On la voit donc au fil des chapitres inspecter un cinéma, un musée, un manoir, un bunker ou des immeubles à l’abandon. Elles ne croisent que des robots ou des intelligences artificielles, plus aucune autre forme de vie ne semble exister. Elle continue malgré tout ses recherches, avec une sorte de détachement qui interpelle. Et puis son statut interroge. Qui est-elle ? Pourquoi échappe-t-elle à la contamination ? Qui l’a missionnée ? Autant de questions auxquelles les dernières pages apportent un début de réponse, sans pour autant révéler tous les secrets de la jeune fille.
Après, la thématique n’a rien d’original, les mangas présentant des figures féminines évoluant dans un tel environnement sont légion (on peut par exemple citer le très paisible Escale à Yokohama, le poétique Girl’s last tour ou encore l’écologique Terrarium) mais Haruo Iwamune a su créer son propre univers postapocalyptique. Il séduit en imposant un rythme tranquille et en distillant avec parcimonie des informations capitales qui permettent au lecteur de renouveler en permanence son intérêt pour une intrigue tout sauf répétitive. La série ne compte pour l’instant que trois tomes au Japon, le deuxième est prévu chez nous en novembre. Vivement l’automne !
Mission in the apocalypse T1 d'Haruo Iwamune. Delcourt/Tonkam, 2024. 224 pages. 8,50 euros.