La première partie de ce roman de fantasy ne m'a pas convaincue et j'ai même eu du mal avec le style de l'autrice qui y donne une vision très manichéenne des choses. D'un côté, nous faisons la connaissance de Kelsea. C'est l'héritière légitime du trône. Elle a été élevée en secret loin de la cour et doit dans un premier temps réussir à rallier le donjon. On y trouve aussi la sorcière Rouge Mort qui ne cherche qu'à conquérir le Tearling et qui a conclu un pacte avec le Régent. Elle lui fiche la paix moyennant des esclaves. Kelsea apparaît alors comme un personnage falot, sans réel intérêt. Tandis que ses ennemis frisent le cliché!
La suite du roman m'a en revanche convaincue et c'est assez surprenant d'ailleurs car le style de l'autrice gagne en profondeur. Les dialogues sont plus aboutis; le personnage de Kelsea s'étoffe enfin; les enjeux deviennent très intéressants. Du haut de ses 18 ans, Kelsea comprend qu'elle a la lourde tâche de redresser son royaume avec lequel les nantis ont trop joué et abusé. Il y a toute une réflexion autour de l'éducation du peuple, du pouvoir de la lecture et du savoir qui vient enrichir le roman et lui donne plus de profondeur. De nombreuses questions restent cependant en suspens. On est dans un univers clairement dystopique puisqu'on comprend qu'après " la Grande traversée ", les savoirs et les technologies se sont perdues. Le Tearling est revenu à une ère qu'on pourrait qualifier de médiévale. C'est très intriguant et j'ai envie d'en savoir plus. La magie est présente mais assez discrète cependant. Comment fonctionne-t-elle? D'où viennent les pierres qui permettent de à Kelsea d'être puissante? Ce premier tome est donc une excellente lecture. Si la première partie ne m'a d'abord pas séduite, j'ai apprécié par la suite ma lecture et le personnage de Kelsea et je suis prête à me lancer dans la suite de cette trilogie.