Alix Lerasle – Du verre entre les doigts ***

Par Laure F. @LFolavril

Le Castor Astral – août 2024 –

*

Dans ce roman écrit en vers, il est question d’une maison comme un corps étrange, aux murs rugueux, aux surfaces anguleuses. Il y a la mère qui a mal mal mal, le grand grand frère qui s’est carapaté et le petit frère Nati, qui est différent, qui ne grandit pas comme les autres, fait des crises qui le jettent à terre. Il y a l’absence du père, surtout. Et il y a la narratrice, une enfant qui ne mange pas beaucoup, pour que la faim lui tienne compagnie. La narratrice qui rêve d’être une autre. Son double, l’enfant rêvée qui la martyrise. Elle passe son temps à taire les mots et la tristesse qui aimeraient sortir de son corps. Dès les premiers mots de ce roman tout en vers libres, on sent tout de suite l’oppression de cette maison, on la ressent, elle est palpable. C’est une maison pleine d’ombres et de silences. Une maison qui fait suffoquer, une maison ogresse qui oppresse. À travers une écriture hypnotique, Alix Lerasle nous délivre le portrait s’une enfant prisonnière de sa famille et de son mal-être, peu à peu le secret qui l’habite se révèle à travers un huis clos saisissant.