Les Escales - 22 août 2024 - 352 pages
*
Astrid a tout perdu. Elle a trente-sept ans, elle vend sa maison et quitte tout, elle n'a plus rien à perdre, plus rien ne la retient. Elle emménage dans une grande maison vétuste et isolée, en pleine montagne, dans le Mercantour. Parmi ses possessions, il y a ce carton barré d'une croix rouge, tout ce qu'il lui reste de ceux qu'elle a perdus. À ce carton, elle lit des poèmes, les lui murmure. Chaque jour qui passe, le conditionnel la harcèle.
Elle va rencontrer Soraya, qui a laissé toute sa vie derrière elle pour traverser l'Europe... Elle a laissé sa famille en Syrie, a perdu sa tante en chemin. Elle a failli mourir en traversant la montagne sous la neige, avec son ventre plein d'une vie à venir et dont elle ne veut pas.
Comme j'aime l'écriture poétique et musicale de Marie Pavlenko. Cette lecture m'a prise aux tripes dès les premiers mots. C'est l'histoire de deux femmes blessées par la vie. Au fur et à mesure des chapitres, l'émotion affleure. Les mots de l'autrice sont un baume, les souvenirs du passé s'insèrent dans la narration sous forme de petits paragraphes qui rythment l'intrigue et nous offrent une plongée dans la psyché d'Astrid. J'ai aimé que les poètes et poétesses soient cités tout au long du roman comme des bouées de sauvetage face au désespoir - et cette nature saisissante comme rempart au chagrin.
" Soraya n'est pas une gamine trouvée dans une tempête de neige. Elle est sa soeur, leurs souffrances se font écho, un écho terrible, froid et désolé. "