La Callas. L’enfance d’une diva. Gaspard NJOCK – 2020 (BD) + Bulleurs du mercredi

Par Vivrelivre @blandinelanza

La Callas
L'enfance d'une diva

Gaspard NJOCK

Nouveau Monde Editions, 2020
112 pages

Thèmes : Biographie, Musique, Famille, Grèce

Maria Callas, nous connaissons tous, ou tout du moins dans les grandes lignes.
L'Opéra, sa voix exceptionnelle, ses caprices et sa tumultueuse vie amoureuse.

Ils aiment tous La Callas, mais personne n'aime Mary Kaloyeropoulou.
Moi non plus d'ailleurs !

Gaspard Njock, musicologue (et admirateur), n'a pas choisi de nous présenter " la Bible de l'Opéra " (ainsi surnommée par Léonard Bernstein) au sommet de son Art, mais à ses prémices, lorsqu'enfant, elle subissait les disputes parentales et les ires maternelles. Lorsqu'elle découvrit la puissance et le pouvoir de sa voix, elle est encore aux Etats-Unis, à New-York où elle est née le 2 décembre 1923 sous le nom de Maria Anna Cecilia Sofia Kalogeropoulos (l'orthographe diffère), et simplement appelée Mary.

A 14 ans, alors que sa sœur aînée est mystérieusement partie, Mary apprend qu'elle va la rejoindre à Athènes, en Grèce avec sa mère. La séparation d'avec son père est brutale et la marquera à jamais.

Tyrannique, sa mère s'improvise impresario et entend bien régenter la vie de sa fille et sa carrière.

J'étais le bon prétexte sur lequel elle pouvait bâtir ses propres rêves.

Alors qu'aux Etats-Unis, la vie n'était pas facile suite au krach boursier, la guerre et l'occupation noircissent celle à Athènes. Mary se réfugie dans le chant et trouve en ses professeures des mères de substitution. Jusqu'à ce qu'elle doive encore partir...

On se nourrit de nos fantasmes pour croire en une autre vie possible. Tous ces gens veulent exister. Mais en réalité, personne ne sait pourquoi, il vit sur cette terre.

L'angle biographique choisi par Gasard Njock ainsi que son parti pris graphique sont intéressants, même si le premier m'a bien plus convaincue que le deuxième.

Le trait, qui ne m'a pas spécialement plu, n'a pas le relief que nous suggère la couverture. C'est dommage.
Ses planches, tout en monochromie aquarellée dont la couleur change en fonction de l'époque et/ou du lieu sont relativement plates alors que la vie de Mary est malmenée et forte de rebondissements qui l'impacteront durablement.
Le dessin prend des allures surréalistes, virevoltant de couleurs, une seule fois pour la représenter en Isolde, de l'opéra de Wagner, Tristan et Isolde.

Comme pour beaucoup, c'est uniquement la voix exceptionnelle de La Callas qui s'impose à moi lorsqu'on dit son nom, et pas sa vie, ni son caractère, ni les épreuves traversées. Chose qu'elle regrettait déjà de son vivant, elle qui a disparu à 54 ans, emportée par une crise cardiaque.

Un album qui m'a permis d'apprendre mais qui ne m'a pas totalement plu.
L'auteur nous livre en toute fin un dossier sur le lien entre la bande dessinée et l'opéra, et la manière dont il a choisi de l'illustrer. Intéressant mais pointu, trop peut-être.

Cette semaine, j'accueille les Bulleurs, cliquez sur leurs noms pour lire leur chronique