Max Klein, détective privé à New York, voit débarqué dans son bureau George Chapman, une ex-star du baseball envisageant aujourd'hui de se lancer dans la politique, encouragé par les Démocrates pour briguer un poste de sénateur. L'homme a reçu une lettre le menaçant de révéler certains secrets le concernant, or il n'a aucune idée de quels secrets il s'agit ! Max est à peine sur l'affaire que Chapman meurt empoisonné !
Un polar digne du nom pour la célèbre collection.
Paul Benjamin/Auster est à l'aise comme un poisson dans l'eau pour manier tous les clichés du genre et prendre sa place dans la longue file des maitres du polar à l'ancienne. Dans ce type de polar on sait par avance ce qu'on va y trouver et c'est aussi cette certitude qui nous apporte la sérénité et le confort de lecture qu'on est venu y chercher.
Nous avons donc des cadavres, une histoire ancienne qui revient sur le tapis, un privé avec ses tourments personnels qui sera menacé, tabassé et qui échappera de peu à la mort, la séduisante femme du défunt dotée " d'une sensualité qu'on ne rencontre pas souvent chez les femmes riches ", son amant, un vieux mafieux, un flic grognon au début avant de s'avérer plus sympa avec Max, de fausses pistes et un épilogue plutôt original.
Le roman est très bien écrit, agréable et ponctué là encore pour respecter les règles du genre, d'un humour sympathique (" [les vitres de la fenêtres] Elles n'avaient pas vu le chiffon depuis le jour où Monsieur Propre était devenu chauve... "). Un bien bon roman.
" Ou bien Chapman était un excellent acteur, ou bien il menait réellement une vie irréprochable. Je ne savais que penser. Il semblait presque trop franc, trop empressé à me convaincre avec ses belles paroles. Je voulais le croire, pourtant quelque chose résistait au fond de moi. Si j'acceptais le récit qu'il donnait de sa vie, je n'avais rien sur quoi démarrer mon enquête. Pourtant, quelqu'un souhaitait vraiment sa mort. "
Traduit de l'américain par Lili Sztajn