En deux mots
Benjamin est un écrivain en devenir qui cherche l’inspiration en regardant les passants depuis sa fenêtre. Deux femmes attirent son attention, la belle Elsa et la mystérieuse Joséphine. Rencontre décisive qui va lui faire découvrir une autrice aventurière et espionne passée d’un conflit à un autre et… l’amour!
Ma note
★★★ (bien aimé)
Ma chronique
Le roman de l’homme à sa fenêtre
En trouvant amour et inspiration avec les deux femmes qu’il observait depuis sa fenêtre, Benjamin va pouvoir écrire le roman qu’il n’espérait plus. Et Philippe Moncho réussir un cinquième ouvrage plein de poésie, de fureur et de sensualité.
C’est l’histoire d’un homme qui se rêve écrivain. Pour trouver son inspiration, il se prépare un café, le premier d’une série, et regarde passer les gens depuis sa fenêtre. Mais le spectacle n’est guère inspirant, cette foule industrieuse et pressée n’est que le reflet d’une société déboussolée.
Alors, il attend l’événement incongru qui ouvrira les portes de son imaginaire. Un chapeau emporté par le vent par exemple et qui atterrit dans ses bras, comme un message.
Il lui faudra pourtant quelques jours pour pouvoir le rendre à sa propriétaire, happée par l’autobus qu’elle attendait. C’est Elsa, qui accompagne presque toujours la belle, qui le mènera jusqu’à Joséphine qui, comme lui, se pique de littérature.
Sauf que Joséphine a des choses à raconter, une vie consignée dans des livres qui chacun en retracent un chapitre.
Le premier remonte à la Seconde guerre mondiale, quand elle est entrée dans la résistance sous le nom de code Mirabelle et qu’elle a fini par être arrêtée avec son premier amour. Alors qu’il meurt pour la France, elle parvient à s’échapper dans des circonstances que je vous laisse découvrir.
Le second relate les épisodes tout aussi tragiques qui se sont déroulés en Asie, du Laos au Vietnam, alors que la France tentait de préserver son empire colonial et n’hésitait pas, pour cette cause perdue, à sacrifier nombre de ses hommes. Joséphine vit l’horreur en direct. «Alors essayer de formuler son idée lorsque la vie vous enfourne dans la bouche une énorme plâtrée, ce n’est pas du coton, faut savoir mâcher ses phrases et ne pas trop postillonner de mots en retour à la figure du lecteur. Évidemment, en comparaison je n’ai rien dans le ventre, rien à me mettre sous la dent. Ce que je pourrais bien vous dire, ça n’irait pas bien loin. Deux pâtés de maisons, la rue des Capucins, et puis la littérature ce n’est pas un concours de celui qui crache des mots le plus loin. J’ai l’idée d’un type qui regarde le monde à sa fenêtre. Quand il n’est pas là, à imaginer la vie des passants, il ouvre la porte d’un livre, et dans sa vie ça fait comme un grand courant d’air.»
Passant des bras d’Elsa aux récits de la bibliothèque de Joséphine, le narrateur continue à dérouler la vie de cette aventurière, désormais affectée à Port-Saïd. Et à entraîner le lecteur dans un voyage à travers le temps et l’Histoire. De la décolonisation de l’Indochine à celle de l’Algérie, en passant de Mai 68, on suit Joséphine, cette Mirabelle – pour reprendre son nom de code – dans ses missions d’espionnage et ses amours tumultueuses. Et le rêve d’écrivain de Benjamin se concrétiser dans un roman très habilement construit.
NB. Tout d’abord, un grand merci pour m’avoir lu! Sur mon blog vous pourrez, outre cette chronique, découvrir les premières pages du livre. En vous y abonnant, vous serez par ailleurs informé de la parution de toutes mes chroniques.
Mirabelle
Philippe Moncho
Éditions La Trace
Roman
168 p., 20 €
EAN 9782487261013
Paru le 26/03/2024
Où?
Le roman est situé principalement en France, à Paris et en Provence. On y évoque aussi le maquis, l’Indochine et Guangzhou, Port-Saïd et Alger.
Quand?
L’action se déroule de la Seconde Guerre mondiale à nos jours.
Ce qu’en dit l’éditeur
Témoin naïf du monde des passants depuis sa fenêtre, Benjamin fait la rencontre accidentelle de Joséphine Buisson, une auteure dont il découvre l’œuvre et la vie tumultueuse au fil des pages. Depuis les heures sombres de la Résistance, celles de l’Indochine, de la guerre de Suez, de l’indépendance de l’Algérie, jusqu’aux barricades de Mai 68, Joséphine se transforme en Mirabelle, un nom que lui a attribué le réseau. Joséphine amoureuse, Mirabelle guerrière, elle sème derrière elle des histoires d’amour et de mort, de larmes et de sang, des pans de la grande Histoire et des lettres intimes que Benjamin nous fait découvrir par ses lectures. Tantôt accoudé à la fenêtre de sa chambre, tantôt nous ouvrant grand celle d’un livre de Joséphine, ce lecteur ingénu progresse, crée un courant d’air littéraire chargé d’effluves. Il soulève pour nous le chapeau à large bord de Mirabelle pour nous dévoiler le vrai visage de Joséphine Buisson…
Une rencontre insolite et rythmée entre une vieille dame écrivaine, ancienne espionne émérite et un jeune « apprenti » écrivain. Benjamin découvre toute l’œuvre et les tranches de vie poignante de Joséphine à travers la grande Histoire de France de l’occupation à la décolonisation .
Une plongée épique, historique et poétique autour de deux êtres que tout oppose.
Les critiques
Babelio
Lecteurs.com
Corse net infos (Philippe Jammes)
Blog Mémo Émoi
Blog de Willy Lefèvre
Les premières pages du livre
« Le chapeau ourlé d’un ruban bleu
Je prends mon premier café́ accoudé à la fenêtre. Je regarde les passants qui traversent, je leur invente des vies diverses, un cours du destin qui s’inverse. Des tas de « peut-être » se bousculent dans ma tête. J’imagine les différentes raisons de ce qui les pressent. J’ai envie d’aller fouiner dans leurs rêves enfouis qui sommeillent, dans leurs aspirations secrètes mises en veille. À la croisée des pas anonymes ils forment tous un grand ensemble, oui, celui de l’empressement. Même ceux qui sont immobiles agglutinés dans l’abribus jettent des regards au loin ou plus près sur leurs montres. Il me semble, vu leur attitude, qu’ils ne sont pas là où ils devraient être, pas sous la bonne latitude. Ils ont déjà̀ la tête ailleurs, toute à la pensée de leur destination. Pour la plupart d’entre eux le futur est cadré dans un emploi du temps, serré, compressé, compact, optimisé, comme une ligne ferroviaire étirée dans un agenda. Vu comment ils tracent leur route en claquant du talon sur le goudron, ils doivent avoir des pieds enflés, des ampoules, des cals, ils doivent se sentir à l’étroit dans les chaussures de cette vie-là.
J’ai remarqué une vieille dame avec une canne, un grand chapeau ourlé d’un ruban bleu. Elle se lève et se rassoit sans cesse sur le banc de l’abribus. De tous, c’est elle qui s’impatiente le plus. Quand on arrive à cet âge de la vie c’est sûr, le temps c’est précieux, on apprécie l’exactitude. Une autre femme la retient par le bras, à scruter son visage je perçois qu’elle lui parle avec douceur et patience. C’est bien la seule à n’être pas pressée. Elle a de longs cheveux châtains, un sac posé sur ses genoux. Régulièrement de sa main elle retient le bras de la dame au chapeau qui se lève, se rassoit, s’irrite de l’attente. On ne connaît pas la vie des gens, peut-être a-t-elle une nécessité́ urgente ? Notez bien que dans l’ensemble, l’urgence est relative, mais dans chaque cas particulier, vous verrez, elle est extrême. Moi, je suis comme la jolie femme aux cheveux longs, j’ai tout mon temps, je ne vais pas courir après lui ni me battre avec, cette affaire-là est perdue d’avance. Je suis au premier café́ d’une série supposée tranquille, qui échelonnera ma matinée. À en juger par l’impulsion que les passants donnent à leur foulée, il en va de leur vie. À bien la regarder, la femme aux cheveux longs est belle, elle n’est pas jolie. Elle s’est levée et rassise avec grâce, a basculé sa chevelure d’un tour souple de cervicales, elle s’est même permis de sourire alors que tous passent en faisant la gueule. Elle est un peu comme moi, un cas à part dans l’espèce. Je souris de la voir comme un soleil, comme un ange gardien. La dame au chapeau c’est peut-être sa grand-mère, sa tante, ou peut-être est-elle son assistante de vie. Ça ne m’étonnerait pas qu’elle soit professionnelle, sinon c’est qu’elle a pour cette personne une affection démesurée, oui, beaucoup d’amour, de maîtrise et d’indulgence. Une femme enceinte s’approche et réclame, impatiente elle aussi, une place sur le banc. Celle aux cheveux longs, la belle, se lève pour lui céder la sienne. Dans son dos la vieille dame au chapeau se lève aussi, profite de l’espace et de l’aubaine, et s’en va au bord du trottoir lever sa canne comme si elle voulait molester pour son retard, le chauffeur du bus qui arrive. Elle redescend le bras à son approche, mais plante sa canne dans la grille du caniveau, elle bascule et s’en va plonger dans le pare-chocs qui n’a rien paré du tout. On a entendu un gros ploc, et la mémé́ a décollé́ comme une poupée de chiffon. Elle a rebondi comme un ricochet, un putt au golf, et atterri une dizaine de mètres plus loin, complètement désarticulée. Le chapeau lui, a continué à virevolter dans les airs, encore et encore, avant de redescendre comme une feuille morte se poser délicatement sur l’asphalte. On a entendu crier, des gens se sont mis à courir, à s’amasser. J’ai perdu de vue le petit épouvantail ensanglanté et la belle femme aux cheveux longs. Je voyais toujours le chapeau, dessus passait une moto. C’était un peu la panique avant l’arrivée des pompiers. Après, ils l’ont emmenée, ils ont tout nettoyé́, la foule s’est clairsemée et la vie a repris son cours comme si de rien n’était.
Je suis toujours à la fenêtre. Les gens sont toujours pressés, pressés d’être où ils voudraient être. Ce matin, j’ai repris la cigarette. Le médecin avait dit niet. Mais j’avais pas prévu ce scénario, celui du vol plané de la mémé́ au grand chapeau, celui que j’ai retrouvé́ écrasé́, avec un ruban bleu et une rayure noire étirée dessus, la frise d’un pneu de moto. J’ai bien essayé de lui redonner une forme, mais lui aussi, il est salement amoché. Je n’ai pas retrouvé la canne. En apparence je suis calme comme à mon habitude, mais dedans, on dirait bien de l’anxiété́. Alors j’ai allumé́ une clope pour m’apaiser, et une autre, et une autre. J’ai encore dans la tête l’image d’une marionnette éjectée, et le son du grand ploc, oui, je suis toujours sous le choc. Ça j’avoue, en regardant les passants, je ne l’avais pas imaginé́. Mon imaginaire était plutôt réaliste ou fleur bleue, je leur inventais des amours à rejoindre, ou des boulots merdeux auxquels ils allaient pointer. Je n’avais pas pensé́ au chapeau qui a tournoyé́ longtemps. Non. Pourtant c’était classe comme idée, ça me glace de le dire mais je crois que je vais la conserver. Elle aurait toute sa place, au détour d’une strophe ou d’un paragraphe.
Il y a moins de monde dans la rue, ils doivent faire l’amour cul-nu ou à leur travail ils se tuent. D’autres ont décollé comme mémé vers le ciel. Moi j’avais prévu d’écrire mais j’ai cette image en tête, comme un point d’impact originel, et depuis, des pensées incontrôlables se démultiplient. Alors je fais comme quand je suis zen, mais j’ai bel et bien repris la cigarette. Le chapeau blanc à ruban bleu est plat comme une galette, traversé d’une raie noire comme une peinture d’iroquois. On dirait de l’art contemporain, un concept à la fois élégant, fragile, tribal et urbain. Je l’ai ramassé au bord du trottoir, je ne sais pas pourquoi je l’ai remonté dans ma chambre. Il est là, et depuis pour écrire, à part cette donnée-là, celle du ploc de départ, celle du tourbillon du chapeau dans les airs, on peut dire que les idées ne se bousculent pas au portillon. C’est café clope, chacun sa dope. Une fois que j’avais terminé de me repasser la scène dix mille fois dans ma tête, j’ai repensé à la femme aux cheveux longs. J’imagine les sentiments qu’elle a dû éprouver, l’horreur, la responsabilité, la culpabilité de n’avoir pu empêcher le pire de se produire. Je me dis que si je la revoyais un jour, assise là en face attendant le bus, je pourrais lui rendre le chapeau. Mais pouvais-je le lui rendre en l’état ? Peut-être faudrait-il que j’en achète un nouveau ?
Ce matin je prends le premier café à la fenêtre, j’ai deux chapeaux dont un plat, j’attends la femme aux cheveux longs. Comme d’habitude pour passer le temps, j’invente une vie aux passants pressés. En retard pour l’école, au pas de course pour le bureau, un fauteuil roulant électrique se fraye un chemin dans la foule, comme on brave la houle, le courant inverse. C’est un rebelle remontant à contre sens une fourmilière de pattes et autant de chaussures diverses, un match où il affronte plein de jambes adverses. Il file comme un bourdon dans la mêlée et disparaît au coin de la rue. J’allume une cigarette et soudain, dans le nuage de fumée je la vois apparaître. Elle s’assoit sur le même banc qu’hier, sauf qu’aujourd’hui elle regarde ses pieds, elle est triste. Elle est belle, même dans le drame, le tragique. J’attrape les chapeaux et les agite à la fenêtre, mais elle ne me voit pas. Il faudrait pour cela qu’elle relève la tête. Les voyageurs sur le trottoir eux m’ont vu, ils sourient, certains rient ou se moquent. Ce n’est pas drôle, mais ça ils ne le savent pas, ils n’étaient pas là lors du grand ploc, la vrille de mémé rock’n’roll. J’agite les chapeaux, multiplie les grands gestes, on dirait que je dis au revoir sur le quai d’un port ou celui d’une gare. Juste au moment où elle redresse la tête, soudain le bus arrive et la masque, je ne la vois plus. Ce fut si bref que ne sais pas si elle m’a vu. D’ici à travers la vitre du bus, moi je ne vois que ses pieds, puis ses jambes, elle doit valider son ticket. Puis j’aperçois son buste, elle s’assoit, je découvre enfin son visage, elle redresse les yeux vers moi, bouche bée, et voilà, le bus est reparti. Je suis resté les bras levés, un chapeau dans chaque main, comme un clown à la fenêtre, un qui veut prendre le train en marche du destin. Je ne peux pas vous dire pourquoi j’ai fait Ça. Cette histoire, depuis le début, elle me travaille le cerveau, j’en suis le témoin involontaire. Je garde cette dernière image, derrière la vitre, son beau visage surpris déjà emporté par le flot de la circulation C’est un peu un exemple de la relativité, j’en ai eu le vertige. J’ai cru que j’étais à la fenêtre d’un train, que c’était l’immeuble qui s’en allait, comme l’histoire de la vache dans le pré, on croit que c’est elle qui voyage alors qu’elle ne fait que mastiquer du fourrage. On s’était regardés, c’était ça qui m’importait, j’ai senti que je l’avais limite effrayée mais je crois qu’elle a reconnu le chapeau, car sa bouche a formulé un O.
Ce matin, c’est café et cigarette à la fenêtre. J’attends la femme aux cheveux longs, si elle passe à la même heure qu’hier, elle ne devrait pas tarder. Rien n’a changé dans le paysage, les passants s’empressent d’être pressés, des courtes foulées rapides, frénétiques, ils ont beau s’agiter, ils sont aspirés quand même par la bouche du métro. J’écoute le trafic, c’est pas mal l’urbain contemporain. Les violons aigus ce sont les coups de frein, les cuivres ce sont les klaxons, les violoncelles les moteurs, si vous entendez la grosse caisse et la cymbale, c’est qu’il y a de la casse. »
Extraits
« Pour Joséphine ce n’est pas pareil, lorsque son bateau appareille elle n’a plus rien à elle, juste un ordre de mission et un amour au loin. Elle, elle a vécu du lourd. Alors essayer de formuler son idée lorsque la vie vous enfourne dans la bouche une énorme plâtrée, ce n’est pas du coton, faut savoir mâcher ses phrases et ne pas trop postillonner de mots en retour à la figure du lecteur. Évidemment, en comparaison je n’ai rien dans le ventre, rien à me mettre sous la dent. Ce que je pourrais bien vous dire, ça n’irait pas bien loin. Deux pâtés de maisons, la rue des Capucins, et puis la littérature ce n’est pas un concours de celui qui crache des mots le plus loin. J’ai l’idée d’un type qui regarde le monde à sa fenêtre. Quand il n’est pas là, à imaginer la vie des passants, il ouvre la porte d’un livre, et dans sa vie ça fait comme un grand courant d’air. » p. 68
« Je prends le café sur la terrasse, près de la jarre qui sent bon et près de Lulu qui pue. Il a dû aller se rouler dans l’herbe et dans un autre truc nauséabond, du fond du jardin, son WC de chien.
J’ai terminé le livre de Joséphine, Bab EI Oued, c’est vraiment bien écrit. Finalement dans sa vie il n’y a eu que des quais de gares, des pontons, des embarcadères. Elle n’avait foulé finalement que des terres qui se libèrent, il n’est pas sûr qu’elle ait toujours été dans le bon camp, mais elle avait toujours agi dans le mouvement, dansé avec les événements. Elle ne savait faire que ça, se battre pour la France. Alors elle avait marché au pas, en cadence, comme un bon soldat, jusque dans ce repli de l’Histoire. De toute évidence, il fallait que ça change. À la fin de son livre, elle tourne une page de mer, encore une fois. Ça laisse la porte ouverte à une suite, comme dans ses autres bouquins. Depuis « Mirabelle », les histoires se succèdent dans la chronologie, elles couvrent pas mal d’événements majeurs dans la vie politique du pays. Je me demande ce qui s’est passé ensuite, dans sa vie à elle, ce qu’est devenue Claudette. » p. 139
À propos de l’auteur
Philippe Moncho © Photo DR
Philippe Moncho est musicien et écrivain. Son écriture poétique propose un univers sensible et sonore, aux frontières du réel et de l’imaginaire. Mirabelle est son cinquième ouvrage. (Source: Éditions La Trace)
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