Auteur :Marc Levy
Éditions : Pocket
Parution le : 18 mars 2004
262 pages Thème : romance contemporaine
disponible sur la FNAC et sur Amazon
Je ne m'attendais pas à ça
Parti à la recherche d'un tableau mystérieux, Jonathan croise la route de Clara.
Tous deux sont convaincus de s'être déjà rencontrés. Mais où et quand ?
À Londres, il y a plus d'un siècle...
Le quatrième roman de Marc Levy entraîne ses lecteurs de Saint-Pétersbourg à Boston, de Londres à Florence et Paris, dans une histoire où amours et énigmes défient le temps. "
Je ne m'attendais pas à ça, ni même en fait j'aurais pu indiquer que je ne savais pas vraiment à quelle sauce j'allais être mangée. Marc Levy est un auteur que j'entends beaucoup parler, mais que je n'avais jamais lu. Peut-être que ce n'était pas le bon pour commencer, qu'importe, il faut bien débuter quelque part pour déjà avoir un aperçu de la plume et de ce qui se passe dans la tête de l'auteur. Sauf que pour le coup, je suis encore loin. Je ne peux pas dire que je n'ai pas aimé, ou que j'ai aimé, je ne suis pas restée de marbre, c'est juste qu'il m'a fallu du temps pour comprendre où l'auteur nous emmenait et je pense que la destination finale n'a pas pris avec moi.
Un tableau mystérieux, c'est ce que tous les experts révéraient de découvrir. Un récit où Jonathan, expert en arts reçoit un courrier lui indiquant que son peintre favori Vladimir Radskin, va voir cinq de ses tableaux en vente. 5 ? Alors qu'il n'y en aurait que 4 officiellement. C'est une chance inouïe pour lui de pouvoir enfin découvrir cet ultime chef-d'œuvre. ce qu'une vie entière ne pourra jamais contenter, si peu. Un voyage va l'amener au-delà de ses espérances, car ce qu'il pensait comme déjà mis en place dans sa vie, va se réduire. Lui qui doit se marier dans un mois se pose des questions sur cet avenir. Parce qu'il y a Clara, la galeriste. Cette femme qui le trouble et le renvoie dans une autre "réalité". Deux chemins de vies qui se croisent, deux âmes qui semblent s'être déjà connues. Et si la véritable vie commençait maintenant, devant la fameuse dame en rouge ?
La recherche du tableau, j'ai beaucoup aimé. Ce qu'un homme ou une femme recherche tout au long de sa vie, avec une passion qui va au-delà de ce qu'il peut ressentir est un exploit, un travail incommensurable. Mais bien avant d'entrer dans cette recherche, le livre débute sur une lettre, celui de Peter, l'ami de Jonathan. Une lettre où il montre son affection pour Jonathan et la compagne qui sera à ses côtés, une lettre qui semble empreinte de tristesse, de mélancolie et de bonheur aussi. Qu'est-ce que quelques mots en comparaison de ce qu'ils vont tous vivre durant ces semaines ? Un testament, une empreinte indélébile, une feuille de papier qui ne sera peut-être jamais véritablement lu, qui sait ? Pour le savoir, il faut aller jusqu'au bout de l'histoire. C'est en écrivant ces mots que j'ai compris le sens de cette lettre, mais je ne vous en dis pas plus à ce sujet. Jonathan va vivre une passion pour la peinture qu'elle l'emporte loin. Sa vie privée en pâtit depuis un moment, mais qu'importe, le mariage, sa fiancée s'en occupe, à lui la découverte et peut-être la gloire, même si cela ne l'importe pas le moins du monde.
Une rencontre qui va tout changer. Une idée qui trotte en tête, un ressenti, une impression de déjà-vu. Jonathan se croit devenu fou, probablement excité aussi par ce qui risque de se dévoiler à son regard, mais entre les tableaux et Clara, tout semble lié. Ce mélange se fait de manière particulière. J'ai l'habitude de lire des sujets avec du fantastique, là pour le coup, je me suis un peu perdue, probablement parce que nous partions de la "réalité" et que les faits se mêlent sans vraiment se mêler. Difficile à exprimer mon ressenti, juste que j'ai eu l'impression que ce n'était pas naturel. Ce mélange effectué, je suis restée sur le côté peinture et histoire de ce peintre qui n'existe pas (dommage, j'aurai pu y croire)le récit tourne autour d'un peintre, mais j'ai eu l'impression d'avoir plus de galeries que d'histoire sur la vraie vie, pourtant il y en a et c'était intéressant de voir comment l'auteur imagine la vie à cette époque d'un personnage qui n'a jamais existé. Les retours dans le passé m'ont perdu au vu de la manière dont cela se produit.
J'ai adoré la façon dont Peter et Jonathan sont amis. Ils fonctionnent différemment, Peter l'excentrique et Jonathan plus calme et discipliné je dirais. tous deux ont une dynamique qui fonctionne bien. Quant aux autres personnages, Anna, la vieille femme aux cheveux blanc, Sir Edward, Jenkins, Dorothy et bien entendu d'autres comme Clara ont leur importance à plus ou moins grande échelle. Je n'ai eu que peu de surprises et certaines m'ont laissé un gout amer en bouche. Cette visite dans un centre m'a paru étrange, même s'il est évident qu'il fallait en passer par là pour recouper tous les éléments, cette partie m'a paru de trop dans ce style de récit. Les mystères ont la vie dures et ils restent longtemps dans l'ombre. Deux âmes qui vont tout faire pour se retrouver, mais à quel prix ? Lorsque nous lisons certains passages, est-ce qu'ils auront le droit au bonheur et surtout comment ?
Le passé refait surface, les sentiments aussi. L'histoire de Radskin se met en place, de part son art, de ce qu'il a pu vivre, de son passé et cet avenir qui lui a été pris. L'histoire de sa femme Clara qui s'est éteinte brusquement, de la haine de certains personnages, de ses sentiments qui arrivent à parcourir le temps pour s'accrocher encore plus à ceux qui reviennent. Le début est lent, trop lent, trop d'informations, la mise en place particulière et enfin la meilleure partie qui arrive pour s'éteindre trop rapidement à mon gout. Le côté romance m'a malheureusement laissé de marbre, je n'ai pas ressenti de frissons ou de chagrin, de joie ou d'amusement.
" Dans son dos, il entendit les sabots d'un cheval qui se rapprochait au grand trot. Il aurait bien voulu tourner la tête mais aucun de ses muscles ne répondait. Une voix qu'il ne pouvait identifier lui soufflait à l'oreille "vite, vite, faites vite, je vous en supplie". Jonathan sentit ses tympans prêts à éclater. L'animal était maintenant tout près, il ne pouvait le voir mais ressentait son souffle, et le halo des naseaux fumants passa sur son épaule. Le vertige grandissait, ses poumons lui comprimaient le cœur. Il chercha une respiration dans un ultime effort. "