Ernest et Célestine en une superbe fresque

Par Lucie Cauwe @LucieCauwe

La fresque Ernest et Célestine rue Véronèse. (c) Jean-Paul Hittelet.

Ils ont de la chance, les passants de la rue Véronèse à Bruxelles. Ils peuvent admirer la magnifique fresque Ernest et Célestine peinte sur un des pignons de l'école de la ville de Bruxelles établie au numéro 21.Une composition réalisée selon les choix des enfants de l'école Emile Jacqmain à partir de différents dessins des deux héros de la merveilleuse Gabrielle Vincent (1928-2000). Joyeux, le gros ours et la petite souris chantent et dansent. Leur musique et leur complicité mettent immédiatement la joie au cœur. Les écoliers n'ont qu'à lever les yeux depuis la cour de récréation pour en bénéficier. La fresque est évidemment bien visible depuis la rue et réjouira tous ceux qui la voient.
 

Le dessin représenté dans la fresque.


Détail de la fresque. (c) Jean-Paul Hittelet.

Cette 73e fresque du Parcours BD de la ville de Bruxelles est la première qui célèbre une artiste davantage référencée en littérature de jeunesse qu'en bande dessinée. Vingt-quatre ans après son décès, Gabrielle Vincent, le pseudo que Monique Martin s'était choisi pour s'adresser aux enfants, enchante toujours le jeune public. Son œuvre universelle, de toute beauté, est portée par les éditions Casterman qui maintiennent ses albums disponibles et par la Fondation Monique Martin - Gabrielle Vincent créée par ses ayant-droit pour perpétuer sa mémoire. Il est magnifique que l'artiste bruxelloise puisse ainsi veiller sur les enfants de l'école.
Imaginé il y a plus de vingt ans, le Parcours BD met à l'honneur sur les murs bruxellois des personnages et des auteurs incontournables de la bande dessinée. Qu'ils fassent partie du patrimoine ou qu'ils en soient les acteurs/actrices aujourd'hui. Il serpente entre le Centre-Ville, Laeken, Haren et le quartier européen (plus d'infos sur le Parcours BD ici).  

Les échevins Arnaud Pinxteren et Faouzia Hariche.
(c) Jean-Paul Hittelet.

L'inauguration de la fresque a eu lieu le mardi 3 septembre, à la sortie des cours. Beaucoup de proches de l'école pour écouter les deux échevins de la ville de Bruxelles qui étaient présents. On ne peut que déplorer la "boulette" selon ses mots, de l'échevine de l'Instruction publique francophone Faouzia Hariche qui convoqua au micro l’autrice du dessin choisi. L'ange qui passa lui rappela que Gabrielle Vincent était décédée depuis longtemps. Arnaud Pinxteren, l’échevin de la Petite Enfance, de la Participation citoyenne et de la Rénovation urbaine qui coordonne le parcours BD, enchaîna sur les missions du Parcours BD, qui a choisi de mettre à l'honneur des femmes. Les prochaines fresques seront ainsi dues à Catherine Meurisse et Judith Van Istendael.   J'ai eu, pour ma part, le plaisir de rappeler, en tant que secrétaire de l'ASBL, que la Section belge francophone de l'IBBY avait été créée en 1992 dans le but de proposer Gabrielle Vincent au très important prix Andersen (lire ici). Le destin ne le permit pas. Plus d'infos sur Gabrielle Vincent ici.
 Histoire de l'école 

(c) D.R

On peut s'étonner du nom de l'école de la rue Véronèse, Ecole fondamentale Emile Jacqmain. Elle a en effet été créée en amont de l'établissement d'enseignement secondaire portant le même nom. L'école primaire de la rue Véronèse voit le jour le 13 octobre 1907, sous le nom d'"Ecole primaire 19" appelée "Alfred Mabille"; un jardin d’enfants s'y ajoute après la guerre, en 1948. Après quatre années de direction unique pour les deux sections, le jardin d'enfants devient autonome. Il faudra attendre 1977 pour retrouver une direction unique pour les sections primaires et maternelles. La même année, un prégardiennat est fondé.
En 1985, les élèves de cinquièmes et de sixièmes primaires sont déplacés dans les bâtiments du Lycée et l'Ecole préparatoire Alfred Mabille devient l'Ecole fondamentale Emile Jacqmain. Ces élèves seront ensuite accueillis dans le bâtiment Warocqué situé au sein du Parc Léopold. Le déménagement du Centre Pédagogique Vlaesendael permettra le retour au Véronèse de ces élèves. L'école qui les regroupe tous prend le nom d'Ecole fondamentale Emile Jacqmain.

Chef-d'œuvre de l'architecte belge Théodore Serrure (1862–1957), l'école se caractérise par un néoclassicisme marié à d'élégantes structures de toit en fer et en verre. Son préau Art nouveau est une merveille.