Auteur : Micalea Smeltzer
Éditions : Roncière
Paru le : 25 avril 2024
391 pages
Thème : Romance contemporaine
fait partie de la duologie
La résillience des fleurs sauvages
Intéressant !
Résumé
« J'ai 18 ans, il en a 31.Nous vivions dans deux mondes différents,
qui ont fini par n'en faire plus qu'un.
Je viens de terminer le lycée et je ne sais pas ce que je veux faire de ma vie. Mon petit ami s'apprête à partir étudier à Harvard. Pour ma part, je suis contente de rester dans notre petite ville pour travailler dans la brocante tenue par ma mère, le temps de trouver ma voie.
Quand Thayer Holmes s'installe dans la maison voisine, je suis intriguée. Alors évidemment, lorsqu'il me demande de devenir la baby-sitter de son petit garçon de 6 ans, j'accepte sans hésiter. Plus je passe de temps avec Thayer et Forrest, plus je fonds... Le hic ? Non seulement j'ai déjà un petit ami, mais Thayer a 31 ans !
Est-ce que tomber amoureuse d'un homme plus âgé faisait partie de mes plans ? Pas vraiment. Mais les plus belles histoires arrivent souvent quand on s'y attend le moins... »
Ma chronique
Une lecture perso qui fait partie d'un marathon du 15 aout. J'avais décidé de lire des livres que je ne lis pas habituellement et quoi de mieux que de piocher dans une nouveauté en romance qui semble être partout. Pour ceux et celles qui me connaissent ce n'est pas du tout mon thème de prédilection, donc il était parfait pour ce marathon lecture. Alors on y va. Le début est particulier et du départ, c'est facile à comprendre ce qui s'est passé pour que elle, sa sœur et sa mère ne pleurent pas. Un passé qui sera au-dessus de leur tête durant toute la lecture, car des conséquences mentales seront bien présentes. 18 ans pour Salem qui vient de terminer le lycée et ne sait pas quoi faire en étude. Elle préfère rester avec sa famille dans leur petite ville et fabrique des bougies, travaille avec sa mère en attendant de savoir ce qu'elle veut devenir plus tard. Un jour, la maison d'à côté est vendue à un homme un père de famille qui recommence à zéro sa vie. Un divorce douloureux, un enfant adorable et du boulot par-dessus la tête avec les réparations, mais qu'à cela ne tienne il est travailleur, doué pour ce qu'il entreprend, vu son métier et complètement à côté de ses pompes question voisinage.
Nous avons le livre du point de vue uniquement de Salem et je crois que cela me dérange beaucoup dans le sens où Thayer est tellement peu expressif qu'on ne comprend qu'à moitié (et je suis généreuse) ses réactions.p Le contexte reste dans une vision réelle, une connaissance de voisinage, une relation plus qu'amicale entre deux êtres qui ont déjà un passé pas forcément terrible. Celui de Salem est terrible et laissera toujours des traces, même plus tard, quand à Thayer, se reconstruire sentimentalement semble complexe. Ce qui leur tombe dessus, c'est... ça, cela leur tombe dessus comme ça, sans se chercher, enfin du côté de Salem (vu qu'on ne sait que ce qu'elle pense, pas lui) C'est une jeune femme qui a les pieds sur terre, un petit ami qui part à Harvard et ce qui traverse son cœur ce n'est pas la distance entre eux deux qui l'a fait tomber dans les bras de Thayer, c'est déjà sous-jacent depuis quelque temps. Avec Caleb, Salem et lui ont d'abord été meilleurs amis et si le cap s'est passé à plus, il y a eu toujours quelque chose en elle qui a freine, parfois. Caleb est un garçon de son âge qui a pas mal d'activités, veut aider sa mère et continuer ses études. On sent qu'il aime Salem, mais ne voit rien venir. Et puis plus le livre avance, plus les miettes de pain du plus gros rebondissement tragique devient des parpaings, et se voit venir de loin. Je suis une habitée des lectures assez particulières, voire des thriller, alors le suspense ici, est tombé à l'eau pour ma part. (Mauvais jeu de mot, ou pas). Je n'attendais rien de la lecture, car j'étais partie sur du voyons voir ce que cela donne, donc pas de "déceptions", juste un manque de surprise du début à la fin.
Les relations où Salem est au centre sont nombreuses. Avec sa mère, avec sa grande sœur, Caleb, sa meilleure amie Lauren, les voisines Thelma et Cynthia, Forrest, Thayer. C'est une jeune femme pleine de vie avec des secrets qu'elle dévoile peu, voire jamais. Des difficultés, des épreuves vont lui tomber dessus en plus de ce qu'elle a déjà subi, pour autant elle cherche toujours le mieux pour elle. Se laisser vivre sans pour autant se laisser aller. Au vu de ce que nous apprenons pour elle, je l'ai trouvé plus mâture et c'est logique, même si elle aime aussi retomber en enfance. Thayer reprend un peu de sourire, même s'il a décidé de ne plus lever les coins de sa bouche. Salem est un véritable rayon de soleil pour ceux et celles qui l'approchent et cela apaise les douleurs ressentis au travers des pages. Thayer est bourru, parle peu, travaille beaucoup pour oublier ? Et le changement est radical, compréhensible et à la fois insurmontable. Je n'en dirais pas plus à son sujet, car j'ai eu l'impression de le voir à plusieurs facettes. La mère de Salem est intuitive, forte malgré tout. Le malgré tout pourrait aller à la plupart des personnages, une vie rose et rêvée ? Non, cela ne fonctionne que dans les livres et bien ici et c'est ce que j'ai aimé, c'est que la vie est montrée avec des faiblesses, des épreuves réelles et difficiles à surmonter. La différence d'âge importe peu, les deux personnages principaux ont besoin de se retrouver d'une manière ou d'une autre et le lien se fait lentement, mais surement. L'attirance est vu du point de vue de Salem et elle est bien là, c'est indéniable.⠀
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Les meilleurs amis de Salem sont là, toujours, que les choix fassent mal ou non, elle ne se retrouve pas seule. Une mince poignée, mais ces deux-là Caleb et Lauren sont des piliers. Caleb dans sa bienveillance et Lauren dans son hyperactivité et son amitié si profonde et joyeuse. La petite ville est soudée, avec des ragots bien entendu, mais la bienveillance prône, tant qu'il s'agit d'amour. Forrest est un vrai boute-en-train et il fait autant de bien que de mal à tout le monde. Il y a beaucoup de gentillesse autour de Salem et de sa famille et ils le méritent. Il est vrai qu'une fois la porte refermée d'une maison, personne ne sait ce qu'il se passe et si personne ne parle, rien ne peut être su. J'ai bien aimé les passages où chacun se dévoile à l'autre, par des gouts, des films, des odeurs. Les bougies parfumées, il n'y a que ça de vrai. Salem doit faire des choix, douloureux, pour que sa santé mentale puisse survivre à tout ce qui se passe dans ce récit. Alors la logique est bien intégrée dans l'histoire et si je n'ai pas été surprise par le final non plus, Lauren est douée pour mettre du piment dans la vie de Salem. Un rayon de soleil a parfois un teint qui pâlit, mais il continue de briller, même derrière des nuages.
En conclusion ? J'ai découvert une belle écriture dans ce livre. Il s'agit d'une romance qui n'est pas vraiment "heureuse" dans le sens où de nombreux drames vous tomberont dessus. Si j'ai vu venir les drames les uns après les autres, j'ai apprécié la manière dont les liens se font entre tous les personnages. La bienveillance et la gentillesse est au cœur des mots, la petite ville donne beaucoup d'attrait au final dans une vie qui pourrait bien être réaliste. La santé, la mort, tout est lié et mis en avant de manière à nous montrer que tout est possible, aussi bien le bon comme le mauvais. Tout comme dans la vraie vie où nous ne pouvons toujours pas tout gérer ni tout résoudre par la seule volonté.
Extrait choisi :
« — Thayer », répond-il en haussant un sourcil.
Je le salue d’un hochement de tête. « Ravie de faire votre connaissance, Thayer. Moi c’est Salem. » Comme il ne répond pas, je me remets à marcher. À peine ai-je fait quelques mètres dans notre allée qu’il m’interpelle : « Il vous reste de ces cupcakes cookies aux pépites de chocolat ? » Je me retourne en souriant et acquiesce d’un signe de tête.
En vérité il ne restait plus de « ces cupcakes », et je me demande ce qui m’a poussée à prétendre le contraire avec Thayer. Thayer. Jamais entendu ce nom-là. En tout cas, il va comme un gant au rustre d’à côté. Ma mère et ma sœur étant parties travailler, je me retrouve seule dans la cuisine à mélanger de la pâte à cupcakes avec un fouet. Ma mère voudra savoir ce qui m’a pris de me mettre à la pâtisserie seule et de bon matin ; je vais devoir trouver une bonne excuse. Quelque chose me dit qu’elle ne comprendrait pas si je lui répondais que je tenais absolument à en apporter à notre grincheux de voisin. »