Philippe Rey - 2023 -
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Nous sommes au Caire, dans les années 80. Tarek est un jeune médecin dans la trentaine, il a repris le cabinet de son père lorsque ce dernier est mort brutalement. En parallèle, il ouvre un dispensaire au sein duquel il soigne les habitants du quartier pauvre et défavorisé du Moqattam. Son existence est toute tracée, elle est plutôt paisible, entre une épouse aimante et discrète, une mère à la discipline militaire et une soeur complice. Mais ce quotidien trop lisse va peu peu se fissurer lorsqu'il rencontre au dispensaire Ali, un jeune homme venu réclamer son aide pour sa mère malade.
Tarek est un homme qui se sent à l'étroit dans le carcan que lui impose la société égyptienne. Plus les mois passent et plus il se sent dépossédé des choix qu'il a fait jusqu'à présent.
La grande Histoire côtoie l'histoire intime de Tarek, dont l'âme nous est mise à nu par l'emploi de la 2e personnel du singulier, le tu. Ce tu qui me déstabilise un peu au début. Ce tu qui nous raconte cette histoire d'un certain point de vu. Ce tu qui intrigue - j'ai bien vite été envoûtée, engloutie, happée par cette voix narrative - l'intrigue, habilement ficelée, nous maintient sur le qui-vive jusqu'aux derniers mots. J'ai tourné les pages, saisie par le désir de découvrir qui se cachait derrière ce tu, par le désir de connaître le fin mot de cette histoire si puissante. Lu dans le cadre du Prix Bookstagram.
" On dit que l'on pleure ceux qui nous ont quittés mais, à la vérité, on ne pleure jamais que sa propre impuissance. "