Lidwine Van Lancker – Fracture(s) **

Lidwine Lancker Fracture(s)

Livres Agités – 22 août 2024 – 224 pages

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Une ville sans nom, coincée entre la forêt et les champs, ceinturée par le périphérique. Dans le quartier populaire « où l’habitude de la déception empêche de rêver », en marge du centre-ville surplombant, les habitants manifestent chaque jour, ils crient leur misère au monde. Dans ce quartier habite Arthur, quinze ans. Il vit seul avec sa mère et son amour qui l’étouffe, qui l’asphyxie. Il n’a qu’elle et elle n’a que lui. Il fréquente le collège mais il est le seul à venir de son quartier. Que des gosses de riches qui l’ignorent, au mieux. Et puis, Côme s’intéresse soudain à lui et le quotidien d’Arthur s’illumine, un peu. Côme, dont le père dirige la Clinique des Magnolias. Il l’attend devant sa maison immense, et ils font le trajet pour le collège ensemble, matin et soir. Côme l’invite chez lui, et pendant qu’il comate après s’être drogué, Arthur explore chaque pièce de la maison. Empli de désir pour cette vie qui n’est pas la sienne. Il est « comme un papillon attiré par le soleil ». Un jour, il emporte quelque chose auquel il n’aurait jamais dû toucher.

La souffrance du mépris de classe, la violence du quotidien des laissés pour compte… L’écriture de l’autrice retranscrit cette violence, sans phare. Au fur et à mesure que l’intrigue se déploie, on se sent pris au piège, englué, on suffoque comme Arthur, on l’accompagne dans sa descente aux enfers, cette spirale infernale, cet engrenage dans lequel il se retrouve pris. Une écriture sous tension, un rythme effréné. Difficile de s’attacher aux personnages, mais difficile de lâcher ce roman.