The Sound of my Soul - Tomes 1 à 4/4. Rin Saitô - Manga

Sound Soul Tomes 4/4. Saitô Manga

The Sound of my Soul
Tomes 1 à 4/4

Rin Saitô

Editions Akata, septembre 2022 - mai 2023
Environ 120 pages chacun

Thèmes : Musique, Handicap, Amitié, Entraide, Harcèlement, Japon

C'est après avoir écouté Mizuki Shikimachi, 16 ans, sur scène, que Rin Saitô a eu envie d'en écrire sa vie.
Pour accompagner la lecture de ma chronique, je vous propose de l'écouter.

Sound Soul Tomes 4/4. Saitô Manga

Mizuki a un handicap : une paralysie cérébrale due à une hypoplasie du cervelet, qui lui donne une étonnante et fragile démarche, qui ne lui permet pas de rester longtemps debout, qui affecte sa vue (jusqu'à avoir un glaucome - et peut-être perdre la vue), sa préhension et sa motricité fine.
Pourtant, ce jeune garçon de onze ans, bavard, est toujours positif et reconnaissant.

Alors oui, c'est vrai, j'ai un handicap mais j'ai surtout un nom, alors souvenez-vous en ! Je m'appelle Mizuki Shikimachi !

Tome 1

Grâce à sa mère divorcée, qui voulait absolument lui trouver une activité qui sollicite plusieurs parties de son corps, il a découvert le violon.
Il n'a désormais qu'un projet : permettre à son meilleur ami Natsuki de ressentir la musique. Natsu est sourd, mais il danse. Et Mizu cherche à trouver un aspect sensoriel à sa musique pour qu'il puisse la lui transmettre. Et il sait qui peut l'aider : Toshihiro Nakayoshi, un violoniste jazz.

En parallèle, Mizuki quitte son école spécialisée avec classe à effectif réduit pour une classe de primaire avec trente élèves. Le contraste est violent mais sa réalité rattrape Mizuki par étapes, qui subit indifférence et harcèlement. Il est obligé de se déplacer en fauteuil dans l'enceinte de l'établissement (pour sa sécurité - et il va bien vite comprendre pourquoi) mais ça le rend dépendant de Monsieur Arita, un homme taciturne qui ne s'interpose jamais lorsque les autres élèves se moquent, pressent Mizuki, voire l'insultent (cela m'a choquée).
Il comprend que rien n'est adapté ni tolérant, et qu'il va devoir s'accrocher pour sortir de la seule représentation qui le définit ici : "le handicapé".

Je ne l'ai pas encore trouvée mais la pièce maîtresse qui me fera tenir envers et contre tout est là, quelque part, cachée au fond de moi.

Tome 2

Sound Soul Tomes 4/4. Saitô Manga

Persuadé de devoir agir pour qu'on l'accepte, Mizu ne ménage ni son temps ni son énergie.
Il fait la connaissance d'une jeune fille secrète, Yui Hazuki, qui joue du piano et lui permet d'intégrer le club de musique de l'école. Il se sent bien parmi ces jeunes qui l'acceptent et avec qui il partage sa passion. Malheureusement, le répit est de courte durée, et, " pour son bien " suite à un grave incident, le groupe lui demande de partir.
Malgré les remerciements qu'il formule, Mizu le vit très mal. Il se sent rejeté et s'enferme dans une solitude qui le rend taciturne.

Contre quoi tu luttes, exactement ?

Tome 3

Sound Soul Tomes 4/4. Saitô Manga

Quand, au collège, vient le moment de déterminer son orientation, son violon, qui a toujours été pour lui un refuge, devient prison.
Que pourrait-il faire d'autre ? A-t-il seulement le choix ?

C'est un évènement tragique qui va lui apporter la réponse !

Alors que je pensais être venu les soutenir...
Ce sont eux qui m'ont apporté leur soutien et m'ont rendu plus fort

Tome 4

Sound Soul Tomes 4/4. Saitô Manga

C'est grâce à la présentation de Pativore (tome 1) que j'ai eu envie de lire cette courte série manga, librement inspirée d'un vrai parcours de vie.
Mizuki est un garçon attachant et l'on ne peut qu'être à la fois attristé et admiratif de ce qu'il vit, traverse, subit, découvre. Il est un garçon enjoué, attentif aux autres et qui ne se ménage pas.

Par son histoire, toute l'ambivalence de la société japonaise nous est montrée : une mère divorcée qui retourne vivre chez ses parents, ne pas faire de vagues, ne pas se distinguer, ne pas imposer ses problèmes et difficultés aux autres, la visibilité et prise en charge des handicaps, et pourtant quelles méchancetés ou solidarités peuvent se déployer, à la fois en toute impunité ou en toute gratitude.

J'ai été profondément émue par ces pages dont s'extraient musique et sensibilité. Les cases où l'on voit Mizu jouer sont très belles et sensorielles. Les affres de l'adolescent qu'il devient sont également montrés et l'on ne peut qu'être attaché à lui.

Pour l'entendre parler, c'est ICI, et LA pour l'entendre jouer encore.