La femme aux mains qui parlent - Louise Mey
Par Litterature_blog
Elle s’appelle Élisabeth. Elle est aveugle et sourde et elle ne communique qu'avec des signes, tracés dans sa main ou qu'elle écrit dans celle des autres. À sa majorité, orpheline depuis peu, elle a dû quitter l’institut spécialisé qui l’accueillait depuis des années. De retour dans la ferme familiale, elle vit seule, entourée d’un bois et d’un étang, communiant avec la nature et entretenant des liens particuliers avec une meute de chiens errants. Sa sœur lui rend régulièrement visite et veille sur elle comme elle peut. Les voisins les plus proches de la ferme sont deux frères, dont l’un vient de sortir de prison. Une nuit, ils décident de rendre visite à Élisabeth…
Louise Mey, qui a remporté le Prix Landerneau du polar l'an dernier avec son roman Petite Sale, signe ici une nouvelle qui a tout du conte moderne. Une touche d’écoféminisme, un soupçon de polar social et un petit rien d’anthropomorphisme, les ingrédient font mouche. L’écriture, qui n'est pas sans rappeler l'univers de Sandrine Collette, sublime le rapport à la nature et souligne la part d’animalité qui sommeille en chacun de nous. Un texte court et puissant, tout en nuance, décrivant un retour à une forme de sauvagerie aussi sensible que subtil.
La femme aux mains qui parlent de Louise Mey. Éditions Au diable Vauvert, 2024. 70 pages. 12,00 euros.