Ma note Ma chronique Si le titre n’avait été préempté par Alexandre Dumas, Faïza Guène aurait pu appeler son roman Vingt ans après, car c’est l’écart qui sépare Kiffe, kiffe demain et Kiffe, kiffe hier. On y retrouve Doria à 35 ans, au chômage, en train de se séparer de Steve, son mari, et contrainte d’affronter la vie avec sa fille de sept ans. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ce n’est pas facile. Il faut jongler avec les horaires, se faire réprimander à chaque retard à l’école, faire attention aux cyclistes qui peuvent se coucher sur sa petite voiture rouge, ce symbole d’indépendance chèrement acquis. Kiffe kiffe hier ? Où ? Quand ? Ce qu’en dit l’éditeur Les critiques Les premières pages du livre Je me souviens de la dernière fois que j’ai couru, c’était en avril 2020, pendant la pandémie. J’avais rempli une attestation et enfilé un vieux jogging pour prendre l’air hors de mon appartement sans balcon. Motif : sport. LOL. Et pas de jugement s’il vous plaît, je rappelle que certains d’entre vous ont désinfecté leurs courses et ont été vaccinés à trois reprises. Je répète : TROIS REPRISES. Vous ne pouvez pas me voir mais actuellement, je fais le signe trois avec les doigts pour accentuer l’aspect tragique de l’information. Je vous rassure, c’est oublié. Personne ne vous en veut. Crevons l’abcès maintenant, et après, promis, je n’en parlerai plus. Ce qui s’est passé pendant le covid reste dans le covid. Non, désolée, je refuse de dire LA covid, je persisterai à dire LE covid, parce que, breaking news, un truc qui vous enferme à la maison, qui vous sape le moral chaque jour que Dieu fait, vous empêche de travailler et de penser à l’avenir, c’est forcément MASCULIN. J’ai détesté ce que ce virus a fait de moi, comme vous tou.s.tes. J’utilise ici l’écriture inclusive pour prouver que je n’ai rien contre une forme de graphie non sexiste mais ce sera la dernière fois. Ça me prendrait un temps fou et augmenterait fortement la probabilité que ce livre soit publié à titre posthume. « Oui bah la prochaine fois, je ferme la grille hein ! La bande des mamans du quartier postée devant l’école me regarde passer, ce qui me pousse intuitivement à modifier ma démarche. Lorsque j’essaie d’avoir de l’assurance, je pense toujours à Nicolas Sarkozy sur la dalle d’Argenteuil en 2005 quand il a proposé de débarrasser les braves gens de la racaille. Jamais vu quelqu’un d’aussi confiant. Même Terminator aurait hésité à se risquer à ce genre de provocation. En tout cas, la stratégie de Monsieur Propre a été payante puisqu’il a été élu en 2007 grâce à ses slogans de dératiseur. Un bon paquet de chauffeurs de taxi vous diraient que c’est précisément à partir de là que notre pays a commencé à couler. Je l’ai dit, je demande la protection d’Allah. J’ai appris qu’il fallait toujours souscrire à une assurance qui a fait ses preuves. La boule à facettes de Ouarzazate me demande si je suis pressée ? Bien sûr que je suis pressée. Toujours lorsqu’il s’agit d’esquiver une conversation embarrassante. C’est la règle numéro uno. Djellaba Guépard prend l’avantage : « Ça fait longtemps qu’on n’a pas vu ton mari ?! » On dit que l’histoire se répète et c’est peut-être un peu vrai. Extraits « De mon côté, je n’ai pas la haine contre les hommes. Je parlerais plutôt de désintérêt. Ils ont simplement perdu mon attention, comme quand on décroche à la vingt-sixième minute d’un film qui s’essouffle. Une grosse fatigue. Une sensation de lourdeur. Voilà mon sentiment : quand je pense aux hommes me vient une énorme paresse. Je me dis juste : un homme ? La flemme. » À propos de l’autrice Dès son premier roman (Kiffe kiffe demain, Hachette littérature, 2004), Faïza Guène s’est imposée comme une des voix les plus originales de la littérature française. Chez Fayard elle a également signé Un homme, ça ne pleure pas. (Source : Éditions Fayard) Page Wikipédia de l’autrice Tags
★★★ (bien aimé)Doria, célibattante de 35 ans
Entre « Kiffe, kiffe demain », le premier roman de Faïza Guène, et « Kiffe, kiffe hier », vingt ans se sont écoulés. L’heure d’un bilan qui n’est guère reluisant, mais surtout le moment de repartir au front avec une folle envie d’émancipation et l’humour en bandoulière.
Alors Doria peste et s’emporte contre un système qui l’étouffe. Mais elle le fait avec faconde, avec un sens de la formule ravageuse, avec un humour qui met un peu de baume sur des blessures loin d’être refermées. Les hommes, qui « n’ont rien à faire de spécial en dehors de naître » sont les premiers à trinquer : « Ils se reposent sur les lauriers de leurs succès passés pour continuer de nous dominer. Ils estiment sûrement qu’ils ont fait leurs preuves et ce n’est pas faux si on jette un œil sur le CV de ces messieurs. Exemples : la chasse, l’armée, la guitare électrique, l’esclavage, la construction de huttes, le viol. Liste non exhaustive. »
Et à propos de listes, celles que dresse Doria valent le détour, à commencer par celle « des choses les plus stupides jamais inventées » comme « la doudoune sans manches, les bars à chats et le ministère de la Justice. » Ou encore celle des choses primordiales de la semaine : « Résilier mon abonnement Basic Fit, m’épiler la moustache, imprimer des CV, racheter de la lessive (promo Auchan sur le pack Le Chat Sensitive 34 lavages), trouver une avocate pour déposer la demande de divorce, arroser les plantes. » Le tout culminant avec la « liste des choses qui assassinent notre vie de couple » et dans laquelle on trouve notamment « la quasi-disparition de nos moments d’intimité même si c’était pas foufou ; Ne plus s’embrasser pour se dire bonjour ou bonsoir; Les prélèvements sur notre compte commun d’un site de poker en ligne avec des montants allant de 80 à 300 euros ; L’odeur de la bière; La télévision allumée en continu; Emporter aux toilettes son iPhone qui a encore changé de code; Ce numéro qui revenait à de nombreuses reprises sur le relevé téléphonique. » Vivement la « liste des choses à accomplir pour entamer un nouveau chapitre de ma vie. »
Au couple qui se déchire, on ajoutera une mère un peu déboussolée, ce qui nous offre quelques scènes savoureuses, par exemple quand « au lieu d’utiliser les AirPods que je lui ai offerts, elle persiste à coincer son téléphone contre sa joue dans son hijab. Bon, OK, ce ne sont pas des vrais AirPods mais plutôt un plagiat disponible sur Amazon pour la modique somme de 19,90 euros. Je tiens à dire que j’ai commandé les mêmes pour moi et qu’ils fonctionnent, ils sont aussi performants que les originaux. Je peux carrément entendre les salariés de l’usine qui les fabrique à Shenzhen quand ils toussent. »
Fort heureusement, il y a les amis qui, même s’ils sont aussi en galère, aident à tenir le coup. Rita, « femme blanche et maigre de 59 ans qui a vaincu deux cancers et a accouché sous X à 17 ans dans son village » et Hamoudi « spécialiste des théories du complot absurdes », qui se forme comme moniteur d’auto-école, vont aider Doria à garder le moral malgré tous ses déboires.
Faïza Guène n’a rien perdu de son mordant et de son sens de la formule pour nous raconter le quotidien de Doria. On se régale de ses punchlines et de sa volonté de mettre en avant cette population d’immigrés et leur descendance dans une France qui, durant les 20 dernières années, a plutôt régressé, laissant le racisme et le sexisme s’épanouir. Raison de plus pour ne pas baisser les armes !
Faïza Guène
Éditions Fayard
Roman
260 p., 19,90 €
EAN 97800000
Paru le 22/08/2024
Le roman est situé principalement dans le 9.3, à Sevran, Bondy, Drancy, Livry-Gargan.
L’action se déroule de nos jours.
« La relecture du passé avec les yeux du présent n’est pas une mince affaire. Ça me rappelle ma première paire de lunettes. Si personne ne s’était aperçu que j’étais myope, j’aurais continué à trouver le monde flou tout à fait acceptable. »
Doria a déjà̀ trente-cinq ans et elle a réussi l’exploit de ne pas perdre son humour en chemin. Ce n’était pas gagné́ quand on voit ce que le monde est devenu. Mais n’est-ce pas un peu trop tôt pour trouver que c’était mieux avant ?
À l’image du pays, elle est à̀ un carrefour : elle doit trancher entre nostalgie et espoir, se remettre en question avant de virer réac.
Car c’est le genre d’imprévu qui arrive même aux meilleurs.
Vingt ans après le succès de Kiffe kiffe demain, dans une langue qui n’appartient qu’à̀ elle, et avec un regard d’une acuité́ unique, Faïza Guène ranime le personnage de Doria qui n’est plus une adolescente mais une femme. Elle ne craint pas d’aborder les sujets qui fâchent, mais avec humour et une tendresse pour le genre humain qui ne s’est jamais démentie.
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Jean-François Dauven, directeur éditorial de Fayard présente Kiffe Kiffe hier ? de Faïza Guène. © Production Livres Hebdo
« 1.
Aujourd’hui, c’est lundi et comme tous les lundis, je cours comme une cinglée pour déposer le petit à l’heure à l’école. Marre de passer pour une mère indigne. Trois retards la semaine dernière et ce matin : rebelote. Ça commence mal. Je précise qu’on est seulement le 22 septembre et que je suis déjà dans le collimateur. Depuis la rentrée des classes, j’encaisse sans broncher les regards méprisants de la directrice, Mme Hibou. Ce n’est pas vraiment comme ça qu’elle s’appelle mais la ressemblance est flagrante. D’ailleurs, elle sait tourner la tête à 270 degrés, comme le grand-duc. C’est une espèce protégée, j’ai appris ça sur YouTube. Renseignez-vous, c’est fascinant.
Sans même me saluer, elle lève ses sourcils mal épilés en regardant dans l’ordre : la gardienne + sa montre + moi + le ciel, tout ça d’un air ouvertement réprobateur. Bon OK, je suis en retard, mais est-ce que ça mérite une chorégraphie pareille ? J’ai certainement perdu mon humanité en chemin car bien qu’étant un être fait de chair et de sang, je n’ai même pas droit à un simple bonjour.
Pas loin de me lapider contre le portail, la gardienne, elle, hoche carrément la tête de droite à gauche en croisant les bras. Le genre de pose dont seules les gardiennes ont le secret. C’est tout juste si elle ne fait pas : « PFFF ! » En termes de mépris, je vous mets au défi de faire pire en une seule syllabe.
Je dois ravaler mon orgueil. Je n’ai pas d’autre choix possible. Déjà parce que je suis en tort, et ensuite parce que je fais assez honte à mon fils comme ça. Mais surtout, on vient de se taper le chemin de l’école en courant. Sachant que nous vivons à douze minutes de cet établissement classé REP+, j’ai trop transpiré pour tenir tête à quiconque. Je renonce à faire une scène à ces deux adultes peu indulgentes en ayant le nez luisant et des auréoles sous les bras.
Normalement, à 35 ans, je ne devrais plus courir. Même pressée, le bus à mon âge je le regarde filer avec un brin de malice : « Bye bye baby, ne regrette rien, go vivre ta vie de bus, j’essaierai de t’oublier avec le suivant qui arrive dans six minutes direction Pont-de-Bondy Inch’Allah. »
Pas sûre qu’en 2024, en France, ce soit toujours admis de mentionner Allah sans autorisation préalable : à vérifier.
Vous l’aurez compris, j’ai vieilli.
Comme je le disais, confinée et à la recherche de stratégies d’évasion, j’avais choisi l’option passionnée de running pour mon échappée belle.
Hop, un jeudi à 18 heures, je suis descendue faire deux tours de pâté de maisons à grandes enjambées, impatiente de croiser la police municipale à cheval pour montrer ma petite autorisation dûment remplie et signée. Il faut se remettre dans le contexte ; une verbalisation ça faisait toujours une interaction sociale de gagnée. À ce propos, ne vous imaginez pas que les keufs de la police montée sont dupes. Ils sont en hauteur, ça les rend sûrement moins bêtes que leurs collègues, mes petits cavaliers de la loi, los jinetes de la ley, en espagnol je trouve que ça en jette. C’est sûr qu’ils étaient parfaitement capables de faire la distinction entre un vrai sportif et les mythos dans mon genre qui ont enfilé un jogging bouloché avec un seul objectif : quitter leur univers carcéral pour ne pas virer dingo.
Résultat, je me suis foulé une cheville et j’ai pleuré en silence des larmes de sang. J’exagère un peu les faits pour la dimension dramatique. Bref, tout ce détour pour affirmer un principe incontestable : à l’âge adulte, on devrait courir uniquement pour des raisons de SURVIE.
Devant la grille de cette école et pile sous la devise Liberté, Égalité, Fraternité, je vais devoir m’écraser et me confondre en excuses, car je confie mon enfant à la République française et elle me le rend bien (en vrai, bof).
J’embrasse enfin mon grand garçon, 7 ans depuis juillet dernier, et je m’éloigne en faisant le dos rond, comme on avait coutume de le faire au colonel Kadhafi avant de l’assassiner.
La gardienne ainsi que le hibou n’ont pas l’air sensibles à mon déversement de politesse.
– Excusez-moi mesdames ! Ça n’arrivera plus ! Merci ! Encore désolée, bonne journée… »
Je leur lance un dernier sourire, des plus hypocrites, qu’elles ne me rendent pas. Ça me met la rage mais ainsi va la vie. Après tout, qui n’a jamais ravalé un « ta mère » de bon matin ? Pas besoin d’être l’algorithme Instagram pour deviner ce qu’elles pensent de moi ces deux-là. Peu probable qu’elles m’offrent un mug « meilleure maman du monde » à mon anniversaire.
Pourquoi est-ce qu’on se juge si sévèrement entre femmes ? Ne me parlez pas de sororité tout en me faisant un croche-pattes dans l’espoir que je chute. Répondez honnêtement : qui connaissait ce mot avant 2018 ? Le Petit Robert en personne ignorait son existence : « Ah bon ? Y a un équivalent féminin à la fraternité ? Il faut prévenir ! Je n’étais pas au courant ! »
Bref, mes collègues mamans me scrutent de haut en bas, au point que ça me pique la peau. À ce prix-là, autant faire un scanner à l’hôpital public qui au moins serait remboursé par la Sécu. J’admire le flow qu’elles ont dans leur djellaba léopard, strassée « Gucci », ou en velours frappé, parfait pour épouser les formes. Tous les matins devant l’école, c’est la fashion week pour qui sait apprécier.
Pas folle, je récite des versets du Coran pour empêcher leur mauvais œil de m’atteindre. Ce n’est pas de la superstition mais une formalité obligatoire si on veut survivre parmi les louves, et comme je ne suis pas Mowgli, je fais ce que je peux. Une fois, l’une d’entre elles, qui a la faculté hors du commun de faire un gosse chaque fois qu’elle éternue, m’a complimentée sur ma tenue vestimentaire. Croyez-le ou non, le soir même mon chemisier a pris feu. C’était pas un accident j’vous dis ! J’étais littéralement EN FLAMMES !!! Et ne me dites pas que c’est la matière de mes fringues le problème. Rien à voir avec le polyester mais bien avec l’œil. Les sorties d’école sont hostiles, il faut le savoir et avoir la capacité d’esquiver les coups. Et surtout, ne jamais s’inscrire sur les listes de représentants de parents d’élèves, jamais, à moins que vous ne vouliez qu’on vous fasse la peau. En tant que débutante, j’ai commis cette erreur l’année dernière et ça n’a pas loupé : j’ai été menacée et intimidée par la championne en titre : Mme Bejouj, présidente des parents d’élèves. La daronne à l’allure la plus laïque que je connaisse.
Se sentant totalement légitime, car détentrice d’un BTS communication et d’une veste Zara, son projet était assez clair : rester au pouvoir le plus longtemps possible. Rien à envier au président camerounais Paul Biya, surtout avec des gamins qui redoublent. J’ai évidemment retiré ma candidature illico presto, car j’ai déjà assez de problèmes, et aussi parce que le jour du vote, je l’ai entendue demander aux autres parents de vérifier si les fiches étaient bien « rempliTes ». Normalement, pour ce genre de faute, c’est ni oubli ni pardon, surtout s’agissant d’une ambassadrice du savoir. Je le répète : elle a obtenu un BTS, et avouez-le, ça vous met tous à genoux.
Donc les Mafia’s Mammas, comme tous les matins, au lieu de rentrer à la baraque pour rentabiliser le montant du loyer, décident de traîner devant l’école afin de bavarder et commérer. Parfois, elles restent devant les grilles, à jeun, jusqu’à au moins 11 heures. En changeant régulièrement de jambe d’appui, elles pourraient tenir jusqu’à midi facile, sauf en cas de promo chez Action bien sûr. Alors là, elles jetteraient leurs gosses dans la cour et s’éparpilleraient comme des militants socialistes au premier tour d’une élection présidentielle. C’est bien normal, qui ne craquerait pas pour les petits plateaux en miroir et métal doré à 5,79 euros ?
À mon passage, djellaba strassée Gucci brise le silence : « Ça va Doria ? t’es pressée ? »
Moi (dans ma tête) :
« بِسْمِ اللَّهِ الرَّحْمَنِ الرَّحِيمِ قُلْ أَعُوذُ بِرَبِّ الْفَلَقِ
Ce n’est pas un hasard si le guépard est considéré comme l’un des prédateurs les plus dangereux de la savane. La preuve, cette attaque que je n’avais pas vue venir. La question est clairement sans gêne et j’ai bien envie d’y répondre : « C’est marrant, moi aussi ça fait longtemps que j’ai pas vu mon mari ! »
Tous les objectifs sont maintenant braqués sur moi. Alors que ma transpiration venait à peine de sécher, voilà qu’elles font redémarrer mes glandes sudoripares. Sudoripares ? Vous l’avez ou pas ? Bah voilà, bien fait, fallait suivre en cours de sciences naturelles.
Bien entendu, j’ai menti. Pas envie de raconter ma vie aux Beatles de la djellaba. J’ai simplement répondu : « Il travaille beaucoup, c’est pour ça. »
Les stars montantes de l’élégance sans chaussettes n’ont pas l’air convaincues par ma réponse type de la France qui se lève tôt. Je prends évidemment soin de ne pas les regarder droit dans les yeux sous peine de me changer en batracien.
Mon fils a fini par s’engouffrer dans le hall avec son petit cartable, accompagné de deux autres retardataires. Je l’aime tellement que parfois il me prend une envie de cogner dans le mur. C’est ça quand on est débordé par ses sentiments. Il est mon millésime, ma plus belle année, dixit Pascal Obispo, chanteur populaire que j’ai connu à l’époque où il avait des cheveux, n’en déplaise aux sceptiques. Ce gamin, c’est vraiment la plus belle chose qui me soit arrivée après le lissage brésilien à la kératine. Eh oui, désolée, je ne suis pas tout à fait déconstruite sur le plan capillaire. J’ai beaucoup trop regardé la télévision dans les années 90, et sans vouloir remuer le couteau dans la plaie, pas l’ombre d’un cheveu frisé en vue, ou si peu. Même dans les publicités pour les cheveux de type bouclés, les mannequins n’avaient pas les cheveux naturellement bouclés. On nous prenait vraiment pour des veaux, avec tout le respect que je dois aux bovins. Quoi qu’il en soit, je n’ai aucun regret à avoir, ma mère achetait systématiquement le shampooing aux œufs premier prix qui, sans surprise, se trouvait sur l’étagère la plus basse du rayon. Venez les pauvres on arrête de se voiler la face et de se demander pourquoi on a des problèmes de lombaires dès l’âge de 11 ans.
Comme ma mère il y a vingt ans, je me retrouve à devoir élever mon enfant sans mari. »
« Aujourd’hui, n’importe quel plouc qui a la compétence de faire cinq tractions d’affilée s’érige en héros tandis que certaines d’entre nous persistent à faire preuve de modestie alors qu’elles ont expulsé de leur corps UN ÊTRE VIVANT. »
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