Miunaha, tome 3 : la source des echos (Joey Denizart)

Par Gabrielleviszs @ShadowOfAngels

Auteur : Joey Denizart Éditions : Auto-édité
Parution le : 06 avril 2024
555 pages Thème : Fantasy médiéval

disponible sur Amazon

Fait partie de la série

Miunaha Coup de cœur !

Bell Davorn, désormais affranchi de ses chaînes, s'aventure courageusement dans la sombre forêt d'Eliar, réputée comme la plus redoutable du continent. Bien qu'épris d'amour, il se doit de poursuivre seul sa quête afin de nourrir la flamme ardente de son être. Cependant, ses attentes seront déjouées ; la forêt, vibrante de vie, abrite un peuple secret dont le tourment ne saurait être négligé.

Depuis que j'ai découvert cette saga, je dois dire que je ne suis pas déçue, pas une seule fois, si ce n'est que cette saga n'est pas terminée, mdr. Il ne s'agit plus raient que de Bell, même si son nom ou surnom est sur toutes les lèvres, il s'agit de sauver l'humanité, ou de la détruire, cela dépend de quel côté nous sommes. Je suis une grande fan des couvertures de cette saga, même si elles viennent de changer, je suis ravie d'avoir la première version et ici il ne s'agit pas d'un unique personnage sur la couverture, mais un ensemble. Miunaha est un monde à part, totalement crée par l'auteur et je dois admettre que je suis CONQUISE ! Bon sang, les personnages sont énormément travaillés tant au physique que psychologique, mentalement ou non dérangés, avec le passé qui tient la route et l'avenir qui est incertain voire arrêté brutalement. J'ai réussi à m'attacher à je ne sais combien d'aventuriers qui ne verront jamais le jour dans le tome 4, pardon et des rois et des reines qui ont cette envie de pouvoirs, de protection pour eux-même ou leur peuple. Et puis dans tout cela, nous avons ces êtres étranges qui avancent sans cesse pour détruire l'être humain, poussés par on ne sait trop quoi à chercher, capturer retrouver quelque chose. On le devine, on pense, mais nous n'avons pas de certitude, pas encore. Des villages rasés par des monstruosités, d'autres par ces personnages qui devraient être des sauveurs, des monstres pas si horribles que cela, d'autres qui ne veulent que vivre en paix et des hommes et femmes prêts à vendre le voisin pour un peu d'or...


Tandis que Bel continue sa propre aventure après tout ce qu'il a déjà vécu et ce qu'il vit ici est époustouflant ! (Je reviendrais dessus après), nous avons les autres personnages déjà découvert dans les deux premiers tomes qui eux aussi avancent à leur manière. Un roi déchu, une reine sans cœur qui le montre et une autre qui garde une façade, mais qui est meurtrie, Theior qui est devenu mature, Luken reste mon préféré même si nous le voyons moins dans le sens où il a déjà tant perdu qu'il continue de se voir autrement, pourtant ce début de guerre va le rendre autre. Les armes légendaires, les fameux sept, enfin la légende dit autre chose d'ailleurs sur le nombre, les espoirs, les craintes, nous passons par de véritables montagnes russes aussi bien émotionnellement que le cœur qui bat trop vite lorsque le danger les guette d'un peu trop près. Il est clair qu'il vaut mieux avoir le cœur accroché, parce que chacun d'entre eux vit une aventure au-delà du commun des mortels. L'aventure qui n'est pas toujours au gout de tout le monde devient une vieille amie. Impossible de ne pas suivre un chemin, de se cacher, les monstres sont partout et ils ne sont pas forcément le monstre tapis sous le lit : le voisin peut-être celui qui vous tuera, ou vous vendra, ou pire encore, vous dévorera. Bel découvre de nouvelles croyances, un autre peuple déjà meurtri et son expérience, pas forcément en tant qu'aventurier, mais herboriste va l'aider à se fondre dans la masse. Pourquoi ? Lui qui veut absolument avancer vers le nord pour sa propre quête va rester dans cette forêt pour aider des personnes qu'il ne connait pas. Les circonstances sont souvent complexes et s'il n'a jamais envie de se confronter à la guerre, cette dernière vient souvent à lui. Son esprit que beaucoup considérerait comme un simplet, un naïf est totalement erroné. Plus nous avançons dans son histoire, plus nous le voyons tel qu'il est : érudit, avide d'apprendre, détestant les conflits, ce n'est pas pour autant qu'il n'y connait rien.


Ce personnage évolue de plus en plus et s'il garde sa façon de penser, il apprend, il voit, découvre et surtout j'aime sa vision des choses : le monstre n'est pas forcément celui qui vit seul, reclus ou dévore des enfants. Les êtres que nous rencontrons au fil du temps sont nombreux et pourtant il est facile de les suivre, de comprendre le pourquoi ils sont présents, aux cotés de qui également. Les combats ne manquent pas, les joutes verbales aussi et le temps passent vite. Dans ce tome, nous avons bien deux années si ce n'est plus, j'en suis à presque trois si je compte bien, qui nous montrent que le chemin est long, pavés d'embûches et totalement addictif. Il est vrai que nous sommes plus en présence de certains personnages, mais cela ne nous fait pas oublier d'autres auparavant, je pense à la petite Ionna qui me semble avoir très bien grandit et qui risque de faire des merveilles dans cette guerre. Une guerre ? Non, en fait, il y en a plusieurs et pas des moindres : de quoi affaiblir chaque royaume restant encore debout, chaque bout de terre qui n'est pas vraiment sous une bonne influence et laisser la place à ces Dieux du Sang finir le travail ? Un travail énorme est derrière tout cela, que ce soit sur les lieux avec les descriptions qui vous donnent de quoi imaginer ce qui se passe devant vous. Vous le vivez, littéralement, de plonger dans ce lac et y discuter un moment avec une créature particulière, ou encore imaginer chevaucher un dragon ! Car s'il y a une île aux dragons c'est qu'il doit y en avoir, pas vrai ? Je vous laisse découvrir cette part d'aventure qui a été intense dans tous les sens du terme. Est-ce que cette compagnie va réussir à en trouver, les apprivoiser, les ramener ? Des créatures qui ont un passif lourds avec l'humanité, avec ce que l'auteur nous donne sur leur passé, alors sont-ils toujours dans le présent et si oui, comment vont-ils prendre le fait que des humains, de simples cure-dents puissent venir leur quémander leurs aides, d'une certaine manière ? Tant de découvertes sur cette île en dehors de cette recherche qui est très instructive et nous fait dire que l'être humain a bien du souci à se faire.


Des combats intenses, le Sang et la Lumière en confrontation, des sorciers et sorcières dangereux, des dons pour certains, des secrets pour d'autres... Les surnoms ne sont pas juste des lettres assemblées, ils sont là pour diriger l'être en lui-même, le nommer autrement pour éviter de mauvaises surprises. J'ai adoré les conteurs, les bardes et autres personnages qui gardent la mémoire de ce qui se passe. Rien n'est simple et il ne suffit plus de parler pour laisser les mots naviguer entre les peuples cette histoire de recueil est intéressante, pour les générations futures, si elles existent. Des us et coutumes, des légendes, de la magie mauvaise, de l'apprentissage de combats et puis les liens qui se resserrent afin de survivre. Si certains d'entre eux détestent voir un ancien roi reprendre du flambeau, ils ne peuvent nier que sans son bras armé, leur petit monde ne serait plus que ruines. Tout comme cet être qui voyage dorénavant avec Ilya, Zureth qui était déjà présent auparavant et même si nous savons qu'il joue un jeu, ce dernier est dangereux. Zureth a un point en commun avec Bel, les promesses ne peuvent s'annuler, ils les gardent en mémoire pour faire de leur mieux. Ne jamais abandonner, dommage qu'ils ne soient pas vraiment du même camp, quoi que à force, nous arriverons bien à trouver un terrain d'entente, pas vrai ? Des personnages nous en avons qui ne font que passer au fil de l'épée ou d'une branche dépassant par hasard d'un être crée de toutes pièces. Les enjeux politiques prennent de l'ampleur, la fameuse "église" veut sa part du gâteau, se débrouille pour combler des lacunes ou envoyer des soldats à la mort par jeu, par envie, pour détrôner un roi ou une reine. Peu importe du moment que le gâteau est mangé. Attention à l'indigestion, parfois un morceau peut très bien resté coincé, par vrai ? Alors des paysans, des rois et des reines, des aventuriers, des monstres de tous bords, des femmes et enfants, des joueurs, des capitaines, des prêtres, des sacrifices... Ah les fameux sacrifices au nom des Dieux anciens (ou nouveaux), des sacrifices de vieillards (parce qu'ils ne servent plus à rien) de faibles, d'handicapés (eux non plus ne servent à rien), d'enfants (la chair est si tendre voyons) de son prochain (parce qu'il fait envie), l'Humanité doit-elle être sauvée ? Parfois je me dis que certains personnages ont raison et parfois non. Sauver des êtres malfaisants au détriments de ceux qui ont souffert et devenu autre chose que des humains ?


La souffrance physique est importante, les morts sont nombreux et le mental prend un coup. Qui peut tenir le coup de cette façon ? En voyant les siens périr, en sachant que le prochain lever du soleil se fera sans soi ? En sachant qu'un être magnifique est devenue une véritable machine à tuer ? Tout le monde attend quelque chose d'un autre, les manipulations sont nombreuses et j'adorerai aller dans la tête de l'une d'entre elle pour y voir plus clair. Les fils sont tirés, les marionnettes lancées et les pions sont prêts à se faire dévorer, sauf si la pièce maîtresse vient pour tous les sauver. J'ai adoré beaucoup de passages, je ne pourrais tous les nommer, mais Amana qui se prend en pleine tête que l'amour n'est pas obtenu en usant d'une épée (je vois ainsi, je ne donne pas les termes exact), qu'une gamine de 17 ans fait sa demande en mariage en pleine tempête de neige, qu'une créature mange des enfants parce qu'elle n'a pas le choix. L'histoire avec le droit et le gauche, une pépite ! Les explications donnent du sens à tous les passages cruciaux et il y en a énormément ! Des moments clés qui nous font prendre conscience que parfois pour rester en vie il faut faire des choix, des sacrifices qui vous dégoute à un moment donné, qui vous entraîne dans un monde de souffrance, de dégout de soi, mais l'envie de rester en vie et de se venger est plus forte à un moment donné. Les fratries sans lien de sang sont tout aussi admirables. Les confréries, les aventuriers qui se soudent, les souvenirs ne s'enfuient pas. Nous en apprenons toujours un peu plus à chaque page et je crois que l'histoire pour cette sorcière m'a énormément touchée. Des êtres qui ont tout perdu, reviennent à la vie, d'une manière ou d'une autre et leur don sont précieux. Les enjeux sont nombreux, mais la survie est le principal et c'est ce qui risque de les souder tous contrer le même ennemi. Reste à savoir s'ils vont tous s'en sortir. Attention, spoiler : je peux vous assurer que non !

En conclusion ? Je suis toujours aussi fan de cette saga. Elle est plein de rebondissements, de combats, de joutes verbales, de complots politiques et de manipulations amoureuses ou non. L'univers est complexe, travaillé aussi bien dans la psychologie des personnages que leur physique, les descriptions des lieux, des "monstres", les enjeux politiques et la survie est vraiment mis en avant. Je n'ai pas eu le temps de m'ennuyer et oh, j'allais oublier, mais les illustrations de chaque chapitre en début et à la fin, mamma mia ! Elles sont splendides ! Alors les personnages évoluent, les situations se débloquent ou s'empirent. Les personnages vivent intensément ce qui leur arrivent et nous aussi par la même occasion. Les situations sont nombreuses également, parce qu'il faut réussir à rester en vie et chercher des alliés partout où ils le peuvent. J'adore la façon dont Bel parle, il a cette manière de tout mettre sur une sorte de piédestal même en plein combat, déstabilisant celui ou celle en face de lui. Et cette partie d'échec, j'ai adoré ! La tolérance est un élément majeur dans ce récit, une belle morale pour quiconque décide d'entrer dans cette aventure, j'en suis ressortie bien plus riche qu'avant cette lecture.

" Le jour se levait. Les oiseaux reprenaient leurs chants mélodieux. Dans la pente descendante, elle chancelait. Elle n'avait rien mangé depuis deux jours, la faim commençait à posséder sa conscience et ses muscles. Elbirim la chassa de la caverne aussi brusquement qu'il l'y avait invitée. Il lui donna quelques indications sur les lieux à explorer pour trouver une créature de la nuit, mais à part cela, il la laissa complètement livrée à elle-même. Keliova ne pleura pas. Elle ne se lamenta pas sur son sort, car elle était libérée de ces chaines. Le regard déterminé, elle se dirigea vers l'ouest de la forêt.
Sur son chemin, elle trouva des baies violettes qu'elle dévora sans se poser de questions. Puis, dans les buissons qui l'encerclaient, elle trouva un bâton pointu. Elle n'eut d'autre choix que de le considérer comme une arme, non pas pour se défendre, mais pour tuer. Plus à l'ouest encore, des arbres aux formes étranges lui barrèrent la route. Ils ne s'élevaient pas vers le ciel, ais s'étendaient sur les côtés, comme des racines dont le tronc se trouvaient sous terre. Ils étaient blanc comme les os, tachetés comme des coccinelles et de diamètre d'au moins quinze pieds. Keliova pensa alors qu'un tel lieu étrange devait assurément abriter nombre de créatures à l'allure curieuse. "