Effy Sayre a toujours cru aux légendes du Petit Peuple. Hantée depuis son enfance par des visions du roi des fées, elle ne trouve de réconfort que dans les pages d'Angharad, l'épopée d'Emrys Myrddin, son auteur préféré. Le livre en lambeaux est tout ce qui lui permet de survivre à ses études d'architecture. Aussi, lorsqu'elle remporte un concours pour restaurer le manoir du défunt Myrddin, elle est persuadée que c'est un signe du destin.
Domaine décrépit sur le point de s'effondrer dans une mer affamée, le Manoir d'Hiraeth est un lieu perché à la frontière entre les mondes, peuplé d'êtres mystérieux. Parmi eux se trouve Preston Héloury, jeune étudiant en littérature, bien déterminé à prouver que Myrddin est un imposteur.
Enquêtant sur l'héritage de l'écrivain, les deux étudiants découvriront peu à peu que des forces obscures conspirent contre eux, et que la vérité pourrait les mener à la ruine.
Mon avis :
Pour moi ce roman est un peu un ovni. Il s'agit bien d'un récit fantasy, mais avec toute la modernité que nous connaissons. De prime abord, on pourrait croire qu'il s'agit d'une simple lecture d'aventure avec une jolie romance, mais... c'est bien plus et à vrai dire, c'est le genre d'histoire qu'il faut prendre le temps d'apprendre à lire. C'est un roman féministe absolu qui dénonce par le biais d'une intrigue fantastico-gothique, un monde ultra patriarcal dans lequel la femme reste bien trop souvent un objet désiré, convoité par les hommes.
Effy, notre héroïne m'a beaucoup touchée. Elle souffre d'anxiété chronique depuis son plus jeune âge et est souvent sujette à des crises de paranoïa ingérables pour elle. Effy tente de trouver sa place dans un monde typiquement masculin. Elle a subi les abus et la violence des hommes. Qu'elle soit physique et psychologique.
Par le biais d'une recherche commune avec Preston, le héros, Effy va déconstruire un mythe autour de son roman préféré. Un conte romantico-tragique qui met en scène Le Roi des fées et une jolie jeune femme et porté aux nues par tous.
J'ai aimé l'ambiance lourde et métaphorique. Le thème de l'eau est prédominant puisque l'univers que nous apprenons à connaitre a déjà essuyé un engloutissement. En suivant Effy dans sa quête de vérité, on ne sait plus vraiment ce qui est vrai ou fantasmé. Sa relation avec Preston est très belle et évolue de manière douce et lente. Preston est un héros réaliste, une lumière dans le monde obscur et dangereux dans lequel vit Effy depuis son plus jeune âge. Effy est une jeune femme qui manque de confiance en elle et qui a été brisée, traumatisée.
Dans l'ensemble, j'ai adoré cette lecture. J'ai pas mal frissonné de peur avec Effy et j'ai eu beaucoup d'empathie pour elle. C'est une belle histoire malgré des thématiques absolument dures, mais joliment bien amenées par des détournements imaginaires plutôt crédibles.