Je viens de tourner la dernière page du livre, et je me suis régalé.
Encore une fois fasciné par la manière dont Stephen King parvient à bâtir des seconds rôles aussi épatants.
Loin de moi l'idée de dire que l'histoire d'Holly n'est pas intéressante. Mais l'héroïne évolue dans un univers où son entourage à une grande influence sur elle.
Je pense qu'Holly ne serait pas ce qu'elle est, du point de vue narratif et de sa caractérisation, sans eux.
Je pense à Barbara, cette jeune poétesse, parvenant à trouver un mentor en la personne d'un monument du genre, femme quasi-centenaire pleine d'énergie.
Remarquable capacité à caractériser des personnages de seconds plans, mais qui, on le pense toutes et tous au moment de la lecture, auraient pu être les personnages centraux de leur propre roman.
Alors que Stephen King ne fait qu'effleurer en surface le processus de conception d'un poème, de sa musicalité en passant par son carburant, il parvient à attendrir le lecteur et lui faire croire le temps de quelques pages, qu'il peut aussi tenter cette drôle d'aventure.
Stephen King entrouvre la porte et nous laisse rêver à ce que pourrait être notre vie sous la loupe d'un apprenti musicien de la poésie.
Je dis musicien, mais j'aurai pu aussi parler de cuisinier ou de chimiste, tant la qualité des ingrédients est importante dans la poésie, ainsi que leurs dosages, leur macération et leur manipulation.
Au cours de ma lecture, j'ai aussi eu l'image de ce sablier, dont les grains s'écoulent doucement, mais sûrement.
Le sablier qui représente la lente enquête et aussi l'écoulement de la vie, du temps qui passe et la manière dont on l'appréhende.
Un sablier qu'il est impossible de ne pas mettre en parallèle avec notre propre chemin de vie, mais aussi de notre manière de lire le livre, une page après l'autre, au réveil ou avant de s'endormir, et entre deux correspondances pour aller ou revenir du boulot.
Holly de Stephen King est traduit par Jean Esch pour les éditions Albin Michel et disponible en librairie depuis le 28 février 2024.
Foncez !
Frédéric Fontès, www.4decouv.com