Le Clan des Belen

Clan Belen
Clan Belen
Nora a décidé de tout quitter : Paris, son cabinet de vétérinaire, son appartement, le père de sa fille. Elle va retrouver son village d'enfance pour un nouveau départ avec Alice, loin de l'agitation parisienne. Mais en renouant avec ses racines au cœur de l'immense forêt des Ardennes, Nora revient vers les ombres qu'elle avait laissées derrière elle.
Un soir, elle sauve un loup blessé trouvé sur la route... C'est le début d'un engrenage qui va l'entraîner dans un dangereux conflit entre des villageois superstitieux et les Belen, une inquiétante famille étrangement liée aux loups des Ardennes. Dans une atmosphère de tension permanente et de disparitions, elle va devoir affronter les préjugés et les légendes...
Clan Belen
Pourquoi ce livre ? À dire vrai, je n'avais jamais entendu parler de ce titre avant de le voir nominé pour le Prix Livraddict dans la catégorie Fantastique. Vérité d’autant plus surprenante qu’il fut un temps où je suivais assidûment le catalogue Scrineo. Mais c’est certes moins le cas depuis quelques années.
Le Clan des Belen m’a donné envie par cet argument de revisiter les mythes connus dans le Fantastique. La couverture laisse peu de doutes quant à la légende revisitée ici et j'étais curieuse de voir quel traitement lui donnerait l’autrice pour lui donner un souffle original.
Sans faire durer le suspens trop longtemps, je suis totalement passée à côté de cette lecture… La principale raison de ma désillusion concerne le traitement du mythe. Au travers de l’héroïne, on va se rapprocher de ce climax de peur au sein d’une population qui ne comprend pas mais qui veut régler la solution par elle-même. Résultat, cela entretient les bains de sang et fait gonfler la peur jusqu'à son paroxysme.
Le problème repose surtout sur la perception de la situation par l'héroïne. Au départ, elle réagit comme le ferait un adulte rationnel : elle écarte les accusations et agit selon ses valeurs, notamment celle d’aider tout être en détresse. Très vite, elle est emportée dans ce maelstrom de haine parce qu'elle a donné le sentiment de s’opposer aux habitants de ce petit village des Ardennes. Dans un premier temps, Nora refuse de voir, refuse de croire. Et il suffit d’un petit élément de rien du tout pour que la rationalité soit balayée par le fantasque. De là, tout s’effondre et au lieu d’essayer de comprendre, elle fuit.
Résumé ainsi, on a l’impression que les choses sont intenses et déroulent rapidement. En réalité, le récit comporte beaucoup de longueurs. Tout au long de ma lecture, excepté la fin, j’ai lu ce roman sans aucune curiosité, plutôt une patience polie pour savoir quand et comment les choses explosaient. Quant à la fin, j’ai eu le sentiment que l'autrice ne savait pas où allait, n’avait pas pensé la résolution de tout ça. Du coup, j’ai bien aimé la brutalité finale et en même temps, j’ai le sentiment d'avoir été flouée. Rien ne laissait penser un tel revirement, un tel coup d'éclat, une telle révélation dans le récit… Ce sentiment d'avoir été menée par le bout de la baguette n’est pas agréable, surtout qu'aucun indice ne vient conforter ce choix scénaristique. Bref, je ne fus pas du tout conquise.
Pour ne rien arranger, les personnages m'ont laissée indifférente, en dehors des fameux Belen - que l’on ne voit quasiment pas du récit. Nora a pourtant des valeurs que je partage, cependant elle est trop incohérente avec lesdites valeurs pour s’attirer mon empathie et mon attachement. Je préfère sa fille, innocente, radieuse, un joli rayon de soleil d’insouciance dans la grisaille ardennaise. Idem pour la tante Simone, dont le surnom mamita m’a fait fondre autant qu’elle. Je l'ai beaucoup appréciée pour sa gentillesse et sa prévenance, mais j’ai trouvé sa présence et sa disponibilité irréalistes, comme si elle n'avait pas de vie à elle depuis tout ce temps sans Nora… J'ai été très blasée par Hadrien dès le départ, il a le comportement soit d’un lapin, soit d’un petit morveux. Les autres hommes que l’on croise sont des caricatures… … Même les Belen, en dépit de leur aura magnétique. Je suis vraiment déçue de ne pas les avoir davantage croisés. Surtout Samuel et le patriarche du clan, qui semblent les plus sensés dans tout ce délire. Cependant, même Vladimir dégageait quelque chose attractif dans sa folie.
Clan Belen
Dans un style fluide, l’autrice tente de rendre un souffle plus épique et aux sonorités modernes aux légendes des lycans. Malheureusement ça n’a pas pris avec moi. L'inconstance de l'héroïne et un rythme en dents-de-scie auront eu raison de ma curiosité. Même la fin est tirée par les cheveux, avec une résolution qui ne sort de nulle part. Non, décidément, je n'étais pas le public cible.
Clan Belen
09/20