Après quatre ans sur les routes de l’empire Anh, Chih regagne l’abbaye des Collines-Chantantes, s’attendant à retrouver son paisible quotidien d’adelphe. Mais rien ne se passe comme imaginé. Ru, dont Chih est proche depuis l’enfance, est le seul comité d’accueil au sein du monastère vidé par une expédition de dernière minute. L’adelphe qui fut leur guide, et autrefois le patriarche du clan Coh, vient de s’éteindre. Les neixin s’animent dans la volière, où la tension est palpable. Et deux colossaux mammouths de guerre menacent d’enfoncer les portes de la bâtisse si les adelphes n’accèdent pas à la requête de leurs cavalières.
Pourquoi ce livre ? Cela fait un peu plus d’un an maintenant que j’ai commencé cette série. Progressivement j’ai rattrapé mon retard dans les tomes jusqu’à ce dernier paru récemment.
Je peux affirmer sans mentir que Des mammouths à la porte est actuellement mon préféré. Enfin, on en découvre plus sur le passé de Chih ; enfin, on en apprend plus sur le lieu où iel a grandi ; enfin, on en sait sur ce savoir qui se transmet étrangement d’oiseau en oiseau. Tout ceci confère plus de rythme et d’intensité dans l’intrigue, grâce au fait que le protagoniste connaît son environnement et en maîtrise tous les codes, des tenants aux aboutissants, avec une réelle proximité avec les personnes qui l’animent. De fait on n’a pas cet instant de flottement où Chih doit faire parler un autre personnage pour lancer l’intrigue. De plus, la tension gonfle par l’intervention de ces fameux mammouths et par le peuple qui les conduit. Présents aux portes pour une raison bien précise, ils offrent une certaine ambiguïté dans leurs intentions tout en apportant de bons moments dramatiques. Les oiseaux ont encore recueilli de belles et étranges histoires.
J’ai eu des difficultés à m’attacher aux personnages et à l’avenir dès le premier tome. Arrivée au quatrième opus, tout roule et je retrouve chacun d’eux comme de vieux confrères. L’ambiance feutrée permet aussi, comme se glisser dans un cocon, malgré les passages plus violents. Chih grandit et mûrit. Iel agit toujours sur des prises de tête, sans se rendre compte de son inconséquence, mais ses interactions sont passionnantes à suivre. Les passages avec les oiseaux sont convaincants et ont soulevé quelques émotions en moi. J’ai adoré découvrir d’autres adelphes, avec le caractère et les missions de chacun. Je ne me suis attachée à aucun d’entre eux particulièrement mais cela creuse un peu plus la profondeur de l’univers.
A l’image de l’ambiance, la traduction rend hommage à cet aspect feutré, très doux. Le lexique est délicat et, malgré les moments de tension, aucun mot ne volera plus haut que l’autre.
En raison de l’ambiance feutrée et de la plume délicate, c’est une lecture qui devient de plus en plus un moment tout doux réservé qu’à moi. J’ai adoré l’intrigue, qui mêle l’intensité d’une intrigue violente et la sérénité du sentiment d’être de retour chez soi – pour l’adelphe. J’ai maintenant hâte d’avoir le cinquième opus entre les mains, lui qui est paru y’a deux mois en anglais.
17/20
Les autres titres de la saga :
1. L'Impératrice du Sel et de la Fortune
2. Quand la tigresse descendit de la montagne
3. Entre les méandres
4. Des mammouths à la porte
- saga en cours -