Han Kang – La Végétarienne ****

Kang Végétarienne ****

Le Livre de Poche – 2016 – 216 pages

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Une nuit, Ynghye fait un rêve dont elle ne se remettra pas. Au réveil, elle se met à vider le réfrigérateur et le congélateur de toute la viande qu’ils contiennent. Chaque nuit, le même rêve revient la hanter, sans relâche. Elle ne peut plus toucher à la viande, elle n’en mange plus, elle ne touche même plus son mari car il sent la viande et la dégoûte. Peu à peu, entre folie et prise de conscience vertigineuse, la jeune femme aspire à la métamorphose de sa façon de manger, de vivre – jusqu’aux frontières de la métamorphose physique. Elle se rêve végétale, à l’image de la tache mongolique verte qu’elle a en bas des reins et qui fascine le mari de sa soeur, jusqu’à l’obsession.

Ce récit est celui d’une folie, d’une révolte aussi contre la société et ses carcans, contre l’ordre établi. Le texte se déploie en trois parties. En italique, on a accès aux pensées de la femme et à son rêve dévorant. La végétarienne est un roman hypnotique et déroutant ; je n’ai jamais rien lu de tel. Je me suis laissée happer par l’histoire et la poésie des mots, entre fascination et répulsion.