Le piège de l'ours (Frédéric Somon)

 Le piège de l'ours (Frédéric Somon)

Auteur : Frédéric Somon

Éditions : MPlus

Parution le : 11 juillet 2024

250 pages

Thème : Thriller/Policier

disponible sur le site de l'éditeur

à la FNAC et sur Amazon

Un thriller prenant !

 Résumé 

  « Au cœur des magnifiques vignobles du Beaujolais, la tranquillité du paisible village de Lantignié est brutalement perturbée par un drame sanglant. Sasha, une réfugiée ukrainienne, et sa petite fille Yulina sont retrouvées sauvagement poignardées. Alors que les enquêteurs lyonnais se dirigent vers la piste d'un féminicide, l'affaire prend une tournure inattendue lorsque le corps de la jeune femme disparaît mystérieusement de la morgue. Dès lors, dans un tourbillon de doutes, une question crucial perturbe les gendarmes :: qui était réellement Sasha et quels secrets dissimulait-elle ? Entre mystères, trahisons et révélations, Le piège de l'ours vous plonge au cœur d'une enquête palpitante où chaque indice cache une vérité insoupçonnée. Plongez dans ce thriller captivant qui vous tiendra en haleine jusqu'à la dernière page. »  

 Ma chronique

C'est l'un des premiers livres que j'ai lu pour cette maison d'éditions qui voit sa chronique arriver, les autres suivent. Je les remercie pour l'envoi et débute par la couverture qui me fait penser royalement à un jeu d'échec. Des forces obscures semblent en savoir énormément et chacun des personnages devient un pion à plus ou moins grande échelle. Le début du livre nous entraine dans la guerre Ukraine/Russie, avec ce qu'il faut pour nous laisser de quoi nous poser des questions. Nous suivons une jeune femme qui pour survivre va réussir à prendre l'identité d'une autre et venir en France en tant que réfugiée. Je passe tous les détails sur le qui elle est, le premier chapitre nous donne tout ! Sauf que dans ce petit village où elle et sa "fille" sont retrouvées assassinées. Ce n'est pas joli du tout, les coups de couteau pour cette femme et ce bébé sont impressionnants. Une rage ? Une vengeance ? De la torture psychologique pour faire avouer ? Oups je m'égare, toujours est-il que le crime ne doit pas rester impuni. Un si joli village paisible où la seule animation est celle d'un enterrement d'une femme âgée, comprendre qu'un tueur est passé par là ne dit rien qui vaille à qui que ce soit. Sauf que plusieurs questions se posent dont celle-là : Qui en aurait voulu à une femme et son bébé ?


L'adjudant Dominique Deschamps se voient octroyer une promotion non désirée et se retrouve avec le paquet entre les mains. Aidé de deux collègues, Stéphanie et Karine, il va devoir chercher des indices qui se font extrêmement rares. En d'autres termes, il n'y a rien, pas d'empreintes, pas de sang ou si peu, pas de témoins et une vie trop simpliste pour Sasha. Plus ils creusent et plus ils arrivent enfin à avoir de minuscules détails, des idées reçues, des confirmations orales, mais pas de preuves tangibles, enfin presque. Il est clair que j'adore le légiste et sa façon de penser et de voir. C'est lui qui éclaircit un point crucial dans l'enquête, apportant des questions supplémentaires. Bref, l'enquête est déjà complexe par le manque d'éléments, alors lorsque le corps de la femme disparait, il ne faut pas sortir de St Cyr pour comprendre qu'il y a une entourloupe ! La gendarmerie est dans ce qui pourrait se qualifier d'une impasse, car tout est de trop peu. Le voisin qui était attiré et qui n'ose pas parler, la meilleure amie qui s'énerve pour un rien, le bébé qui n'avait rien demandé et ces fils tendus un peu partout qui se recoupe au-dessus du cadavre de Sasha qui semble n'avoir rien en commun. Un petit serait peut-être à l'origine de ce massacre, mais plus la gendarmerie creuse plus les pistes augmentent et le cas de Sasha devient encore plus dangereux.
Si Dominique est un personnage important dans l'histoire, l'auteur donne la part la plus belle à Stéphanie qui a un passé et un sacré ! Il va rejaillir comme un cheveu sur la soupe. J'ai été surprise de la tournure des éléments et puis je me suis laissée prendre au jeu du chat et de la souris. Les fefmmes ont un rôle conséquent dans ce récit et n'hésite pas à mettre les pieds dans le plat. J'ai adoré la façon dont Stéphanie doit trouver des traces de manières à la limite de la légalité et de frôler la mort à plusieurs reprises il faut bien le dire dans des endroits lugubres. Toute relation est bonne à prendre et nous pouvons le constater dans cette enquête. Bien entendu qui dit frôler la limite de cette légalité dit également que parfois ils outrepassent des droits pour la Vérité. Ce qui devient complexe, car s'il faut passer par là pour savoir qui est derrière tout cela, est-ce que par hasard  ce n'est pas non plus illégal ? C'est une réflexion que se fait Stéphanie et l'équipe en prend bien conscience. Tout comme ce criminel qui a su s'échapper et s'amuse avec les nerfs de Dominique en le narguant, la fin qu'il a eu me plat bien, trop simple certes, mais efficace. Enfin tout cela pour montrer qu'ils ne se cantonnent pas qu'à une seule enquête, loin de là, que les enjeux politiques entre leur haut gradés, le procureur et le juge sont particulières pour le pas dire autre chose et qu'il faut réussir à la jouer fine. J'avoue que j'aurai eu le même comportement que Stéphanie a un  moment donné, mais je suis sanguine comme on me le dit de temps en temps.  .
De nombreuses pistes s'ouvrent à nous et comme nous avons de la chance, nous en avons une qui tient la route du départ, mais est-elle vraie ? Entre le démêlage de fil pour trouver qui fait quoi, qui était qui et qui se cache derrière des pseudos, nous avons de quoi faire. La peur fait partie intégrante et les sentiments des uns sont au sommet de leur gloire, pas vrai Tom machin truc qui a une opinion terrible sur lui. Les découvertes sont nombreuses, les questions aussi et même s'ils restent des réponses trop floues, nous sommes au final en présence d'une affaire classée qui nous dépasse à notre niveau. J'ai eu un mal fou à lâcher ce livre, allant jusqu'à manger en même temps que la lecture tant je voulais savoir qui était le moins pourri du lot. Tout est fait en subtilité, pas de course-poursuite, où d'action. Personnellement, je n'aime pas forcément la politique qui entre en jeu, surtout si le monde est le notre, je n'ai pas décroché des passages pour mieux comprendre ce que l'auteur ovulait nous donner comme  éléments importants, car tout EST important. Il ne faut rien négliger et encore moins laisser de côté. Nous comprenons qu'il vaut mieux garder à l’œil certains spécimens et que les ennemis d'un jour peuvent devenir autre chose, mais pas des amis, faut pas rêver non plus. Côté personnages, j'ai déjà parlé du trio de tête et je pense ne pas en dévoiler plus sur les autres, même s'ils ne sont pas si nombreux que cela. Les filières découlent, les liens sont drôlement bien ficelé et on sent que l'auteur a eu le pied dans ce domaine. 
En conclusion ?  J'ai adoré ce premier roman lu de cet auteur (je sais qu'il en a écrit d'autres) et je compte bien en lire encore. L'enquête amenée est complexe, les vies de chacun ne sont pas forcément détaillées et cela suffit largement pour comprendre ce qu'ils recherchent tous. Un si gentil petit village qui se retrouve au cœur même d'un conflit entre d'autres pays sans le savoir, des mercenaires qui passent par là (comme par hasard), des détails qui prennent de l'ampleur et au final lorsque la dernière page est refermée, le souffle reprend doucement. Il est vrai que la fin est abrupte, un peu courte, mais au vu des éléments laissés en notre possession, je ne voyais pas aller jusque là déjà. L'intrigue est bien au-delà de ce que j'avais déjà pu lire et les implications de chaque personnage n'est pas négligeable, tout est lié et en même temps rien n'est lié, c'est perturbant et je n'aurai pas voulu être à la place de nos enquêteurs qui doivent parfois être trop proche de la ligne de la légalité pour avoir enfin LA vérité tant attendue. Jusqu'où iront-ils ? À vous de le découvrir.

 Extrait choisi :  

« Le message indique qu'elle doit s'y rendre seule et sans arme. Dominique s'est immédiatement opposé à cette rencontre, la jugeant trop dangereuse. Et surtout en prétextant que ce n'est ni la place ni le rôle d'une femme. Mal lui en prend. Une volée de bois verts lui tombe dessus aussitôt. Vexée, Stéphanie ne mâche pas ses mots. Elle l'accuse d'être un macho incorrigible, sexiste, discriminatoire et de ne respecter ni son grade ni son sexe ni même ses capacités mentales et physiques. Elle le taxe d'être patriarcal, dépassé et manquant de confiance, puis l'achève en lui reprochant sa misogynie. »

 Le piège de l'ours (Frédéric Somon)


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