Folio – février 2024 – 184 pages
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« À cette hauteur du fleuve, l’horizon est sans rivage. On peut dire la mer. Ici, les tempêtes nous dérobent le ciel, et parfois même nos rêves. »
À la mort de sa mère, Hanna découvre dans ses effets personnels une boîte qui contient des carnets, des photos dont celle de sa mère toute jeune posant avec un homme plus âgé et immense et des coupures de journaux sur le naufrage de l’Empress of Ireland, en 1914. Elle va découvrir tout un pan du passé de sa mère, qu’elle connaissait au fond très peu – Simone était une mère tellement effacée, silencieuse, absente de sa propre vie. « On ne connaît sans doute jamais tout à fait les visages les plus proches. Ils demeurent pour nous des énigmes, malgré les années qu’on a partagées avec eux dans une intimité qui ne sera peut-être jamais recréée. » Hanna se retrouve devant l’histoire de sa mère comme devant une langue étrangère.
Hélène Dorion, je l’ai connue grâce à sa poésie, grâce à ses Forêts. Elle nous livre ici un roman infiniment poétique sur la perte en héritage, sur la relation d’une fille et d’une mère évanescente, sur la façon dont les secrets de famille bâtissent la femme que l’on est, sur les mots qui consolent quand la douleur ne nous quitte plus – éloge de la puissance des mots et de la poésie.