Auteur : Jean-Michel Leboulanger
Éditions : Mplus éditions
Parution le : 06 juin 2024
378 pages Thème : Thrillers
disponible sur le site de l'éditeur
à la FNAC et sur Amazon
Il faut toujours se méfier
de plus vieux que soi !
Après dix ans d'absence, Darius Blaski, le légendaire chef de la prestigieuse Brigade Kashmir, sort de sa retraite pour proposer un dernier coup à ses anciens compagnons d'armes. Un coup si tordu, si improbable et si machiavélique qu'il pourrait bien fonctionner. La plus belle des opérations dans une ultime apothéose.
Les vieux héros ont une expérience inégalée. Malgré l'arthrite, le diabète et le surpoids, ils carburent encore à l'adrénaline.
Entre arnaques et coups de théâtre, un roman bulldozer qui défonce joyeusement les règles de notre société. "
Un conseil, méfiez-vous de tout et de tout le monde ! J'exagère à peine au vu des nombreux rebondissements que vous trouverez au sein de ce récit. Oh oui, je vous vois venir, entre le titre qui nous indique des retraités, tueurs de surcroit ? Et un résumé où l'auteur appuie bien sur la retraire, dix ans d'absence et un dernier gros coup, mamma mia, nous allons en avoir pour nos frais ! Alors que Darius, retraité en Bretagne (trop bien) dans un petit coin de paradis du Finistère (encore mieux !) se retrouve à jouer de la gâchette après dix ans de silence pour sauver sa peau, c'est incompréhensible. Qui l'a retrouvé ? Et surtout qui lui en veut pour vouloir en faire un petit vieux de carpaccio ? Bien mal en a pris le commanditaire, car notre bon vieux Darius, même s'il n'est plus tout jeune, réussi à s'en sortir et à obtenir quelques infos. Si au moins son chien avait survécu, nous n'aurions pas eu autant d'aventure, mais soit, Paddy n'étant plus de ce monde, une petite vengeance va s'instaurer. Enfin, nous allons suivre des faits et gestes et nous allons surtout nous retrouver au sein d'une machination si grande que cela en donne le tournis.
Je n'aurai pas pensé apprécier autant ce récit, il faut bien dire que j'ai beaucoup rit en comprenant que nous allons retrouver une équipe qui ne s'est pas vu depuis dix ans, se reformer. La terrible brigade du nom de Kashmir qui a un sacré panel à son actif, mais je laisse le lecteur les découvrir. Non, ce que j'ai adoré, c'est les voir assis à une table tranquillement en Italie, un peu comme ces mafieux à qui personne n'oserait venir taper du pied. C'est très amusant, nous nous demandons bien comment une histoire pareille peut tenir, comment comprendre que des retraités, même militaire, puissent encore penser à un dernier coup de maître ? Et c'est bien là que cela fonctionne, pas avec des combats digne des plus grands karatéka, mais avec de la jugeote, des informations, de la prévoyance et des doigts de fées, même s'ils ne sont pas bleus ! Chaque membre de cette équipe a son rôle, sa manière de fonctionner, son petit truc qui lie le groupe entièrement. Et puis des année à se former avant d'être une équipe de "démolition" à l'époque, des liens sont crées. De nombreux liens, de l'amitié forte, des sentiments plus forts parfois, mais toujours ce besoin d'être dans l'action malgré tout, car qui serait assez fou pour répondre à une petite annonce de ce type ?
Darius est le chef de meute, celui qui donne les ordres, voit loin et vraiment je peux vous garantir que ce n'est pas à lui qu'on apprendra à faire la grimace. Le point final du récit, j'en parle de suite nous laisse avec ce sentiment de paix malgré tout. C'est un homme qui n'a pas froid aux yeux, prêts à tout pour son équipe et son cœur parfois malmené ne reste pas toujours sur le carreau. Une question me taraude sans qu'elle ne soit trop violente, était-il vraiment à la retraite ? Je pense que lorsque l'on a été dans ce genre de "travail" il en est impossible d'en ressortir indemne. Pour preuves physiquement certains on pris cher, je pense à Popeye, lui il est impayable, même s'il se trouve en fauteuil roulant et d'autres qui se sont tellement refait le visage que l'âge n'existe plus, mais parfois il faut bien un sacrifice pour ne pas être retrouvé pas vrai ? Alors oui, imaginez que vous vous promenez dans la rue et vous les voyez tous en train de boire un coup, personne ne pourrait imaginer qu'ils sont ce qu'ils sont. Mais d'une fenêtre visant sur le jardin d'une belle maison, c'est différent : certaines mallettes sont reconnaissables (pas par moi, je vous le garanti !) C'est une vengeance peut-être personnelle qui se transforme au fil des pages et du temps en quelque chose de bien plus gros. Le fil conducteur de la perte du chien n'est qu'un élément déclencheur et la suite est prometteuse.
Cette équipe ? Je ne dirais pas que je les ai tous apprécié, même s'ils ont tous un petit truc en plus (en évitant de parler d'un morceau de ferraille ou autre bien entendu). Un petit gout d'expendables avec un humour à la ocean eleven (je n'ai vu que celui-là) mais qu'importe le mélange fait fureur et on s'attache bien vite à ce petit groupe. Même si une taupe traine dans les parages et pas que chez eux, mais ça il fallait s'en douter. C'est bien ficelé, certaines scènes sont si risibles que cela en serait presque réalistes (surtout sur les pauvres policiers suisses qui n'ont rien demandé) et puis si lorsqu'ils avaient vingt ans de moins et les jambes pour courir, ils n'avaient pas encore des vraies "choses" à qui et à quoi tenir. Les temps changent, les visions se modifient et l'avenir incertain fait un peu peur. Oh bien entendu, l'auteur ne les pousse pas à être des surhommes, ils ont des compétences et n'ont pas trop perdu, sauf les kilos, ceux-là se posent bien là. Les cerveaux semblent encore intacts, seules les respirations risquent d'être coupées plus vite, ce qui fait que les plans sont millimétrés afin d'éviter des courses poursuites. La famille est un point important et si cette dernière, cette brigade retrouvée s'est élargie, c'est un élément qui ne peut être mis de côté. J'ai souri en comprenant que certains, qu'ils soient des enfants ou non, sont devenus un peu comme eux. Enfin, ils essaient car nulle ne peut les égaler autant dans leurs actions que dans leurs bêtises. Il faut dire que le projet est un peu, non carrément fou ! Mais il donne de nombreuses valeurs et cela fait réfléchir énormément. Est-ce que c'est la vérité ? Seul soi-même peut imaginer ce qu'il veut, je n'en dirais pas plus à ce sujet.
Alors arnaques ? Oh que oui et il y en a que l'on voit venir et d'autres où c'est carrément impensables et donc imprévues. Coups de théâtre ? Alors sincèrement, la fin m'a laissé sur les fesses, juste avant le dernier chapitre qui est déjà fort en émotions, mais tout ce que nous apprenons c'est du grand Darius ! Je vous vois imaginer, mais même avec de l'imagination et un cerveau tortueux, vous n'aurez pas la totalité de ce qui se produit vraiment. Quand à la société dans laquelle nous vivons, les valeurs émises, le coup de pied dans la fourmilière qui ne fait que bouger une petite vague... Parfois il suffit de peu pour que les choses changent un pas à la fois. Nulle ne peut réussir à obtenir tout pour tout le monde, mais si le changement pouvait s'effectuer en douceur et éviter des prisons dorées, un jour peut-être que ce que Darius a implanté dans l'esprit des gens verra le jour sous une belle plante (et pas de marijuana) Les personnages jouent cartes sur tables quand ils le peuvent et n'hésitent pas à user de stratagèmes pour sortir l'artillerie lourdes. Alors pas de supers beaux gosses dans le livre ni même de bombasses et franchement cela fait du bien d'avoir des "héros" du quotidien, avec des valeurs qui leur sont propres. Il est clair que nous n'avons pas tous les mêmes, mais comment leur en vouloir en comprenant combien ils sont manipulés ? Et puis le dernier chapitre qui nous montre qu'un peu de bonheur peut enfin arriver ? C'est au bon vouloir du lecteur, bien entendu, mais cette petite pointe de "romance" qui a su durer par-delà bon nombre d'obstacles et d'années ne s'est pas éteinte.
" Darius eut la soudaine envie de tout laisser tomber. Il pensait récupérer des guerriers, et il avait gagné qu'une bande de collégiens en colonie de vacances. C'était sa faute. Il aurait dû insister davantage sur la discipline. Sa montre indiquait minuit. Dans précisément vingt-quatre heures commencerait l'opération House of the body, comme il l'avait surnommée d'après la chanson de Led Zeppelin. En face, de l'autre côté du canal, des fenêtres étaient allumées à la façade du palais. Visiblement, il y avait réception chez Edgar de Savenay...
- On annule tout... J'ai pensé pouvoir faire un gros coup avec vous, je me suis trompé. Vous pouvez vous barrer. Je me démerderais tout seul.
- Arrêtes tes conneries. On ne t'a pas suivi jusqu'ici pour t'entendre dire que tu arrêtais tout. Je te signale qu'on est plus à la caserne, et que nous aussi nous avons des trucs à régler au quotidien. Tout le monde a laissé ce qu'il avait sur le feu pour te rejoindre... "