A trop jouer avec le feu – Lina Bengtsdotter

Vega vit à Londres depuis dix ans, loin de sa Suède natale, lorsqu'un appel de Katia, son ami d'enfance la pousse à rejoindre le village qui l'a vue naître, Silverbro, une bourgade qu'elle a quitté pour fuir les conséquences d'un évènement dramatique survenu alors qu'elle était adolescente. Katia semble en effet être sur le point de révéler le secret qui les a séparées. Arrivée sur place, Vega s'aperçoit que Katia a disparu depuis quelques jours. La jeune femme menait certes une vie dissolue, mais cela ne parvient pas, selon Véga, à expliquer son absence, d'autant plus que celle-ci ravive le souvenir de Sofia, la tante de Katia, qui a elle aussi mystérieusement disparue trente ans plus tôt... Les deux évènements sont-ils liés? La vie de Véga est-elle sur le point de s'effondrer si, par malheur, Katia venait à révèler ce qu'elles ont commis dix ans plus tôt? Une course contre la montre s'engage pour la retrouver avant qu'il ne soit trop tard.

C'est une très belle surprise que ce thriller psychologique sombre et parfaitement maîtrisé qui aborde les thèmes de la culpabilité et de la rédemption, mais aussi de l'importance de trouver sa place dans ce monde. J'ai été très sensible aux sujets évoqués ainsi qu'aux multiples personnages qui sont tous traités avec profondeur et apportent leur pièce à un puzzle des plus complexes. Plusieurs élèments donnent de l'envergure à ce roman : la double temporalité qui alterne entre l'époque actuelle où Véga mène l'enquête pour retrouver son amie, et ce qu'il s'est passé dix ans plus tôt. A cela viennent se greffer des références à la disparition de la tante de Katia, une sorte de légende mystérieuse qui a hanté l'enfance des deux amies. La population de Silverbro a été très marquée à l'époque par la disparition de cette jeune fille et les conséquences de ce drame ont perduré des années plus tard... La richesse de ce récit tient également au fait que les souvenirs de Véga tels que nous les apprenons, proviennent d'un roman qu'elle-même écrit, intitulé " A trop jouer avec le feu " ... et dans lequel elle consigne ses réflexions et remords vis à vis du drame qui s'est joué lorsqu'elle et Katia étaient adolescentes. De ce drame, personne n'est ressorti indemne, et les conséquences de leur geste semblent bien perdurer encore aujourd'hui...

Le portrait de la jeunesse suédoise vivant dans ces terres reculées est très sombre, mais certainement réaliste. Je ne connaissais pas cette autrice jusqu'alors, mais j'ai pleinement apprécié les références littéraires et poétiques semées au cours de ce récit au suspense vraiment bien dosé. Je remercie les Editions BlackLab via Netgalley pour cette découverte.