Publié aux éditions Pocket, 2024, 264 pages. J'ai découvert ce roman noir dans le cadre du Prix des nouvelles voix du polar organisé par les éditions Pocket. Noir, c'est bien la couleur qui colle à ce roman comme l'océan qui emporte un soir Gabriel, 10 ans, le fils de Thomas et Anna. Cela fait déjà un an que le petit garçon a sombré dans les flots déchaînés. Son père a tout tenté pour le sauver mais Gabriel a coulé. Il est temps pour la juge Dominique Bontet de clore le dossier. Mais avant cela, en mémoire de la victime, elle veut s'assurer que toutes les pistes ont été bien envisagées... Deux histoires se télescopent dans ce roman. Celle du couple de Thomas et Anna qui peinent à se remettre de la mort accidentelle de leur fils et celle d'Iris, une femme battue, sous la coupe de son mari. Chaque histoire sera liée à Dominique Bontet, une juge d'instruction atypique. Les intrigues filent en parallèle, sans jamais se croiser et pourtant. Au fur et à mesure du roman, les secrets remontent à la surface, les vérités éclatent, souvent laides d'ailleurs. L'auteur peint avec minutie ses personnages et leur prête une psychologie très dense et fine. Il explore l'âme humaine de sa plume. Drame, tragédie, Fabrice Tassel touche du bout des doigts ce qui fait la complexité de l'âme, l'ossature du couple. C'est un roman assez court qui se dévore parce qu'on veut savoir, à tout prix, à l'image de la juge qui a comme une intuition. " On dirait des hommes " est un roman noir sur la médiocrité des hommes, la force des femmes, la part de ténèbres de chacun.