Les dévorés est le deuxième roman que je lis dans le cadre du Prix des nouvelles voix du polar. C'est un polar que j'ai beaucoup aimé avant tout pour son atmosphère et surtout pour ses personnages! Nous sommes à Clermont-Ferrand, à la veille de Noël. On retrouve le corps émasculé d'un homme dans une voiture, sur un parking. Puis une fillette disparaît lors du marché de Noël de la ville. L'émoi s'empare alors des habitants... Ce qui est original dans ce polar, c'est que l'enquête est mené non pas par des policiers ou des gendarmes mais par un duo de journalistes. Simon est célibataire, cherche à rencontrer la femme de sa vie, est accro aux somnifères; Martin est très maladroit, prend des risques et fait des promesses aux familles de victimes. Ils travaillent tous les deux pour L'Eclair, le journal local et leur carte de presse va leur ouvrir pas mal de portes.
C'est un roman que j'ai donc apprécié parce que le duo Simon/Martin fonctionnent parfaitement bien. Ce sont des anti-héros, un peu bras-cassés sur les bords mais très attachants. On se prend au jeu de cette intrigue qui semble partir dans de nombreuses directions et qui trouvent cependant un dénouement (un peu hâtif à mon goût). En arrière-plan de cette intrigue, l'auteur revient sur le mouvement social des gilets jaunes ce qui lui permet de peindre avec justesse toute une galerie de personnages authentiques dont les revendications résonnent dans ce paysage froid de décembre.
Ce roman c'est aussi celui d'une petit ville assez isolée, Clermont-Ferrand, et parfois l'absence d'espoir ou en tout cas la sensation de tourner toujours en rond pour Simon qui croise toujours les mêmes filles. La ville, cernée par la neige, donne l'effet d'un huis-clos étouffant duquel on ne peut s'échapper. L'auteur parvient à nous tenir en haleine et à nous faire ressentir cette atmosphère si particulière. J'ai donc beaucoup aimé ce roman. J'ai adoré la plume de l'auteur et je me pencherai sur ses autres polars avec intérêt.