Monterey, Californie. Danny le vagabond, revenu de la Guerre apprend qu’il a hérité de deux maisons situées à Tortilla Flat, un quartier excentré de Monterey, ce qui lui confère un nouveau statut social. Sa bonne fortune attire ses amis de beuveries et bien vite ils s’installent chez lui à demeure, théoriquement contre un loyer mais personne n’est dupe…
Un roman amusant, construit comme une succession de saynètes donnant lieu chacune à un court chapitre.
Aux côtés de Danny, il y a Pilon le moralisateur « qui découvrit comment mettre en lumière et étaler à la face du monde le bien caché dans toute mauvaise action », Pablo le croyant, Jésus-Maria, « Big Joe » Portagee fraichement démobilisé et Le Pirate qui vit pour ses chiens. L’occupation principale de chacun, trouver quelques sous pour s’acheter du vin voire quelque chose à manger dans les bons jours, alors ils usent de méthodes peu orthodoxes grappillent à droite ou à gauche pour faire du troc chez Torrelli, une sorte d’épicier prêteur sur gage, qu’ils arnaquent tant et plus. Aventures picaresques souriantes surfant sur la morale quitte à la déstabiliser car souvent leurs mauvaises actions ont pour but de venir en aide ou faire plaisir à Danny qui les logent si gentiment !
Danny bientôt gagné par le blues, pour lui être propriétaire est une tare, un poids moral difficile à supporter qui va à l’encontre de ses principes ; sa vie c’est le vagabondage, les petites combines, le vin et les copains. Ses amis parviendront-ils à le sortir de ce mauvais pas psychologique… ?
Sorte de phalanstère, foyer d'une philanthropie utopique et bienveillante où la recherche du plaisir et de la satisfaction immédiate sont la règle, cette maison qui aurait dû sortir Danny de la misère va le conduire à sa perte. L’amitié dans la pauvreté, les dilemmes moraux, Steinbeck nous les vend avec beaucoup d’humour jusqu’à l’épilogue doux-amer.