Charles Bukowski, né Heinrich Karl Bukowski (1920-1994) est un écrivain américain d’origine allemande. Après avoir fait mille métiers, certains plus sordides que postier ou employé de bureau, connu la misère et la prison, il se lance dans l’écriture de poèmes, de romans comme Le Postier (1971), Factotum (1975) ou Women (1979) et de nouvelles comme Au Sud de nulle part (1973).
Recueil de vingt-sept nouvelles, certainement basées sur des expériences autobiographiques (« Toute ma vie, j’avais désiré devenir écrivain, mais maintenant que je tenais le bon bout, rien ne venait. ») dont les héros se nomment ou non Chinaski son pseudonyme littéraire (« Je m’appelle Henry Chinaski, poète. Je suis profond, je suis magnifique. Des couilles. En plus, c’est vrai, j’ai vraiment des couilles magnifiques. »)
Si vous n’avez jamais lu cet écrivain, ce bouquin est parfait pour l’aborder, le découvrir, car très caractéristique de son style provocateur et de ses obsessions. Une littérature sans compromis.
Lire Bukowski, c’est plonger dans la vie des marginaux de la société américaine. Le monde des champs de courses, des bars miteux où l’on boit des alcools forts et des bières jusqu’à plus soif en matant les cuisses d’ex-beautés un peu tapées prêtes à tout pour un verre gratuit. Ecriture directe et sans fioritures, réalisme cru où le sordide par ses excès prête à sourire dans un premier temps mais dissimule mal la solitude, l’alcoolisme, la grande misère sexuelle et l’incompréhension des personnages face à cet autre monde, si proche d’eux mais si loin tout autant, qu’ils rejettent ou les rejette.
Ouvrez ce bouquin pour découvrir l’histoire de cet homme amoureux d’un mannequin dans une vitrine [L’amour pour $ 17,50], d’un cannibale bien monté [Maja Thurup], d’un tueur à gages dont l’activité est un boulot comme un autre [Un boulot comme un autre] etc… Au Sud de nulle part, une collection de types bien à l’ouest !
« Je ne peux pas dire que je haïssais le monde des hommes et des femmes, mais je ressentais un certain dégoût qui me séparait des artisans, des commerçants, des menteurs, des amants, et maintenant des dizaines d’années plus tard, je ressens ce même dégoût. Bien sûr, cela n’est que l’histoire d’un homme, ma conception de la réalité. Si vous poursuivez votre lecture, la prochaine nouvelle sera peut-être plus gaie. J’espère. » [Deux pochards]