelle des écosystèmes spontanés. De Tchernobyl à Détroit et son blight – ces maisons abandonnées en décomposition, ces quartiers hantés – en passant par Verdun et ses fosses dédiées à l’enfouissement d’armes chimiques, l’île de Swona désertée par l’humain où des vaches se retrouvent à l’état sauvage, ou encore Plymouth sur l’île de Montserrat ravagée par une éruption volcanique.
Un essai passionnant qui m’a appris foule de choses, de faits, qui fait réfléchir autant qu’il est source d’espoir. J’ai ressenti un mélange de fascination et de répulsion en lisant les descriptions de ces espaces abandonnés par l’être humain, ces espaces saccagés par l’humain et qui se réensauvagent, où la nature reprend ses droits. La prose très accessible de Cal Flyn permet une lecture très fluide. Un essai à mettre entre toutes les mains !