Dalva – 22 août 2024 – 224 pages
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Sur une petite île bretonne battue par les vents. Les falaises vertigineuses, la lande qui chemine sur des kilomètres. Un roman choral où des voix de femmes résonnent, les unes après les autres. Yuna une vieille femme qui perd un peu la tête, dont le frère est gardien de phare. Tina et sa fille Raph. Alma qui campe en lisière de la plage. Marielle qui ne résiste jamais l’appel de la mer, y plonge quand sa tête est trop pleine. Maud, l’institutrice. Karen, qui travaille à l’auberge. Lili, une ado qui revient sur l’île pour le weekend. La brume avale la plage et la petite Raph disparaît. Les femmes se rassemblent pour la chercher avant que la tempête ne se déchaîne.
Estelle Rocchitelli décrit le corps et la nature de façon si palpable, elle possède une écriture très sensorielle et sonore. Une écriture cristalline – les voix de femmes se font écho, les mots se répercutent les uns sur les autres, résonnent. On se glisse dans la peau de chacune de ces voix. Le décor est si bien planté qu’on a l’impression d’être projeté sur cette île, on sent les éléments et leur âpreté, le vent, les embruns, les rafales, l’épaisseur de la brume – toute une atmosphère. Les personnages sont nombreux, je manque de m’y perdre un peu, leurs liens se révèlent au fur et à mesure que les recherches avancent. Vous l’aurez compris, Après la brume est un roman qui m’a complètement charmée.