Éditions Points – 2023 – 189 pages
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Le blizzard fait rage dans ce petit bout d’Alaska et un enfant disparaît dans la tempête. Bess est sortie avec lui, n’a pas mesuré le danger, lui a lâché la main. Bess, l’étrangère, peu habituée à la sauvagerie des intempéries de la région. Bess, l’inconséquante. Bess, dont personne ne sait pourquoi Benedict, le père du gamin, l’a fait venir ici pour qu’elle s’en occupe. Il y a Cole et sa grande gueule de misogyne raciste, si antipathique, et Freeman, un vieil homme noir au passé tortueux. Au fil des chapitres et de la journée qui s’avance, chacun prend la parole et se dévoile.
Blizzard est un roman choral écrit sur le fil du rasoir, terriblement prenant. Pour un premier roman, je l’ai trouvé bien ficelé, l’autrice possède une écriture affûtée et percutante. Les chapitres courts s’enchaînent. Les personnages prennent la parole à tour de rôle, chacun a sa propre voix, leurs visages se dessinent peu à peu, leurs liens se révèlent. Ce sont des êtres hantés par la violence, par l’absence d’un être cher, des personnages tout en fissures. C’est une lecture addictive que j’ai lu quasiment d’une traite.