La liste 2 mes envies - Grégoire Delacourt

Publié le 17 juillet 2024 par Nathalie Vanhauwaert
La liste 2 mes envies  -  Grégoire Delacourt

Albin Michel
Parution : 17 avril 2024
Pages : 256
EAN : 9782226494474
Prix : 19.90 €
Présentation de l'éditeur

Dans "La liste de mes envies", Jocelyne avait gagné 18 millions qu’elle refusait d’encaisser.
Dans cette suite très attendue, il lui en reste 15, et une seule envie.
Les dépenser.
L'auteur

Grégoire Delacourt a publié onze romans dont L’Écrivain de la famille (Lattès, 2011, Prix Marcel Pagnol 2011, Prix Carrefour du Premier Roman 2011, Prix Cœur de France 2011) ; La liste de mes envies (Lattès, 2012), ou encore L’enfant réparé (Grasset, 2021).

Mon avis
J'avais un excellent souvenir du tout premier, dévoré à l'époque, alors vous pensez bien quel bonheur de retrouver Jocelyne douze ans plus tard. 
Souvenez-vous, Jocelyne, mercière à Arras, avait gagné un peu plus de 18 millions à l'Euromillions, elle avait dressé la liste de ses envies.  Son mari Jocelyn lui avait subtilisé le chèque, en avait dépensé une partie, cela avait abouti à un divorce.  Rongé par les remors, il lui avait finalement rendu le solde peu avant sa mort.   
Jocelyne a finalement encaissé le chèque de 15 186 004,72 € et est bien déterminée à le dépenser mais cela va s'avérer plus difficile que prévu.
On retrouve donc Jocelyne qui a compris depuis longtemps que l'argent ne fait pas vraiment le bonheur, dans les réunions d'un groupe un peu particulier, celui des G.A., entendez par là les "gagnants anonymes", une belle trouvaille de l'auteur, un groupe de personnes devenues soudainement riches et qui échangent sur leurs ressentis, comportements et rapports à l'argent.
Jocelyne a décidé que cet argent, elle voulait s'en défaire et créer un peu de bonheur autour d'elle mais elle va vite déchanter car un méchant monsieur du fisc l'a repérée et va lui couper son élan de générosité.  Pas simple de donner son argent autour de soi et de rendre les gens heureux, je vous dis...
C'est un roman qui fait du bien, qui fait prendre conscience que les choses essentielles comme le temps, la gentillesse, le respect, la tolérance, l'amour pour n'en citer que quelques unes ne s'achètent pas.  
J'ai beaucoup aimé la relation entre Jocelyne et son père dont la mémoire s'étiole atteint d'Alzheimer, l'amour qu'elle lui porte en lui inventant chaque jour des vies différentes.
On est d'accord, ce n'est pas de la grande littérature mais peu importe ce qui compte c'est qu'on se laisse emporté dans ce roman qui fait du bien.  C'est un roman drôle, attachant qui vous fera passer un bon moment et oublier la morosité du quotidien.  Le ton est léger, rempli d'humour et de tendresse.  
Ma note : 8/10
Les jolies phrases
On est toujours le riche de quelqu'un, c'est horrible. 
On rêve d'avoir plein d'argent, on se dit qu'on ferait ça, qu'on achèterait ça, qu'on offrirait ça, qu'on irait là, qu'on changerait de vie, de maison, de voiture, qu'on ne regarderait plus jamais le prix des choses, et quand on en a soudain beaucoup, voilà qu'on se rend compte que le bonheur c'est de continuer à désirer ce qu'on possède, qu'on est riche de tout ce que l'on a déjà, mais qu'on ne le voit plus, tant on se lasse si vite de tout.  
J'aurais dû partager davantage, chuchote Fanny, parce que même quand on a rien, il y en a toujours un qui a moins que rien.
Les femmes savent que la vie, ça se donne.
Comme la plupart d’entre vous, je pourrais m’acheter tout ça, mais je n’ai envie de rien. Je m’en fiche. Je ne désire plus rien. Ce qui était beau, c’était le désir justement. C’était économiser. C’était attendre. C’était rêver. Cet argent m’a amputé de tout ça. Dépossédé de ce qui rend chaque jour magnifique : l’envie de quelque chose.
Le bonheur, mon Jo, ce n'était pas nos rêves.  Il faut que les rêves restent des rêves, sinon on s'ennuie, on ne tremble plus, on ne risque plus rien, et c'est justement le risque qui maintient en vie.  C'est l'audace. Les joyeuses incertitudes.  
L'oubli, c'est le vide, Jo. N'oublie jamais.

En chemin, nous n'avons plus parlé mais je sais que nous nous sommes dit mille mots.Tu peux être fier de notre fils, Jo. Il est resté un rêveur et ce sont les rêveurs qui dessinent le monde. L'argent permet d'acheter bien des choses : une maison, mais pas un foyer. Un lit, mais pas le sommeil. Une montre, mais pas le temps. Un livre, mais pas le savoir. Un spectacle, mais pas la joie. Un emploi, mais pas le respect. Des relations, mais non l'amitié. Un médicament, mais pas la santé. Du sang, mais pas la vie. Le plaisir, mais pas l'amour. Des diplômes, mais pas la culture. Des tranquillisants, mais pas la paix intérieure. Beaucoup de choses, mais pas le bonheur.Dans ma tête se crayonne alors la liste de ce que j'attends de la vie :

La gentillesse.
La générosité.
La tolérance.
Le respect.
La courtoisie.
L'équité.
La miséricorde.
La simplicité.
La nature.
L'amour.
Rien de ce que l'argent puisse acheter, en fait.

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