Née en 1981 à Skopje, Rumena Bužarovska appartient à la nouvelle génération d’écrivains macédoniens. Elle enseigne la littérature américaine à la Faculté de philologie de Skopje. Elle est l’auteure de quatre recueils de nouvelles ainsi que d’une étude sur l’humour dans la littérature américaine et macédonienne à travers le prisme de la nouvelle. Paru en 2022 et réédité aujourd’hui en poche, Mon Cher mari est un recueil de onze nouvelles.
Onze textes, onze épouses qui racontent chacune un épisode de leur vie de couple et de leurs déboires avec leurs maris. A titre d’exemples citons : celle dont le mari poète insipide l’exaspère ; l’épouse du gynécologue s’imaginant artiste « Il estime que ses tableaux sont « abstraits » et qu’ils « témoignent à la fois de l’angoisse et de l’exultation ». En réalité, ils représentent ce qu’il connait le mieux : des chattes, de l’intérieur et de l’extérieur » etc.
A priori on pourrait croire qu’il s’agit d’un réquisitoire contre les hommes, pourtant soit au travers de certains textes, soit en s’attachant à une lecture en creux, les épouses ne sont pas épargnées non plus et le recueil se révèle plus généralement une satire du couple et de la vie sociale de son pays où les hommes travaillent tandis que les femmes s’occupent de la maison et des enfants.
On passe du souriant à l’effrayant parfois (un bébé qui meurt après avoir reçu un bocal de légumes sur la tête !), du grotesque (une épouse se voit conseiller par une amie de prendre un amant, la partie de jambes en l’air dans une voiture tourne au gag crapoteux) au surprenant (un époux gentleman, trop âgé pour satisfaire sa femme, la confie à son ex pendant une heure chaque semaine…).
Bilan : Bof !