Sept maisons vides qui vient de paraître est un recueil de sept nouvelles de très belle qualité dans une tonalité et une veine bien particulières.
Ca débute fort avec une mère et sa fille atterrée qui s’invitent dans une maison d’un quartier résidentiel où la mère s’attaque aux objets qu’elle juge de mauvais goût ! On poursuit avec deux gamins confiés à la surveillance de leurs grands-parents naturistes, au grand dam de la mère qui va se transformer en angoisse quand les mômes disparaissent. Ailleurs c’est une femme qui tous les matins jette les vêtements de son fils décédé dans le jardin de la voisine. Autre situation, une gamine qui n’a pas de culotte, suit un inconnu… Et cette autre, une femme aux cheveux mouillés, nue sous son peignoir, se sauve de son appartement sous les yeux de son mari impassible, pour partir en voiture discuter avec un inconnu !
Tous ces textes sont très bien mais au milieu du bouquin, trône la perle noire, la nouvelle la plus longue, de 120 pages, (La respiration caverneuse). Un couple âgé dominé par Lola, acariâtre, elle régente tout dans la maison mais dépend physiquement de son époux. Elle voudrait mourir mais son corps tient bon quand même, par contre son esprit la lâche lentement, la mémoire lui manque, elle a une courte liste dans sa poche des impératifs à respecter, elle entasse ses possessions, sa vie, dans des cartons, la folie n’est pas loin… C’est excellent, émouvant, dramatique aussi et comme pour toutes ces nouvelles, assez mystérieux.
Non pas mystérieux dans le sens des textes fantastiques, mais parce que les situations quand elles sont expliquées, ne le sont que plus loin dans la lecture ; le lecteur avance à tâtons curieux, interrogatif, toujours surpris par l’imagination débordante de l’écrivaine. Des situations presque normales où tout est dans le « presque », ce léger décalage entre le normal et ces fictions est la zone tampon où débute la folie.
Une lecture plus que recommandée !