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En deux mots
Un stage, puis un emploi dans un institut qui rassemble les archives des écrivains va permettre à l’autrice de s’occuper de nombreux documents mais surtout d’approcher le couple Robbe-Grillet, objet de ses recherches. Un portrait tout en nuances et en contrastes du pape du nouveau roman et de son épouse.
Ma note
★★★ (bien aimé)
Ma chronique
Robbe-Grillet, sa femme et la stagiaire
Dans un roman aussi caustique que documenté, Emmanuelle Lambert retrace son emploi à l’IMEC et son travail avec le couple Robbe-Grillet. L’occasion de gratter le vernis de l’institut et celui du grand écrivain. On y apprend beaucoup et on s’y amuse tout autant.
C’est l’histoire d’une provinciale qui débarque à Paris pour ses études de lettres. Avide de culture et de rencontres, elle est prête à tout pour s’immerger dans le monde littéraire et accepte avec gourmandise son stage au sein d’un Institut qui est chargé de Récolter et classifier les archives des écrivains. Avec curiosité, mais aussi une certaine candeur, elle découvre un monde assez étonnant qui se cherche aussi. Les règles de classification ne sont pas vraiment définies, l’informatique est balbutiante ou inexistante, le responsable assez flou sur les tâches qu’on lui confie.
Mais l’expérience sera finalement concluante puisque deux ans plus tard, elle est convoquée pour un emploi, chargée prioritairement du fonds déposé par Alain Robbe-Grillet.
Pleine de bonne volonté, elle se dit qu’elle devrait commencer par lire les œuvres du pape du nouveau roman. Mais ses collègues l’en dissuadent : « Le secret était qu’il valait mieux ne pas lire les livres, pour avoir le temps d’apprendre à en parler. » La voilà donc assignée au tri de kilos d’archives, l’auteur et son épouse ayant pris soin de ne rien jeter, de leurs factures, leur correspondance ou leurs diapositives. Mais face à l’ampleur de la tâche – il est question de préparer une exposition – il est décidé de solliciter le couple, résidant dans un château normand. À quelque 80 ans, l’auteur de Dans le labyrinthe (titre prémonitoire) n’a rien perdu de sa verve et se dit même en train de préparer un nouveau roman. Mais on découvre aussi son épouse Catherine – la vraie régisseuse – dont la réputation sulfureuse n’est pas usurpée. Elle organisait des sessions sadomasochistes et recherchait des femmes délurées. Pour la jeune provinciale, ce couple va servir d’accélérateur à une initiation retracée ici avec humour. Car les exigences du couple vont devenir délirantes, le tout culminant dans la volonté du publier un ouvrage de « fantasmes » publicité ouverte à la pédophilie et l’inceste.
Emmanuelle Lambert, qui a travaillé au sein de l’IMEC (Institut mémoires de l’édition contemporaine) et suivi les travaux et le transfert des archives à l’abbaye d’Ardenne, près de Caen (« C’était l’une des plus importantes opérations de décentralisation culturelle de ces années-là, échafaudée par les cerveaux politiques du président de la région et du président de l’institut, un imposant éditeur aux lunettes fumées qui faisait un peu peur au Chef») s’inspire de cette expérience pour nous offrir ce roman d’apprentissage dans lequel ses collègues d’alors se reconnaîtront, même si les portraits ne sont pas forcément flatteurs. Car nous sommes en terrain miné où les egos se bousculent et où les jeux de pouvoir sont omniprésents.
Les coulisses du monde littéraire, les rivalités et les critiques acerbes demeurant un invariant de ce milieu qui estimait que ce que proposait Robbe-Grillet « n’était pas de la littérature parce qu’il n’y avait pas de continuité, pas de réactions en chaîne, pas de psychologie, à peine des personnages. Pas d’histoire à raconter. On l’accusait de formalisme, ce qui revenait à une sentence sans appel, condamnant ses livres à n’avoir jamais aucun lecteur. Un critique avait résumé la chose en disant que la place de Robbe-Grillet était à l’asile, pas dans les librairies. »
Mais au-delà des anecdotes croustillantes, c’est l’apprentissage de la femme dans ce milieu très masculin – pour ne pas dire plus – qui fait tout le sel du livre. Les remarques déplacées, les regards insistants, les attentes implicites vont aussi forger un caractère pas si docile que cela. Et lui offrir une expérience amoureuse avec Axel, un beau garçon devenu une évidence, « une évidence qui avait fini dans son lit, déterminé, doux, musculeux. »
En quittant l’Institut, la jeune femme emporte avec elle bien plus que des connaissances littéraires. Elle a acquis une maturité, une indépendance. Le monde littéraire est alors un terrain de jeu où elle compte bien laisser sa trace. Ce qu’elle fera au fil des ans avec des récits, romans et essais, en commençant par Mon grand écrivain, déjà consacré à Robbe-Grillet, Un peu de vie dans la mienne (2011), La Désertion, roman (2018), Giono, furioso (2019) couronné du prix Femina essai 2019 ou encore Sidonie Gabrielle Colette (2022).
Aucun respect
Emmanuelle Lambert
Éditions Stock
Roman
230 p., 20 €
EAN 9782234093829
Paru le 21/08/2024
Où ?
Le roman est situé principalement à Paris puis en Normandie, à Saint-Germain-la-Blanche-Herbe.
Quand ?
L’action se déroule dans les années 2000.
Ce qu’en dit l’éditeur
Une jeune femme idéaliste comme on peut l’être à vingt ans arrive à Paris à la fin des années 1990. On la suit dans sa découverte d’un milieu intellectuel qui a tout d’une caste d’hommes.
Elle y rencontre l’écrivain Alain Robbe-Grillet, imposant « Pape du Nouveau Roman », et son épouse Catherine, maîtresse-star de cérémonies sadomasochistes. Ils incarnent une certaine idée de la littérature et de la liberté sexuelle. Toutes choses auxquelles l’héroïne s’affronte tant bien que mal.
Raconté avec impertinence depuis aujourd’hui, son apprentissage, d’une drôlerie irrésistible, est un conte contemporain. Sa leçon est que la liberté s’exerce dans le jeu avec les autorités établies. Et sa morale, qu’il ne faut jamais sous-estimer les jeunes femmes.
Les critiques
Babelio
Lecteurs.com
Diacritik (Julia Simon)
Cult.News
Le Pavillon de la littérature (Apolline Elter)
Emmanuelle Lambert présente « Aucun respect » © Production Librairie Mollat
Les premières pages du livre
« 1 Sauf elle
C’était comme si tout le monde avait fait la fête sauf elle. On voulait l’emmener au Queen, une boîte de nuit des Champs-Élysées, la maquiller, la coiffer, lui faire fumer des joints, prendre des ecstas, lui mettre des cuissardes, des talons, des minijupes, des perruques, des porte-jarretelles, on voulait la faire boire, qu’elle danse sur des tables, dans des cages, qu’elle fasse la tournée des bars. Ça l’effrayait, elle avait tant besoin d’eau et de sommeil. Une vraie bête d’étable.
Un jour d’octobre Monsieur B., son professeur à l’université, lui avait dit : « Allez donc voir mon ami Joseph, je crois qu’il dirige plus ou moins les archives à l’Institut. C’est le seul qui s’y connaisse, pour votre truc. »
Pour le rendez-vous elle avait passé un nouveau pull, maille, manches trois-quarts. Elle n’en supportait pas le col roulé, l’éloignait de son cou avec des gestes désordonnés. Elle s’était mise à rougir, éternuer, balbutier, pour finir moite du dos et des mains. Elle avait chaud, elle avait peur.
Ils avaient parlé de ses recherches, de ce qui l’intéressait dans la littérature. Joseph l’écoutait en posant sur elle des yeux rétrécis, aiguisés d’un trait blanc si elle s’agitait. À la fin de l’entretien il lui avait proposé de faire un stage. Elle avait accepté, sans savoir en quoi cela pouvait consister.
Apparemment Joseph n’avait, lui non plus, aucune idée de ce que pouvait être un stage. Parfois il disparaissait sans lui avoir dit ce qu’il fallait faire. Elle montait, on la regardait avec un air de pitié amusée, « Ah Joseph n’est pas là non. »
« Là », tout le monde était beau et mince, savait comment s’habiller, et avait le sens de la repartie. Elle laissait des post-it avec des questions sur le bureau de Joseph. Et elle rentrait chez elle, au creux du studio, avec ses livres et ses appels à sa mère, sa grand-mère, ses tantes, ses amies, à une armée de femmes qui, bavardant d’un bout à l’autre de la France, retranchées au chaud de leurs maisons, tissaient autour d’elle une grande toile de fils téléphoniques sécurisante, attentive et domestique.
La semaine suivante Joseph descendait avec le paquet de post-it. Assis en équilibre sur un tabouret, il les prenait un par un, lançant chaque phrase avec « Oui, alors… » À mesure qu’il déchiffrait les questions Joseph se demandait à l’évidence si les réponses qu’il apporterait aux prochains post-it ne risquaient pas d’annuler celles qu’il venait de formuler, à la queue leu leu. Il finissait par poser les post-it en lui disant qu’elle n’avait qu’à lui faire un résumé. Puis il riait.
Hypnotisée par le motif du rideau masquant la porte d’entrée (il était censé donner au studio un côté boudoir), elle coupait des courgettes à un rythme régulier auquel se mêlait, dans son esprit, le bruissement des post-it carrés jaunes mixés, puis froissés par les mains solides de Joseph. Le poste de radio occupait l’espace sonore d’une présence familière, à laquelle elle prêtait peu attention.
Entre deux nouvelles, la radio avait diffusé un spot publicitaire pour la viande de veau « élevé sous la mère ». Pendant des années elle avait entendu « élevé sous la mer », se disant que cela devait donner à la viande un goût subtilement salé, jusqu’au jour où une sagacité relative lui avait fait vérifier l’information. Elle avait dû effacer l’image des veaux étouffés sous l’eau, ou équipés de tubas le temps d’atteindre la taille requise pour l’abattoir, pour la remplacer par une autre. Ils étaient désormais à l’endroit juste, à l’endroit réel, sous le pis des vaches. Le temps d’atteindre la taille requise pour l’abattoir.
C’était de l’élevage. Pas de l’apprentissage sous-marin.
Quand la radio était revenue sur les crimes du « tueur de l’Est parisien », elle avait arrêté de découper les légumes.
Depuis des mois, il violait et assassinait des femmes dans les arrondissements où habitaient la plupart de ses amies. Faute de pouvoir les enfermer chez elles, leurs mères leur avaient acheté des petites bombes lacrymogènes. Elles auraient sans doute préféré que les filles restent pour l’éternité dans leurs chambres d’adolescentes, posters aux murs, livres, radiocassette, coups de fil interminables. Si seulement elles étaient restées. Il n’y aurait plus jamais eu à avoir peur.
Lorsqu’elles sortaient le soir, entre filles, elles avaient un code de conduite censé les protéger. De retour chez elles, elles se téléphonaient. Si l’une d’entre elles était menacée, mais qu’elle pouvait répondre, elle devait dire qu’elle venait de raccompagner une amie, qui en réalité n’existait pas et à qui elles avaient préalablement donné un prénom fictif ; alors les autres prévenaient la police. Si le répondeur automatique s’enclenchait, les autres laissaient un message disant qu’elles avaient oublié leur carte orange et arriveraient deux minutes plus tard pour la récupérer ; si dans les deux minutes personne n’avait rappelé, elles prévenaient la police.
Pour veiller les unes sur les autres, elles faisaient ce que pouvaient faire des filles seules quand, dans la ville, on laissait circuler des ogres. Soit, presque rien.
2 L’association
L’Institut était une petite association tapie au fond d’une cour, dans les beaux quartiers parisiens. Plus tard il deviendrait une institution, une vraie, avec des déménagements, des recrutements, des procédures, du management, des réunions ; avec de l’inertie et des chaînes de mails, des « sauf erreur de ma part », des chefs, des sous-chefs, des aspirants chefs, et des professionnels. À cette époque, c’était un lieu de plaisir caché dans Paris, où s’agitaient des intellectuels très inventifs.
C’est beau, les débuts.
Elle pouvait y aller à pied. Descendre l’avenue de l’Opéra, passer devant le Louvre et, juste avant de traverser la Seine pour remonter la rue du Bac, saluer les oiseaux du jardin des Tuileries, canards, pigeons. Il n’y avait alors ni les corneilles, introduites depuis pour réguler l’invasion de ces derniers, ni les perruches qui, il y a quelques années, se sont échappées des caisses dans lesquelles on les transportait à l’aéroport d’Orly. Elles ont vite envahi les parcs et les bois d’Île-de-France. Les arbres parisiens sont maintenant pleins de leur agitation verte, et jacassante.
Tous les matins, la lumière bleutée, le froid, les vagues marron de la Seine, les reflets sur les vitres, les lumières aux fenêtres, les gens qui se préparent, l’image rassurante de la quotidienneté.
Le peuple de l’Institut lui semblait former une bande à laquelle elle n’appartiendrait jamais, trop éloignée d’eux dans le temps (elle était si jeune) et dans l’espace social (elle venait d’une petite banlieue résidentielle). Quand elle allait les saluer, elle revivait les cours d’éducation physique de son adolescence. Dans le gymnase sonore, elle faisait crisser la semelle de ses baskets sur le parquet en attendant que les filles athlétiques se soient choisies entre elles pour intégrer l’une des équipes de sport collectif. Activité qui se terminait par un drame prévisible puisqu’elle était à la fois asthmatique, distraite, et fort myope.
À l’Institut, elle aimait se cacher dans la cave pour y fouiller les boîtes d’archives. Les grises en carton, nouées par des rubans de tissu, profondes, grande contenance ; il fallait en sortir des piles de dossiers pleines de poussière. Les marron qu’on devait monter soi-même. Elle exhumait des feuilles manuscrites pour les photocopier, perpétuant ainsi la tradition qui voulait qu’un stage, jamais rémunéré, soit constitué d’un nombre de photocopies substantiel.
De temps à autre quelqu’un descendait vérifier qu’elle ne volait rien. On venait en effet de découvrir qu’une universitaire renommée rapportait chez elle des documents (programmes de théâtre, articles de presse, cartes postales promotionnelles), si elle les trouvait en plusieurs exemplaires dans les boîtes. Joseph, gêné, avait expliqué qu’on ne pouvait pas faire ça, on ne pouvait pas s’approprier les choses, vous imaginez, si tout le monde faisait ça, on n’aurait plus aucune trace de rien, même s’il était vrai que, lorsqu’il restait un exemplaire, ce n’était pas perdu pour la science. Au fond, sans vouloir le formuler, Joseph était d’accord avec la voleuse, position tout à fait incompatible avec son statut car, à l’Institut, Joseph se préparait à devenir de plus en plus important. Et donc, de plus en plus respectable.
Lorsqu’ils lisaient les archives remontées de la cave, Joseph et elle étaient tout émus. Ils éprouvaient le surgissement du passé traversant la graphie hésitante du manuscrit, le fragment de notes fébriles, le dessin griffonné, la planche de photographies ordinaires. Le simple morceau de papier conservé comme un trésor, selon un rite secret. Avec les palpitations de ces vies évanouies, elle faisait des listes ; son émotion retombait.
3 L’homme dans la cave
La lumière de la cave, ocre, poudreuse, était réfléchie par des murs de grosses pierres. Les sons s’éteignaient sur les rayonnages saturés de carton, où étaient empilées des boîtes étiquetées par des mains variées. Il faisait chaud. Parfois, on y descendait faire des photocopies, et le ronronnement de la machine emplissait l’espace d’un flux rauque, comme un battement de cœur.
Elle s’était assoupie devant le copieur quand un pas énergique et véloce l’avait tirée de sa torpeur. Dans l’encadrement de la porte se tenait un être gris, chemise, costume, cheveux. Grand et long comme un adolescent vite poussé, il portait une veste mal assortie à un pantalon trop court. Son strabisme était si aigu qu’on ne savait où regarder, et son visage s’en trouvait si opaque qu’elle n’aurait su dire s’il avait l’air amusé ou furieux.
L’homme de grande taille avait grommelé « Vous faites quoi ? » Elle avait répondu « Des photocopies », il avait dit « Pour quoi faire », et elle : « Pour faire des copies. »
Après quoi ils s’étaient regardés, enfin elle pensait qu’il la regardait, et elle, elle regardait l’arête de son nez.
Il avait souri mais d’un seul côté, on aurait dit qu’il ne parvenait pas à s’amuser en entier : « N’oubliez pas de remettre les originaux à leur place. »
Un temps.
« Bien sûr que non, je préfère les perdre. »
C’est comme ça qu’ils s’étaient rencontrés, avec le Chef.
Conspirateur, Joseph s’était étonné le lendemain qu’elle ait déjà fait la connaissance du Chef. Puis, pris d’une exaltation sectaire, il avait cru bon de préciser que non seulement le Chef dirigeait l’Institut, mais qu’il en était aussi le fondateur. Bravant le peu d’attention qu’elle portait à ces précisions biographiques, il avait insisté : le Chef avait créé l’Institut dix ans plus tôt.
Dans la voix de Joseph, elle entendait le regret des temps faciles où « la culture » était bien soutenue par l’État français. On dédiait l’argent public à des activités non lucratives, dans une sorte de beauté du geste d’intérêt général, profitable à tous. On avait idée que la science, la connaissance et l’émotion artistique pouvaient se transmettre, qu’il fallait pour cela des gens dont la vocation en était le partage. Des individus conscients qu’il y avait des choses plus grandes qu’eux-mêmes, et heureux de les servir, ou de les honorer.
À la fin des années 1980, le Chef avait donc tiré Joseph de son unité de recherche pour qu’il vienne travailler avec lui. Issu d’une famille bourgeoise, économiste de formation, le Chef était habile à naviguer dans les milieux parisiens. Il avait séduit les bonnes personnes. Et il avait obtenu les subventions.
Le Chef ne savait ni écrire, ni peindre, ni composer, et se lassait trop vite de tout pour faire de la recherche. Mais il avait une idée fixe. Il voulait rassembler les archives des créateurs qu’il admirait. Leurs lettres, leurs manuscrits, leurs carnets de travail, les livres annotés de leurs bibliothèques, leurs photographies, leurs journaux intimes, tout, toutes les traces, toutes les choses dérisoires ou grandioses, oubliées ou mises en scène, gratuites ou hors de prix, tout ce qu’on laisse derrière soi, il allait tout garder, bien au chaud, pour que rien ne meure. Il voulait fonder une famille dont les liens n’auraient pas été ceux du sang, mais ceux de l’art, et lui construire une grande pension qui jamais ne s’écroulerait.
À la fin de son stage, ils lui avaient proposé un contrat. Son refus avait vite effacé le sourire de triomphe de Joseph. Elle voulait poursuivre ses études.
Le Chef pensait qu’elle faisait une erreur. Ce n’était pas malin, elle avait tant à apprendre ici. Elle avait alors eu une phrase très sentencieuse, une phrase d’adulte (« Quand on commence quelque chose on le finit »). Il s’était foutu d’elle : « Il faut s’appuyer fort sur les principes, jusqu’à ce qu’ils cèdent. »
En la raccompagnant Joseph lui avait donné raison, qui sait ce qu’il aurait fait, lui, s’il avait fini les siennes, d’études… Enfin on verrait bien, et on se donnerait des nouvelles. »
À propos de l’autrice
Emmanuelle Lambert © Photo Philippe Matsas
Emmanuelle Lambert est l’autrice de romans et d’essais, parmi lesquels La Désertion (2018), Giono, furioso (2019 ; prix Femina essai), Le Garçon de mon père (2021) et Sidonie Gabrielle Colette (2022). (Source : Éditions Stock)
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