C'est lundi, que lisez-vous? #469

Ce rendez-vous hebdomadaire consiste à vous présenter chaque lundi mes lectures passées, en cours et à venir en répondant à trois questions :-)

ALBUMS

C'est lundi, lisez-vous? #469

C'est son titre qui m'a attirée vers cet album bellement illustré. Tout semblait réuni pour me plaire, jusqu'à sa fin, qui m'a déçue et même déplu. Tout est dans le titre. Une danseuse ne porte pas de lunettes et elle doit trouver le moyen de faire sans. Ce que Daisy trouve. Aucune inclusion, aucune ouverture d'esprit, c'est à elle de s'adapter.

C'est lundi, lisez-vous? #469

Ici aussi tout est dans le titre. Et comme chacun des albums de Kobi Yamada, celui-ci est beau, doux, inspirant, confiant, magnifique!

POESIE

C'est lundi, lisez-vous? #469

Quand l'été tant attendu devient redouté
Source d'anxiété(s)
Quand le soleil brûle, premier degré
Qu'autour ça flambe, ça fond, ça tue
Il n'y a plus qu'à espérer "passer l'été"
Poésie en prose pour dire, décrire, s'alarmer, de la brûlure d'une canicule sur les êtres et les choses
Humains, animaux, arbres, potager, asphalte, draps...
Depuis le jardin d'une maison, voir se déployer le décor post apocalyptique d'un nuage de cendres alors que la forêt, la terre fument
Polysémie du titre
Polysémie du temps
Inégalités sociales VS fragilité environnementale
Et l'eau qui devient privilège
Un recueil qui se lit vite
Comme en urgence
Qui révolte, qui percute
Oppression du présent
Questionnement de l'avenir
"Ce qu'il reste : ce qui doit être sauvé."

C'est lundi, lisez-vous? #469

Bonjour suivi de Hotdog. Natyot. La Contre-Allée, 2024

Une poésie d'engagement social qui dénonce, qui donne voix à ceux que l'on ne voit pas, migrants, "agents d'entretien", qui voient, entendent, comprennent, ont une opinion... Une poésie sans complaisance!

ROMANS

C'est lundi, lisez-vous? #469

A la mort de son mari, Diane doit s'occuper, trouver quoi faire de sa vie, continuer sa vie. C'est ainsi qu'elle ouvre un restaurant participatif et nous en décrit le processus. Le rôle de chacun, le prix du repas, l'impact social, les petits détails qui font toute la différence, la relation aux autres, la définition de la solitude. Elle nous raconte aussi ce qu'était son couple et comment ses voisins la voyaient avant le drame t le changement.

C'est un livre engagé, réfléchi et qui fait réfléchir et qui me plaît beaucoup, tant dans le récit, les mots choisis, que ce qu'il implique.

C'est lundi, lisez-vous? #469

Ce que dit Lucie. Christine BARTHE. Editions du Seuil, à paraître le 19 août 2024

A six ans, Lucie a failli se noyer. Elle a été tirée hors de l'eau in extremis. Contre toute attente, elle a développé une attraction immédiate pour l'eau, l'élément aquatique, le vocabulaire lié à l'élément liquide. Et qu'elle nous retranscrit dans son journal.

En parallèle, les chapitres alternent avec aujourd'hui quand Lucie est interrogée par deux policiers suite à la mort, par noyade, d'Anaïs, une amie et concurrente de natation.

Je ne peux m'empêcher d'être un peu déçue par ma lecture. Pas tant à cause de son contenu de ce que j'en attendais. A commencer par une écriture bien plus différenciée entre le journal et l'interrogatoire. Lucie ne m'est pas apparue comme quelqu'un de sympathique. Et bien que son mode de défense soit intéressant, je suis restée à distance.

BD / MANGA

C'est lundi, lisez-vous? #469

Michel Kichka relate ici son enfance. Une enfance entre la Shoah, la Terre Promise, l'enfance et ses joies, peines, rires, famille.

C'est lundi, lisez-vous? #469

Miyano est un jeune ado brun qui lit des Boy's Love mais qui ne veut pas que cela se sache. Aussi quand Miyano, un grand garçon rond, à la réputation plutôt mauvaise, se lei d'amitié avec lui et lui en demande, Miyano est gêné. Car Sasaki ne fait pas attention aux autres. Parce qu'il a mieux à faire ou parce qu'il n'a pas de sensation de gêne... un peu des deux. Le manga est bizarrement amené, mélangeant les temporalités au fil des chapitres. Je continuerai peut-être.

2/ Que suis-je en train de lire en ce moment?

C'est lundi, lisez-vous? #469

Présentation de l'éditeur Trois femmes, trois histoires, trois destins liés.
Ce roman polyphonique retrace le destin de la jeune Ramla, arrachée à son amour pour être mariée à l'époux de Safira, tandis que Hindou, sa sœur, est contrainte d'épouser son cousin. Patience !
C'est le seul et unique conseil qui leur est donné par leur entourage, puisqu'il est impensable d'aller contre la volonté d'Allah. Comme le dit le proverbe peul : " Au bout de la patience
il y a le ciel. " Mais le ciel peut devenir un enfer. Comment ces trois femmes impatientes parviendront-elles à se libérer ?
Mariage forcé, viol conjugal, consensus et polygamie : ce roman de Djaïli Amadou Amal brise les tabous en dénonçant la condition féminine au Sahel et nous livre un roman bouleversant sur la question universelle des violences faites aux femmes.
Née en 1975 dans l'extrême nord du Cameroun, Djaïli Amadou Amal est peule et musulmane. Mariée à 17 ans, elle a connu tout ce qui fait la difficulté de la vie des femmes au Sahel. C'est une conteuse hors pair.
3/ Que vais-je lire ensuite?

C'est lundi, lisez-vous? #469

Présentation de l'éditeur Dans un village perché en haut des Pyrénées, on conserve la mémoire des drames familiaux, des persécutions guidées par l'ignorance, des exécutions sommaires de la guerre civile. Mais rien, jamais, ne vient altérer la profonde beauté du lieu, terre propice à l'imagination, à la poésie, aux histoires transmises de génération en génération. Chaque voix raconte : d'abord les nuages et l'éclair qui foudroya Domènec, le paysan poète. Puis Dolceta, qui ne peut s'empêcher de rire lorsqu'elle se rappelle avoir été pendue pour sorcellerie. Sió, qui dut s'occuper seule de ses deux enfants. Puis les trompettes de la mort qui annoncent l'immuabilité du cycle de la vie. Le chevreuil, l'ours, la femme amoureuse, l'homme blessé par balle, et les autres. Dans ce lieu hors du temps, amitiés, mariages, deuils, naissances s'entrelacent au fil des saisons. Ode à la puissance de la nature, Je chante et la montagne danse mêle les légendes et le folklore catalans aux histoires bien réelles de ceux qui habitent ce lieu protégé par ses montagnes. Aussi limpide que poétique, la langue d'Irene Solà est un doux murmure qui enveloppe, transporte et résonne longtemps.

Traduit du catalan par Edmond Raillard